1er tour législatives 2024 : qu’ont voté les Néo-Aquitains ?


La Nouvelle-Aquitaine est à l'image de la France : une mobilisation forte et une vague RN importante. Tout un symbole : la seule députée élue en région à l’issue du 30 juin est Edwige Diaz en Gironde, députée sortante RN, vice-présidente du parti.

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Sur l'ensemble des 49 circonscriptions de la région néo-aquitaine, 1 seule a élu une députée (RN), et 1 seule n'a pas de candidat RN en lice pour le second tour.

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Temps de lecture 10 min

Publication PUBLIÉ LE 01/07/2024 PAR Solène MÉRIC

Alors que les candidatures définitives pour le second tour des législatives anticipées ne seront connues que mardi soir, date limite pour les candidats qualifiés pour déposer leurs candidatures, c’est une course à la triangulaire qui s’annonce en Nouvelle-Aquitaine, comme au niveau national. Au sortir des urnes, seules 7 circonscriptions ne sont pas concernées par la question du renoncement ou non du candidat arrivé en 3ème position .

GIRONDE

Sur les 49 circonscriptions que comptent la région, 29 ont placé un élu RN en tête du premier tour. Les candidats du parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen seront présents dans tous les seconds tours de la région le 7 juillet. Une seule exception : la 2ème circonscription de Gironde où Nicolas Thierry, député sortant EELV sous la bannière du Nouveau Front Populaire, qui n’est pas passé loin de l’élection dès ce premier tour avec 49,45 % des voix, affrontera en duel la candidate Renaissance Véronique Juramy.

Dans le département, les 6 circonscriptions qui couvrent la plus large partie de la métropole bordelaise, placent en tête des candidats NFP, à l’exception de Thomas Cazenave, le ministre des comptes publics, qui passe devant le RN sur Bordeaux Nord (circonscription 1). Le RN est en tête dans les 6 autres circonscriptions girondines. Une première. De là à dire qu’il sera victorieux partout au second tour, ce serait parier trop vite. Entre les désistements pouvant être attendus au profit d’un front républicain, et des réserves de voix sans doute encore faible pour le parti de la famille Le Pen, rien n’est joué.

La Gironde compte deux députés RN sortant, Edwige Diaz, réélue dés le premier tour, et Grégoire de Fournas, dans le Médoc. Celui qui a fait parler de lui avec son exclusion temporaire de l’Assemblée nationale pour propos racistes en début de mandat, a pour l’heure une bonne longueur d’avance, à voir ce que décidera la candidate Horizon, placée troisième, et surtout ses électeurs, au regard de la candidate PS Pascale Got, à 11 points tout de même derrière le candidat RN.

Le sort de la triangulaire dans la 12 ème circonscription est aussi particulièrement à suivre, le candidat Renaissance, député sortant, Pascal Lavergne, lui aussi arrivé en troisième position avec 27,6 % des voix, est devancé par une candidate LFI-NFP, Mathilde Feld, elle-même 10 points derrière le RN Rémy Berthonneau.

LOT-ET-GARONNE

Les électeurs voisins du Lot-et-Garonne et de la Dordogne, ont quant à eux beaucoup moins tergiversé : le RN est en tête sur l’ensemble des circonscriptions des deux départements. La député sortante RN Hélène Laporte dans la 2ème circonscription lot-et-garonnaise, a frôlé l’élection au premier tour avec 49,31 % des voix, loin devant les 26 % du candidat PS-NFT, lui-même devançant de 5 points Jean-Marie Lenzi pour Renaissance. Pas sûr ici, qu’un éventuel « nouveau » front républicain puisse barrer la route vers une nouvelle victoire de la députée sortante.

Dans les deux autres circonscriptions du département, les candidats RN dépassent les 40 % des suffrages, assez loin devant les 2ème prétendants au titre de député. Le grand chelem n’est donc pas à exclure même s’il sera sans doute plus dur à obtenir dans la 1ère circonscription, si la triangulaire venait à virer au duel RN-PS par l’abandon du candidat Ensemble.

