A Excideuil, une maison pour faciliter l’accès aux soins à tous


Claude Hélène Yvard

A Excideuil, une maison pour faciliter l'accès aux soins à tous

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/09/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Depuis le 2 septembre, le docteur Marc Maury accueille ses premiers patients périgourdins dans le premier centre départemental de santé, ouvert à Excideuil. Particularité, il est contractuel du Département. Face à la pénurie de médecins, le Conseil départemental a souhaité faire quelque chose face à la dersertificartion rurale. Celle-ci va s’amplifier dans les prochaines années, en particulier en zone rural. « Deux tiers des 350 médecins libéraux, qui exercent en Dordogne, vont faire valoir leurs droits à la retraite d’ici 2025. Personne n’a envie de venir dans un département où l’on ne peut pas se faire soigner », explique Germinal Peiro, le président du conseil départemental de la Dordogne. La collectivité a décidé d’innover dans la lutte contre le manque de médecins dans certains secteurs. Cette initiative fait suite aux expériences menées à Bergerac et au Lardin ou deux centres municipaux ont été créés avec des médecins salariés.
A Excideuil, le Conseil départemental était propriétaire des locaux de l’ancienne gendarmerie. Le bâtiment qui a été rénové pour 400 000 euros, accueille également certains services médicaux sociaux  : Protection maternelle et infantile du secteur, le service insertion, le centre de planification et d’ éducation familiale. Le docteur Maury est ravi de cette installation : il bénéficie du travail administratif d’une secrétaire médicale et d’une attachée territoriale qui s’occupe de l’organisation générale, du budget de fonctionnement de la structure. Le choix d’Excideuil n’est pas le fait du hasard : le bassin de vie ne compte pas de maison de santé pluridisciplinaire, et le nombre de médecins, dans un contexte d’une population âgée, est en nombre insuffisant : deux ont annoncé leur départ à la retraite d’ici deux ans. Il existe également un hôpital de proximité avec deux médecins très agés avec lequel des mutualisations sont possibles. 

Exercer la médecine sans les contraintes administratives
 

« Pendant 27 ans, j’ai exercé en libéral et avec un certain bonheur dans une commune de l’Oise de 3500 habitants, en secteur rural. Je travaillais près de 60 heures par semaine. Les tâches administratives me pesaient. Et à 59 ans, je ne me voyais pas encore exercer la médecine pendant des années dans ses conditions. La solitude me pesait. Avec mon épouse, nous étions propriétaires d’une maison à Château Lévêque, c’est là que nous comptions séjourner à la retraite et puis j’ai vu une annonce dans un journal professionnel que le Département recherchait un médecin pour ce projet. J’ai de la famille en Corrèze et un de mes fils est installé à Bordeaux. » Le docteur Maury ne s’en cache pas : en étant désormais salarié, il a perdu plus de la moitié  de revenus. Sous contrat de 3 ans, il perçoit 6000 euros nets, car il est aussi médecin coordonnateur du centre  : ce salaire correspond à un médecin urgentiste de la fonction publique hospitalière. « Je ne me suis pas installé en Périgord pour m’enrichir, mais pour gagner en qualité de vie et surtout continuer à exercer la médecine sans les contraintes administratives. Depuis mon arrivée, je me suis remis au sport et j’ai une autre vie sociale. » Le Conseil de l’ordre de la Dordogne voit ce type d’intiative d’un bon oeil : » les médecins aspirent aujourd’hui à un autre mode de vie, de ne plus travailler seul, mais en équipe, au sein de maison de santé pluridisciplinaire lorqu’elles existent. La question du salariat n’est plus un tabou. Ce qui doit primer c’est l’accès au soins à tous, » confirme son président. Cette initiative a été soutenue également par l’Agence régionale de santé.  » L’exercice  regroupé de la médecine est en plein développement. A Excideuil, les familles n’ont plus à se questionner lorsqu’elles ont des besoins. Ce qui est intéressant, ici il y a complémentarité avec ce qui se fait avec le conseil départemental en termes de solidarité. Il faut créer des conditions intelligentes pour que les médecins acceptent de venir travailler en Dordogne, »précise Olivier Serre, représentant l’ARS.
Le site d’Excideuil va servir d’expérimentation pour un éventuel déploiement, principalement sur les zones rurales.

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