Fanlac à Périgueux – Sur la lancée d’un fondateur hors du commun


Rares sont les éditeurs régionaux qui peuvent se targuer d'un passé aussi prestigieux que Fanlac à Périgueux, une maison qui reste perçue, aujourd'hui, comme "l'éditeur du Périgord", même s'il doit partager avec d'autres la manne des écrits portant l

Editions Fanlac
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/02/2008 PAR Gilbert Garrouty

Impossible de détailler, ici, l’histoire des éditions Fanlac, mais pour donner une idée de la richesse de celles-ci, il faut indiquer que Pierre Fanlac, né à Périgueux en 1918, écrivain et poète lui-même, fut amené à cotoyer les auteurs et journalistes de son temps les plus en vue. Après des débuts de journaliste et d’éditeur en Dordogne, après avoir milité pendant la résistance dans le mouvement Combat (capturé par les Allemands, il sera toutefois libéré) il avait quitté, en effet , son Périgord natal -où la ferme de l’un de ses ancêtres a servi au tournage du célèbre Jacquou Le Croquant de Stellio Lorenzi- pour exercer ses talents dans la capitale. Il lancera notamment avec Jean-Paul Lacroix et Gabriel Macé (le futur rédacteur en Chef du Canard Enchaîné) un journal satirique conçu sous l’occupation, L’Essor. En 1947, le tirage de cet hebdomadaire atteindra les 120 000 exemplaires. Sur la lancée du succès, Pierre Fanlac transférera sa maison d’édition à Paris où il se liera avec Pierre Seghers, et publiera , entre autres ouvrages, « L’immoraliste » d’André Gide. Dans le magnifique catalogue du Cinquantenaire (1943 -1993) des Editions Fanlac on relève, également, les noms d’écrivains célèbres tels Jean Giono et Hervé Bazin.

Retour en Périgord

Bernard Tardien présente La Belle CoutelièreEn fait, des problèmes de gestion, imputables à des comptables peu srupuleux, conduisirent Pierre Fanlac à renoncer à ses activités parisiennes et à se rencentrer, fort de sa riche expérience, sur le Périgord. Rue Peyrot, à Périgueux, où se trouve encore le siège de Fanlac, il rassembla ses activités d’édition et d’impression. Outre la fabrication des livres qu’il éditait, il pouvait aussi assurer l’impression de journaux locaux, notamment « Périgord Actualités » et l »‘Agriculteur de la Dordogne » devenu aujourd’hui « Réussir-Le Périgord ». L’évolution des techniques conduisit cependant en 1984 à séparer l’édition de l’impression, celle-ci étant reprise par une SCOP. Mais aujourd’hui on ne trouve plus rue Peyrot, que les traces historiques de ce passé d’imprimeur à travers les locaux où étaient installés les matériels, et des rayons croûlants d’archives. C’est un peu le musée de l’entreprise que Bernard Tardien fait découvrir aux visiteurs. Car l’impression des livres est maintenant confiée aux grands imprimeries spécialisés, ce qui, explique le directeur de Fanlac, implique de rechercher les plus performants, et ceux qui assurent la meilleure qualité de travail. Pas toujours facile pour le petit éditeur de se faire entendre. Le directeur de Fanlac souligne que le souci du beau livre, d’une qualité d’impression rappelant le  » plomb « demeurent une recherche permanente.

Besoin d’auteurs créatifs

L'Auvézère et la Loue - Pierre Thibaud Sur le plan éditorial, la vigilance quant à la créativité des auteurs est une autre règle. Bernard Tardien souligne que trop de textes qui lui sont soumis pêchent par des repiquages excessifs. « Nous dépendons tout de même des auteurs qui viennent nous voir ». Fanlac a pu cependant éditer plusieurs ouvrages qui sont devenus une référence. C’est le cas par exemple de « Truffe et Trufficulteur  » deJC. Savignac, P. Sourzat, ouvrage qui a fait l’objet d’une réédition. Ce livre a été vendu à 7000 exemplaires. Plusieurs ouvrages historiques sur le Périgord ont également bien marché, ainsi que le « guide Périgord ». Bernard Tardien ne paraît pas cependant aussi convaincu que l’on pourrait le croire de l’effet porteur du mot « Périgord ». Du moins sur le plan local. « Dans la partie limousine, on y est indifférent » dit-il. Une sériede style livre de poche qui diffuse des fictions relativement courtes révèle la volonté de Fanlac d’élargir son catalogue. La publication, en 2007, d’un livre qui affiche à la fois une belle qualité d’impression et de papier, ainsi qu’une valeur documentaire, contribue cependant à maintenir la réputation de la maison. Il s’agit de la « Belle Coutelière » d’Eugène Le Roy, qui regroupe à la fois le fac similé du manuscrit de l’écrivain périgordin, le texte imprimé, et une étude de Jean-Louis Glénisson, Conservateur de la Bibliothèque de Périgueux. C’est la première fois que cette nouvelle est éditée pour elle-même.

Gilbert Garrouty

Bernard Tardien présente La Belle Coutelière (Ph Aqui)

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