Dans la 3ème circonscription où avait tenté de se relancer, en vain, Jérôme Cahuzac, c’est aussi l’hypothèse d’un front républicain, entre électeurs de gauche et LR cette fois qui pourrait mettre à mal l’avance de la candidate Annick Cousin face au LR Guillaume Lepers arrivé deuxième.

DORDOGNE

En Dordogne, où le taux de participation dépasse les 70 %, le RN vire aussi en tête partout. Pour l’heure, le seul député sortant RN, Serge Muller (dans le Bergeracois, 2ème circonscription) est assez confortablement installé en tête à 42,7 % des suffrages, sauf à ce qu’un report des voix Renaissance de Michel Delpon, sur la troisième place du podium à l’issu du 1er tour, se fasse intégralement au nom du front républicain, au profit du candidat PS-NFP Christophe Cathus.

Dans le Périgord Vert, 3ème circonscription, le RN obtient 40 % des suffrages, très loin devant la candidate socialiste Christelle Druillole et ses 28,58 % des voix. La triangulaire, qui compte, pour l’heure, avec le député sortant Jean-Pierre Cubertafon (Modem) ouvre donc une voix royale au RN.

Une triangulaire devrait aussi se maintenir dans la première circonscription où le RN fait 38,24 %, devant LFI-NFP à 29,4 % et Horizon à 24,3 %.

Seule circonscription sans triangulaire à l’issue du premier vote : le Périgord noir, qui voit un duel serré à la sortie des urnes entre le candidat RN À 36 % des votes et le député sortant EELV-NFP Sébastien Peytavie fort du soutien de 34,49 % des suffrages.

CREUSE

Autre département acquis au RN à l’issue de ce premier tour : la Creuse et son unique circonscription dans laquelle Bartolomé Lenoir, candidat LR, allié au RN cumule 33,35 % des voix. La député sortante LFI-NRP Catherine Couturier est derrière lui avec 23,47 % des suffrages dans une triangulaire où la candidate de la droite et présidente du Conseil départemental, Valérie Simonet, et ses 22,12 % des votes, s’invitent à la fête, et ne comptent pas en sortir avant le 7 juillet au soir. Ici ce sont les électeurs de Jean-Baptiste Moreau ancien député de Renaissance, sorti au premier tour, qui joueront a priori les arbitres dimanche prochain.

CHARENTE-MARITIME

En Charente-Maritime aussi le RN est très présent à l’issue de ce premier tour avec 4 candidats arrivés en tête sur les 5 circonscriptions du département. Là aussi les reports de voix compteront pour beaucoup dans des circonscriptions où les candidats RN dépassent souvent les 40 % et plus de 10 points d’avance sur le deuxième candidat.

La seule exception à cette pôle position départementale du RN , est celle du député sortant Olivier Falorni, divers gauche, qui repart au second tour en tête avec 45,64 % devant l’élu Vert-NFP Jean-Marc Soubeste et la candidate RN Emma Chauvau 22,65 % des voix.

CHARENTE

Dans la Charente voisine, les électeurs de la circonscription d’Angoulême (1ère), ont placé le député sortant René Pilato (LFI-NFP) en tête d’une triangulaire avec 32,8 %. Derrière lui, le duel est serré puisque le candidat Horizon, Thomas Mesnier, précède la candidate RN, Marion Latus, de seulement 23 voix…

Caroline Colombier, députée sortante RN de la 3e circonscription, obtient près de 43 %, devant la candidate socialiste Virginie Lebraud, qui n’aura pas à batailler face au troisième arrivé de cette course, Gwenhaël François candidat de l’ex majorité présidentielle, qui renonce à se présenter pour le second tour.

Enfin dans le Sud-Charente (2e circonscription), la députée sortante Renaissance, Sandra Marsaud est largement doublée par le candidat issu de l’alliance Ciotti-Bardella, Barthélemy Martin qui a convaincu près de 39 % des votants. Pour le moment est aussi dans la course Carole Ballu (LFI-NFP), en troisième position avec un score de 20,34 % des votants.

