866 hectares de friches agricoles à remettre en culture dans l’Agglo d’Agen


Chambre d'agriculture47

866 hectares de friches agricoles à remettre en culture dans l'Agglo d'Agen

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/03/2016 PAR Sybille Rousseau

C’est un sacré travail de fourmis que viennent d’effectuer la SAFER Aquitaine Atlantique et la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne. Depuis plus d’un an, des techniciens de ces deux structures travaillent main dans la main pour recenser les friches agricoles présentes sur le territoire de l’agglomération d’Agen. « Le but de cette opération est de diagnostiquer les friches qui pourraient être remises en culture », explique Laurent Magot, le directeur de la Chambre. Cet inventaire intervient car il a été fait un triple constat. Tout d’abord, qu’« en 10 ans (recensement agricole 2010) le département de Lot-et-Garonne a perdu près du quart de ses exploitations ainsi que 17.900ha de terres à vocation agricole ; qu’il existe dans le département une forte pression foncière entre agriculteurs désireux de s’installer, de se restructurer et de consolider leur exploitation agricole et qu’en parallèle, et paradoxalement, le développement des friches progresse », justifie Anne Broyelle, directrice départementale du Lot-et-Garonne de la SAFER Aquitaine Atlantique. « Et oui, aujourd’hui, il y a des tas de terrains qui ne demandent qu’à être cultivés dans l’agglomération d’Agen », pour Jean Dionis du Séjour, président de l’Agglomération agenaise. Un partenariat gagnant-gagnant

Laurent Magot directeur de la Chambre d'agriculture 47

Pour mener à bien cet inventaire, le partenariat SAFER / Chambre d’agriculture / Communauté d’Agglomération d’Agen a reposé sur la mise en commun de moyens techniques et humains propres à chaque structure afin d’inventorier ces friches et d’accompagner l’enjeu de la transmission-installation. « Notre souhait commun était d’initier cette double démarche sur un territoire donné et en concertation avec la collectivité locale concernée », précise Anne Broyelle. Ainsi, la Chambre a mis à disposition un agent tout comme la SAFER une conseillère. Ce partenariat s’est également traduit sur le terrain par la mise en place d’une méthodologie complémentaire, par l’élaboration de questionnaires, par la répartition du territoire (partie « ouest » étudiée par la SAFER et partie « est » étudiée par la Chambre d’agriculture), par des échanges réguliers entre opérateurs de terrain et par la mise en place d’un comité de pilotage. Un partenariat qualifié de « constructif » pour Anne Broyelle. Et « grâce à lui, la Chambre a pu profiter d’un outil informatique, dont dispose la SAFER, des plus performants qui permet de cartographier les terres et, ainsi, établir un diagnostic très précis et valorisant », souligne Laurent Magot. Pour contribuer à cette opération, la Communauté d’Agglomération d’Agen a rémunéré la Chambre à hauteur de 25.000€ par an. Inventaire mode d’emploi Cet inventaire a suivi différentes étapes. Tout d’abord, il a fallu repérer les friches « c’est-à-dire des parcelles n’étant pas des surfaces boisées, des sols artificialisés, des surfaces en eau ou des surfaces agricoles ayant fait l’objet d’une déclaration PAC », indique la directrice départementale de la SAFER. Donc, dans un premier temps, la démarche a consisté à coupler le fichier des friches avec celui des propriétaires fonciers,

Anne Broyelle directrice départementale du Lot-et-Garonne de la SAFER

« en extrayant les parcelles de moins de 0.5ha afin d’obtenir des résultats probants », ajoute Laurent Magot. Ainsi, 2.200 parcelles, 1.100 propriétaires et environ 3.500ha ont été passés à la loupe. Des rendez-vous avec les élus locaux ont été pris pour qualifier cette base de données. Un point sur les parcelles potentiellement aptes à être remises en culture car libres de toutes contraintes familiales, successorales a été fait avec les élus et les propriétaires. En effet, « durant toute l’année 2015, nous avons rencontré ces propriétaires pour leur parler de la location ou de la vente de leur parcelle. » Pour ceux qui veulent vendre, la Safer trouve des acheteurs et pour ceux qui veulent louer, ils passent des conventions de mise à disposition. La Safer est en quelque sorte l’interface entre le locataire et le propriétaire. Elle propose également de faire des locations de un à six ans renouvelables une fois. Ainsi, le propriétaire peut reprendre la main sur son bien et en disposer comme il l’entend, quand il le souhaite. En attendant, ses terres sont exploitées. « Mais les propriétaires ne sont absolument pas forcés de louer ni de vendre. Nous leur proposons », assure le directeur de la Chambre. Les techniciens ont également visité 188 agriculteurs âgés de plus de 55 ans – l’autre préoccupation de ce diagnostic étant la transmission – afin de les questionner sur leur retraite, sur des regroupements possibles de parcelles, … » résume Laurent Magot. Une fois cette vaste enquête menée, la SAFER a saisi ces données dans l’application VIGIFRICHES (émanation de VIGIFoncier), un rapport a été remis à l’agglomération d’Agen et un atlas de cartes a été réalisé. Un bilan encourageant Aujourd’hui, l’inventaire est terminé et révèle que 866ha de friches agricoles peuvent potentiellement revenir à l’agriculture. « Ce résultat est très intéressant, car il permet d’avoir une vision très claire de l’état des friches sur un territoire et à un instant donné. Aussi, il met en évidence des sites et des propriétaires cibles à accompagner », souligne Anne Broyelle. Mais, aujourd’hui, le travail n’est pas fini. Il se poursuit même par le suivi et l’accompagnement des propriétaires concernés. « Cette expérience a été très bénéfique pour l’Agglo », ajoute, enthousiaste, Jean Dionis du Séjour. Du reste, « d’autres inventaires de ce type devraient être réalisés courant 2016 toujours en partenariat avec la Chambre d’agriculture et les collectivités », conclut Anne Broyelle.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Lot-et-Garonne
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles