C’est donc en grande pompe que le programme AREA, Agriculture Respectueuse de l’Environnement en Aquitaine, a soufflé ses 10 bougies d’existence le 28 mars au SIAD d’Agen. Un programme mis en œuvre en 2002 par le Conseil régional afin qu’Agriculture rime avec Respect de l’Environnement. Pour bénéficier de ce programme, l’exploitant doit suivre certaines démarches et répondre à 10 mesures. Dans un premier temps, il reçoit un Référent AREA, envoyé par le Conseil régional, qui dresse un état des lieux de son exploitation au regard des 10 mesures du référentiel AREA. Puis, il doit mettre à niveau son exploitation et respecter le référentiel AREA. Enfin, il demande sa certification. Une certification qui lui permet de bénéficier d’aides publiques.
« AREA a amélioré nos conditions de travail »
En 10 ans, 5000 exploitations d’Aquitaine ont pu bénéficier, et bénéficient toujours du programme AREA, renouvelable tous les 3 ans. Parmi lesquelles celle de Fabien Tarascon, agriculteur d’une trentaine d’années basé à Meilhan-sur-Garonne. Lui, a adopté cette politique en 2009, car, confie-t-il « j’avais un projet d’investissement. Ce programme m’a permis de faire le point de manière globale sur tous mes projets et donc de répondre à toutes les problématiques. » Fabien Tarascon est certifié depuis 2010, mais, aux yeux du public, cela ne change pas grand chose. « Actuellement, les répercutions sont plus sur l’organisation de la structure, les conditions de travail et l’orientation de l’outil de production ». C’est pour cela qu’il veut aller plus loin. «Aujourd’hui, la moitié du chemin est fait en terme de préoccupation environnementale de la structure. Maintenant, le deuxième enjeu est d’arriver à une reconnaissance du public. La certification par l’étiquetage sur mes bouteilles pourrait être un bon moyen de visibilité. »
« Ce dispositif doit être complété pour qu’il soit à la hauteur des enjeux agricoles »
Mais ce programme a des limites. Et c’est un élu régional qui le dit! Bernard Péré, conseiller régional en charge de la commission « Agriculture » pense que « ce programme est une bonne base car il est incitateur à faire évoluer les pratiques des agriculteurs. Mais par rapport aux enjeux que l’agriculture doit relever aujourd’hui il reste à compléter. Par exemple, sur la production de protéines végétales, nous sommes très déficitaires en France et en Aquitaine. Notre dispositif pourrait très bien avoir une mesure pour encourager les agriculteurs à produire de la protéine. Et puis, il faudrait davantage le mettre en perspective avec la démarche d’agriculture biologique. Surtout quand on parle de certification ! Il faut que l’agriculteur comprenne la cohérence entre ce dispositif et l’agriculture biologique et lui permettre d’accéder plus facilement à ces pratiques biologiques. »
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Sybille Rousseau