VIENNE

Dans la Vienne, une fois n’est pas coutume pour le parti du Président de la République à l’issu de ce premier tour, le député et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale sortant, Sacha Houlié arrive en tête des résultats de sa circonscription (la 2ème) avec 33,21 % des voix, dans une triangulaire qui l’opposera à Valérie Soumaille (LFI-NFP, 28,63 %) et à la candidate RN Estelle Chevallier arrivée troisième avec 24,42 %.

Dans la 1re circonscription non plus, le RN n’est pas en tête mais en deuxième position derrière la candidate des Verts NFP Lisa Belluco avec 33,14 %. Ici aussi il faudra sans doute prévoir une triangulaire face à une troisième candidate Divers droite Ensemble qui talonne le RN, Emmanuelle Darles, à moins avec 60 voix de retard. 

Dans les 3e et 4e circonscriptions, où le RN est en tête à plus de 40 % des voix et à un peu plus de 10 points des députés sortants Modem, les candidats de gauche, pouvant être de la partie de triangulaire, ont déjà annoncé leur désistement.

DEUX-SÈVRES

Dans les Deux-Sèvres, le pacte Ciotti-Bardella aura aussi su séduire les électeurs de la première circonscription. Le candidat Philippe Robin passe en effet en tête du 1er tour (35,27%) dans un duel qui l’opposera au sortant Jean-Marie Fiévet (31,12 %).

Dans le reste du département le RN a moins su séduire. Dans la 2ème circonscription la députée sortante Delphine Batho (EELV-NFP) obtient un peu plus de 38 % des votes, devant une RN a tout de même 34 %, et dans la 1ère circonscription c’est aussi le député sortant, Bastien Marchive (Renaissance) qui arrive en tête avec plus de 40 % des voix devant la socialiste Nathalie Lanzi (32,7%) et la candidate RN Dorothée Champeau (24,6%). Des résultats qui devraient assez peu bouger, pour une participation au premier tour qui dépasse les 70 % dans cette circonscription.

HAUTE-VIENNE

En Haute-Vienne la bataille est serré entre RN et NFP, à l’image de la 2ème circonscription où le RN remporte à 19 voix près le premier tour qui voit donc se qualifier Sabrina Minguet (RN 36,88%), Stéphane Delautrette (PS-NFP 36,83%), député sortant de la circonscription et Marie-Eve Tayot (24,45%) sous l’étiquette Divers centre. De quoi créer l’incertitude dans ce département traditionnellement ancré à gauche.

Un passé dont il reste bien quelque chose puisque dans la 1ère et la 3ème circonscription, ce sont les candidats LFI-NFP qui remportent la manche face au RN… mais là aussi de justesse : dans la 3ème circonscription, Manon Maunier (LFI) devance son adversaire RN de 184 voix dans une triangulaire, où le candidat LR Gilles Toulza arrivé 3ème va sans doute aussi jouer sa carte…

Dans la 1ère circonscription, l’avance du député sortant LFI-NFP Damien Maudet (36,94% des votes), est un peu plus confortable mais tout de même aléatoire dans une triangulaire qui pourrait sans doute se confirmer entre lui, le candidat RN à 4 points derrière et la candidate de l’ancienne majorité présidentielle Isabelle Négrier qui compte 26,99 % des voix.

CORRÈZE

Si certains ont raté leur retour en politique, d’autres, comme François Hollande en Corrèze semblent l’avoir réussi. Il arrive en effet en tête dans la circonscription de Tulle (la 1ère) avec 37,63 % devant Maïtey Pouget (30,89%) et Francis Dubois (28,64%) qui sera de la triangulaire pour le LR. Avec une participation à plus de 74 %, presque entièrement répartie entre ces trois candidats les choses devraient peu bouger dimanche prochain, à condition de maintenir un électorat mobilisé.

