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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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05/01/2024

La nouvelle année, la Paix, l’Europe… et Depardieu

Cette période de l’année, outre les échanges de bons voeux que l’on adresse avec plus ou moins de sincérité, est le temps des arrêts sur image, pour revenir sur les temps forts de 2023, et des enthousiasmes pour les projets que l’on espère mener à bien en 2024. Tout en sachant que la nouvelle année va apporter son lot d’espoirs et d’énergie mais aussi au moins autant d’imprévus voire d’accidents aux dimensions inattendues.

Depuis 2020 et le Covid, nous savons que ce qui peut sembler lisible, dans des courbes prévisionnelles alimentées par les meilleurs experts, validé, dans les colonnes d’un tableau excell aussi scrupuleux soit-il ou, mieux encore, déduit de l’intelligence artificielle, nouvelle star issue de l’année 2023, tout cela peut être renversé par un minuscule virus plus petit qu’une tête d’épingle.

Pas question ici de jouer les Cassandre ni de sombrer dans le déclinisme. Parions que cette année saura slalomer entre les catastrophes et faire au contraire émerger de belles innovations au service d’une société harmonieuse. Mais il faut quand même reconnaître que la période des fêtes laisse un goût amer et pas seulement à cause d’agapes trop copieuses. Où lire raisonnablement des espoirs d’une année nouvelle en forme de réponse aux grandes aspirations ?

Pas dans la cacophonie et les tripatouillages du vote de la loi immigration, le gouvernement ayant clos l’épisode en piétinant une nouvelle fois le parlementarisme. Comme si l’avalanche de recours au 49-3 déclenchée précédemment n’avait pas suffi à fragiliser la démocratie. Pas plus de perspectives dans l'allocution du Chef de l’État, Emmanuel Macron, au soir du 31 décembre, impuissant à esquisser des desseins pour le pays.

Il était plus gaillard quelques jours plus tôt, pour apporter un soutien déraisonnable à Gérard Depardieu. Le plus haut personnage de l’État a juste oublié de dire que la première chose à prendre en compte était la parole des victimes et que la justice devait faire son travail. Quand on est le gardien des institutions, c’est le minimum.

La débandade de tribunes contradictoires de soutien ou non soutien à l’acteur iconique montre bien d’ailleurs qu’avant de s’emballer au côté d’un ami ou d’un allié, il convient d’élargir la focale. Qui peut croire que ce géant des plateaux de tournage ne savait pas qu’une caméra tournait pendant qu’il proférait des propos dégradants à l’égard des femmes ? Formons le vœu que la Paix progresse en 2024, surtout pour les femmes, aussi bien dans les studios de cinéma que dans tous les contextes où elles souffrent de déconsidération, d’outrages et de violences.

Ce sera aussi l’année des élections européennes. Une échéance essentielle pour débattre de ce que nous voulons en matière de Paix justement, de construction d’une économie plus respectueuse, de conquêtes sociales ou d’une politique d’accueil des populations qui souffrent et qui viennent nourrir un espoir de vie meilleure sur ce continent. En privant depuis plusieurs mois, la France d’une vie démocratique équilibrée, le gouvernement peut-il favoriser l’engagement des électeurs, titiller leur intérêt pour des enjeux qui dépassent largement les limites de la commune ou du quartier?

Réponse au mois de juin. Si l’abstention bat une nouvelle fois des records, le gouvernement et la classe politique ne pourront pas s’affranchir d’une introspection sur l’art et la manière de vider la démocratie des enjeux et des débats qu’elle mérite.

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