Vin : Les parlementaires de Gironde au côté du CIVB dénoncent le projet de loi Hôpital patients santé territoires


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Vin : Les parlementaires de Gironde au côté du CIVB dénoncent le projet de loi Hôpital patients santé territoires

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2009 PAR Nicolas César

« Nous sommes victimes du lobbying des ayatollahs de l’ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, ndlr) », clame Laurent Gapenne, président de la fédération des grands vins de Bordeaux. Les mots sont forts, mais à la hauteur des menaces qui pèsent sur la filière. Ainsi, le projet de loi de Roselyne Bachelot restreint fortement l’usage d’Internet en autorisant uniquement l’activité commerciale. De fait, la publicité autour du vin sur les moteurs de recherche, portails et sites touristiques, les sites de presse ou les sites réservés à la gastronomie seraient interdites… « Peut-on imaginer que le site de la ville de Bordeaux ne fasse pas mention du vin », s’interroge-t-il. « Une telle interdiction bénéficierait indirectement à l’ensemble de nos concurrents étrangers », a-t-il ajouté.

La fin de la dégustation ?
Mais, surtout, ce qui inquiète les viticulteurs, c’est l’article 24 de ce projet de loi, qui interdit toute dégustation gratuite ou vente au forfait. Il en serait donc fini des menus avec vin compris, les salons avec dégustation. « Cet article remet en question la culture du vin qui est fondée sur la dégustation et le partage ». Il est également question de supprimer les notions de modération et de consommation responsable. Un amendement prévoit ainsi la disparition du conseil de modération, mis en place en 2006 pour promouvoir le dialogue entre les pouvoirs publics, les professionnels de la santé et les représentants des filières des boissons alcoolisées. Par ailleurs, le ministère envisagerait de remplacer le message sur les bouteilles « à consommer avec modération » par « la consommation d’alcool nuit à la santé ». Pour Laurent Gapenne, il s’agit ni plus ni moins d’une « politique néo prohibitionniste poursuivie depuis plusieurs années par le ministère de la Santé ». Il a ainsi rappelé que la part des jeunes dans la consommation de vin est très faible en France (5% pour les 15-24, 12% pour les 25-34 ans selon les chiffres Inra- Onivins en 2000) et qu’elle ne cesse de diminuer (-20% chez les 15-19 ans entre 1980 et 2000).

« Les fanatiques de l’ANPAA »
De son côté, Gérard César, sénateur apparenté UMP, président du groupe « vignes et vin » au Sénat estime que le ministère a trop écouté « les fanatiques » de l’Anpaa. Une association, subventionnée par le ministère de la Santé, rappelle-t-il. « Ce sont des gens qui refusent tout dialogue. Ils ne veulent pas sièger au conseil de modération, parce qu’il y a des gens de la filière viticole, alors que ces dernières années, nous avons fait beaucoup d’efforts pour inciter à une consommation responsable du vin », s’indigne-t-il.

Michèle Delaunay, la députée PS de Gironde, également médecin, a, quant à elle, regretté que certaines études sur les effets sur la santé de la consommation de vin soient présentées de manière partiales et incomplètes dans la presse d’information générale. La semaine dernière, « une étude de l’Inca a été mal interprétée. Il a été dit dans certains journaux qu’un verre de vin par jour augmentait de 10% les risques de cancer. C’est incomplet. Ceci est uniquement vrai pour certains types de cancer très rares et cela est souvent aussi lié au mélange alcool-tabac ». « Il ne faut pas oublier que c’est le mode de vie qui va avec la consommation modérée de vin, qui fait la qualité du repas. Certaines études montrent que si l’on boit deux verres de vin par jour, on diminue les risques d’avoir la maladie d’Alzheimer », rappelle-t-elle.

La « base » des viticulteurs proches de la révolte
Ce projet de loi intervient dans un contexte de crise. La dernière récolte a été faible en quantité (4,7 millions d’hectolitres produits contre 5,7 l’an passé) et la consommation de vin en France a encore baissé de 4 à 6% en un an. « Si ce projet de loi passe, on ne répondra plus de rien. Je pense qu’on sera débordé par notre base. Les viticulteurs en ont assez de devoir faire face à tout type d’interdiction, sous couvert du principe de précaution », prévient Alain Vironneau, président du CIVB.

Nicolas César

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