Vu de Madrid : Après les élections le temps de l’économie revient


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Vu de Madrid : Après les élections le temps de l'économie revient

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Publication PUBLIÉ LE 19/03/2008 PAR Joël AUBERT

Curieusement, les vainqueurs reprennent moins le nom de leur leader que celui du vaincu, Mariano Rajoy, le président du Parti Populaire (PP) qui rassemble la droite espagnole. Ils s’en prennent à « la jeune fille » qui clairsemait les discours de campagne du candidat conservateur, aux évêques accusés de faire la campagne de la droite, ou même à la mouette qui sert de logo au PP…

Matilde, une sympathisante quadragénaire, lâche ce commentaire en forme de lapsus: « On en avait assez du PP, avec cette victoire de Zapatero la droite va enfin nous laisser tranquilles ». Les rôles sont inversés : l’opposition particulièrement âpre de la droite, centrée sur le terrorisme et les questions identitaires, donne l’illusion aux socialistes de prendre enfin un pouvoir que leur parti détient pourtant depuis quatre ans.

2008 ressemble étrangement à 2004. Malgré la montée du bipartisme, la différence entre le PSOE et le PP est presque la même : 16 députés en 2004, 15 en 2005. Comme il y a quatre ans, Zapatero, dont le Gouvernement variera peu selon la presse espagnole, devra compter sur des accords ponctuels avec ses alliés néocommunistes et les nationalistes basques et catalans. Le vote utile a porté préjudice à ces derniers, mais Zapatero doit son gain de députés, et donc sa victoire, au Pays Basque et à la Catalogne.

Le même président du Gouvernement socialiste affrontera les foudres du même opposant, Mariano Rajoy, qui a précisé qu’il comptait bien tenter une troisième fois sa chance en 2012 et bénéficie pour l’instant de l’appui affiché de ses coreligionnaires.

La nouveauté sera économique

La nouveauté ne sera pas politique mais économique. Au lieu de la prospérité qui permit aux socialistes d’afficher fièrement leur cagnotte budgétaire, le gouvernement du PSOE devra probablement gérer les conséquences particulièrement appuyées en Espagne d’un ralentissement mondial. Le chômage augmente légèrement depuis deux mois, en premier lieu dans la construction, pilier du dynamisme espagnole de ces 20 dernières années.

Zapatero et Rajoy devront se centrer sur l’emploi et les revenus entre 2008 à 2012, des sujets presque oubliés dans les débats parlementaires. Tous deux ont pour cela ce que le quotidien El País propose comme un défi au président : une « deuxième opportunité ».

Mathieu de Taillac

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