Ils ont 15, 16, 17 ans voire plus. Ils sont black, blanc, beur… Ils viennent d’établissements privés ou publics. Tous sont groupés, unis, rassemblés contre l’indicible. Munis d’affichettes estampillées « Nous sommes Charlie » « Je suis Charlie » et de stylos, tous convergent vers la cathédrale au son du glas. Il est midi en ce jeudi 8 janvier… Des passants s’arrêtent, se recueillent en silence. En à peine une demi-heure, la petite place est noire de monde.
12h30 sonne. Précédés par deux motos de policiers, les jeunes commencent leur marche blanche. Ils sont des centaines à battre le pavé au nom de la liberté d’expression. C’est alors que l’un d’entre eux entonne la Marseillaise. Tous reprennent d’une seule voix. Louis, 16 ans, élève en terminale au lycée Saint-Caprais a été « bouleversé » par cet attentat. « Régulièrement je lisais Charlie Hebdo. J’appréciais tout particulièrement les dessins de Cabu, raconte-t-il très ému. Hier soir, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Faire quelque chose pour sensibiliser tous ces jeunes à ce qui se passe dans le monde. Ces jeunes n’en n’ont pas conscience ou l’ont beaucoup trop tard. Nous devons préserver le devoir de mémoire, ne pas oublier et défendre cette presse qui est bafouée. »
En quelques clics sur Facebook, Louis a invité tous les jeunes agenais, lycéens et étudiants, à ce rassemblement. Plus de 1600 jeunes y ont répondu.