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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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19/01/2024

Le mois désalcoolisé, ni pour ni contre, bien au contraire!

On a tous souri la première fois, faut bien le reconnaître. Un mois sans alcool. Du vin ou de la bière sans alcool, des apéritifs et même des digestifs sans alcool. Comment favoriser la convivialité, partager de bons moments sans trinquer un verre de pétillant à la main ? Comment sceller une nouvelle amitié, baptiser un projet ou souligner le bonheur d’être ensemble sans « arroser ça » ?

C’est notre culture, notre bien vivre ensemble à la française qui impose ce code depuis si longtemps. Et c’est tellement nous, aux yeux des voyageurs venus d’autres continents.

Pourtant force est de reconnaître qu’il se passe quelque chose, même dans le berceau de la viticulture à la française (Notre dossier "qui craque pour la tendance sans alcool?" à découvrir ici). Cette terre de tradition, peu encline au changement, déjà bousculée par les vents du bio, est en train de découvrir une diversification inattendue il y a seulement cinq ans, le vin désalcoolisé.

Et ce n’est pas que sous la pression des hygiénistes du janvier sec, pas plus que sous la contrainte de ceux et celles qui sont drastiquement privés d’alcool. Femmes enceintes, personnes observant des consignes religieuses, malades, sportifs... Les vignerons, les brasseurs, les producteurs de spiritueux qui défrichent les chemins de la commercialisation sans alcool sont eux-mêmes surpris par ces nouveaux consommateurs, qui dégustent un verre de sans alcool et une boisson alcoolisé avec le même gosier.

L’avènement du cinéma a-t-il tué la littérature ? Non. Et même l’entrée de la télé dans tous les foyers n’a pas enterré le cinéma. L’émergence du kiwi dans les vergers landais a-t-elle fragilisé la production de pommes ou de cerises ? Pas davantage. Il semble que le vin désalcoolisé emprunte la même logique. C'est une proposition complémentaire plutôt que concurrente. L’amateur de flacons fruités aux robes moirées est en train de se familiariser avec cette nouvelle gamme. Une branche supplémentaire dans l’arbre des saveurs qu’il sélectionne de manière gourmande pour son palais délicat.

Et ces nouveaux produits permettent de reprendre le volant sans risque, en même temps que de préserver son foie et quelques autres organes. Les mouvements anti-alcooliques déplorent que le gouvernement ne soutienne pas ce mois de janvier sec. Mais les politiques ne veulent surtout pas prendre le moindre risque électoral vis-à-vis des puissants lobbies de l’alcool.

Pas de panique : en mettant au point des produits de qualité, les vignerons et les brasseurs qui innovent, sont en train de faire la preuve qu’un créneau sans alcool peut émerger et procurer beaucoup de plaisir à ceux qui apprécient, qu'ils soient préalablement amateur de boissons alcoolisées ou pas, sans allumer une guerre supplémentaire entre les pour et les anti.

Pour une fois la France ne sera pas coupée en deux !

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