710 kilomètres en fauteuil roulant pour sauver son entreprise


claude Hélène Yvard

710 kilomètres en fauteuil roulant pour sauver son entreprise

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/01/2018 PAR Claude-Hélène Yvard

Edouard Détrez est un jeune entrepreneur âgé de 26 ans qui en veut. Sa particularité est d’être handicapé, depuis sa naissance étant né grand prématuré. Cela ne l’a pas empêché, à force de conviction, de volonté et de combats, grâce au soutien  infaillible de ses parents de mener une scolarité normale, de poursuivre des études supérieures. En 2015, il crée à Lectoure son entreprise de fauteuils roulants français, aujourd’hui menacée de disparition. Le jeune homme s’est donc lancé un formidable défi : celui de rejoindre l’Elysée et d’être reçu par Emmanuel Macron à la force des bras. Parti le 4 janvier de Lectoure, il a prévu  de parcourir 710 kilomètres en fauteuil en 17 étapes et d’arriver à Paris le mercredi 24 janvier, jour de conseil des ministres. Dimanche et ce lundi, il fait étape à Périgueux, sa ville natale, où il a été reçu en mairie hier soir. 
Principal objectif : sauver son entreprise le Fauteuil Roulant Français créée il y a trois ans. Elle risque en effet de disparaître faute d’investissements. « Je vais essayer d’interpeller notre Président et les Français sur l’existence d’un savoir-faire français dans les fauteuils roulants actifs et sportifs », explique-t-il. Cette « traversée de l’espoir » sera aussi l’occasion d’évoquer la question du handicap avec le président et les jeux paralympiques de 2024 à Paris. « Nos athlètes paralympiques ne sont pas munis d’un matériel français », regrette-t-il. « Il faudrait leur donner la possibilité d’avoir le choix. » 

500 000 euros pour assurer le développement

A 23 ans, ne trouvant pas le fauteuil qui lui correspond en matière de design, de confort et de personnalisation, et surtout aucune marque française, il décide de créer un fauteuil roulant. Depuis, il a créé sa propre entreprise. Après un lancement réussi, la start-up doit aujourd’hui répondre à la demande, continuer la R&D et faire face à des investissements très importants. Édouard Detrez a besoin de 500 000 euros, une somme qu’il espère aussi collecter via une opération de financement participatif sur «Kisskissbankbank».  « Actuellement, au cours de l’année 2017, qui est la première véritable première année de commercialisation, nous avons vendu 70 fauteuils pour un chiffre d’affaires de 160 000 euros. Nous avons trois modèles qui ont obtenu une homologation.  600 magasins et revendeurs nous font déjà confiance. Pour assurer le développement de l’entreprise, nous avons besoin de fonds. A terme, nous prévoyons de créer 25 emplois si nous passons ce cap, » explique Stéphen, son frère seul salarié de l’entreprise. Ces fauteuils made in France, correspondent au prix du marché, autour de 3500 euros.

Interpeller le chef de l’état

 A travers ce défi et cette action médiatique,  Edouard Détrez espère interpeller le gouvernement sur la question du handicap, notamment en termes d’accessibilité et surtout rencontrer le président de la République, pour échanger directement avec lui sur les grands axes de la politique du handicap. « Pour le moment, j’ai eu un contact avec l’Elysée. Il est prévu que je sois reçu par un conseiller, mais je souhaite une rencontre avec Emmanuel Macron ou son épouse, qui se dit sensibilisée par ces sujets. » Déterminé, le jeune homme déclare qu’il attendra le temps qu’il faut.  » Je fais cela pour sauver une entreprise dans une petite ville où il y a des possiblités de créer des emplois et pour les 12 millions de Français, qui sont en situation de handicap. » Après, une journée de repos ce lundi à Périgueux, Edouard Détrez reprend la route demain en direction de Nontron à la seule  force des bras. Avant de rejoindre Paris, il traversera la Haute -Vienne, l’Indre, le Loir -et -Cher, le  Loiret, l’Essonne. 



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