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PUBLIÉ LE 21/10/2011 PAR Sybille RousseauAujourd’hui, en France, la population active agricole féminine se répartit en trois catégories : les femmes chefs d’exploitation, au nombre de 120.000, les conjointes actives dans l’exploitation, 41.000, et les femmes salariées de la production agricole, 387.000. Mais « il y a une catégorie de femmes qui ne sont rien du tout !», assène la Présidente de la MSA Dordogne – Lot-et-Garonne, présente dans le public. « Elles sont 2 à 300 sur huit départements et ne toucheront aucune retraite ! Jeunes et moins jeunes, il y a tous les âges. C’est une situation très préoccupante ». Et une viticultrice dans le public d’ajouter « Vous, futures jeunes agricultrices, surtout déclarez-vous en tant qu’exploitante ! ».
D’une génération à l’autre
Cette conférence-débat organisée par la Préfecture de Lot-et-Garonne, au lycée agricole de Sainte-Livrade, le 20 octobre dernier, fut riche d’échanges entre l’ancienne et la nouvelle génération. Alors que les jeunes élèves, assises sur l’estrade affirmaient leur choix et leurs exigences d’avoir une vie privée et des temps libres, les anciennes, elles, souriaient et assénaient des « c’est un travail dur, nous préférons vous prévenir » ; « avec des enfants dans de telles conditions c’est épuisant », mais, toujours en mentionnant leur passion du métier. Un métier avec des débouchés et un avenir prometteur. Marc Parmentier, de la Direction des statistiques à la Caisse centrale de la MSA, précisa que l’emploi était reparti à la hausse enregistrant une augmentation de 4% par trimestre.
Pour participer à cette table ronde des invitations avaient été adressées à tous les organismes susceptibles d’être intéressés. Cependant, le matin même, la Coordination rurale 47 teint une conférence de presse pour dénoncer sa non présence. La préfecture de répondre par son étonnement.
Portraits de futures agricultrices
Au thème « La place des femmes dans l’agriculture » voici ce qu’elles répondent…
Aurélie Lassiège, élève ingénieur à l’ENITA de Bordeaux, a pour projet de s’installer sur une ferme auberge avec son compagnon.
« On a gagné le combat qu’elles mènent depuis longtemps. Aujourd’hui, nous pouvons occuper les mêmes fonctions que les hommes, être chef d’exploitation par exemple. Il y a 50 ans, c’était impensable ! »
Sophie Reigne, salariée. En janvier 2012, elle s’installera sur l’exploitation de son mari.
« Leur place a beaucoup évolué depuis nos mères et grand-mères. Dans une exploitation, la femme a toute sa place. Et du moment que les femmes ont un projet, les hommes leur font confiance et les laissent tranquilles ! »
Séverine Barriviera, apprentie en BTS, désire s’installer avec son ami possédant un troupeau de Blondes d’Aquitaine.
« Pour moi, l’homme et la femme dans l’agriculture ne font qu’un. Ils sont complémentaires. Mais c’est vrai que la femme apporte son côté minutieux. Elle fait plus attention. Elle gère mieux l’organisation. C’est une richesse pour l’exploitation ! »
Sandrine Crozat, Apprentie en BTS, souhaite s’installer dans le maraîchage, l’arboriculture et la viticulture.
« La femme doit s’imposer, car si l’homme constate que sa femme s’impose, il lui fera confiance. Aussi, la communication est indispensable pour faire évoluer le statut de la femme. Egalement, marteler que c’est ouvert et qu’on peut y arriver ! ».
Photos : aqui.fr
Sybille Rousseau