Il n’en ira sans doute pas de même dans la 2ème circonscription où la triangulaire qui aurait pourrait avoir lieu ne se tiendra pas. La candidate EELV NFP, Amandine Dewaele préférant laisser le champ libre à la candidate et députée sortante LR Frédérique Meunier. Arrivée avec 35 % des voix, la candidate LR suit de près la candidate RN Valérie Elophe (36,28 %) dont les réserves de votes sont sans doute plus qu’étroites.

LANDES

Plus au Sud, autre département qui cède en partie aux sirènes du RN à l’issue du premier tour : les Landes. Les circonscriptions 1 et 2, placent en tête les RN Véronique Fossey avec 37,23 % des voix, et Ludovic Biesbrouck avec 32,6 % des votes. Deux circonscriptions dans lesquelles les candidats respectivement socialiste et communiste du NFP renoncent à leur triangulaire appelant à un vote républicain au profit des députés sortants de la précédente majorité présidentielle : l’ancienne ministre Geneviève Darrieussecq (Modem) sur la 1ère circonscription (28,25% des voix) et Lionel Causse (Renaissance- 30 %) sur la 2ème.

Dans la troisième circonscription, le député sortant socialiste Boris Vallaud (37,1%) affrontera la candidate RN Sylvie Franceschini (35,59 % des voix).

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES

Enfin, si un coup d’oeil à la carte électorale pourrait le laisser apparaître comme un bastion de résistance au RN, le département des Pyrénées-Atlantiques, terres de modération politique s’il est en ait, n’échappe à la vague bleue marine. Le RN voit ses scores nettement s’améliorer sur l’ensemble du territoire par rapport aux élections précédentes. Sans pour autant être en tête partout.

C’est pourtant le cas dans deux circonscriptions où les candidats RN devancent deux ténors politiques du département, proches Modem de François Bayrou. Dans la première circonscription, François Verrière (RN- 27,96%) est devant Josy Poueyto (26,82 %) d’une courte tête laissant derrière eux Jean-Yves Lalanne candidat divers gauche 19,95 % qui pourrait prétendre à une triangulaire.

Autre figure du département dépassé par le RN : Jean-Paul Mattéi président du groupe parlementaire démocrate à l’Assemblée nationale qui avec 29,6 % des votes reste derrière Monique Becker et ses 31 % de vote RN. Conformément aux directives nationales du NFP, Julien Brunel EELV-NFP devrait renoncer à une triangulaire qui, du point de vue mathématique, lui donnait le droit d’y participer. Partout ailleurs, où les candidats de gauche sous la bannière NFP sont en tête, des triangulaires sont également possible dans le département.

Dans la 5ème circonscription, la socialiste Colette Capdeville devance le RN de 5 points dans une triangulaire où la députée sortante Modem Florence Lasserre est mise en difficulté, en 3ème position avec 26,63 % des voix.

Autre député sortant Modem en situation incertaine, Christian Devèze (26,9%) dans la 6ème circonscription. Arrivé deuxième derrière le candidat régionaliste- NFP Peio Dufau qui compte 29,4 % des votes, il pourra sans doute compter avec les voix LR d’Emmanuelle Brisson arrivée 4ème, dans une triangulaire qui compte aussi un candidat Ciotti-Bardella et ses 25% des suffrages obtenus.

A noter dans la 4ème circonscription la belle avance du jeune député socialiste sortant Iñaki Echaniz. À 38 %, loin devant son adversaire RN (25,62%). il est en tête d’une triangulaire dans laquelle on note aussi le score médiocre d’un autre revenant, Jean Lassalle, à 18 %, mais suffisant pour jouer le troisième homme. Rôle qu’il compte tenir jusqu’à dimanche prochain. 

Autre député sortant qui s’en sort bien au jeu de ces législatives anticipées : David Habib, divers gauche qui avec 37,63 % gagne des voix par rapport à l’élection précédente, avant de faire face en duel au candidat RN local Nicolas Cresson (31,5%) le 7 juillet.


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