Vendanges pluvieuses, vendanges heureuses ?


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Vendanges pluvieuses, vendanges heureuses ?

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/09/2012 PAR Elise Lambert

« Où est la une vigne place de la Victoire? » C’est la question que beaucoup de passants se posaient avant de voir une grue se déployer au dessus du bureau de tabac mercredi soir. Un toit tout vert, chargé de grappes de raisins rouges était au centre de l’attention. Les vendangeurs occasionnels montaient un par un couper quelques grappes, revenaient les mains pleines, trempés de la tête aux pieds. Le raisin se méritait.

Un pied de vigne âgé de 280 ans« Un ptit verre pour vous réchauffer? » A défaut de sécher, il fallait bien l’avouer, ce petit vin urbain made in « La Victoire » est très étonnant. « Bon, c’est pas un Pauillac » ose un goûteur.  Les gouttes d’eau qui s’ajoutent au vin y sont sans doute pour quelque chose. « Il est léger, très fruité et sucré », affirme Romain, conseiller viticole. « Etant donné l’âge du pied, 280 ans, c’est unique! Aujourd’hui les plus vieilles vignes ont entre quatre-vingt et cinquante ans. Ensuite elles sont trop vieilles et attrapent des maladies. »Le cépage cruchen-nègre de la Victoire, est d’ailleurs un très vieux spécimen conservé au parc floral.

Michel Duclos , Bonhomme, blagueur avec son grand chapeau de feutre noir, est un spécialiste mondial de la taille de vigne. Il taille la vigne de la place de la Victoire depuis six ans. Quand il a commencé à s’occuper de la vigne, elle ne produisait pas de raisins. Il s’était promis d’en produire de nouveau. « La vigne est juste taillée, protégée par un filet contre les pigeons et pas arrosée », assure-t-il.

A force de travail et de soin, « la vigne n’a jamais été aussi belle ». C’est ce que confie Marie Duverger, 96 ans. Elle a vécu pendant plus de cinquante ans au premier étage de l’immeuble où s’étend la vigne. A l’époque, elle attrapait le raisin par la fenêtre. Il y avait cinq pieds de vigne étalés jusque sous la porte d’Aquitaine. Le temps a passé et la place de la Victoire a été bétonnée, les pieds ont été peu à peu abandonnés avant de renaitre quelques années plus tard. « Je vous ferai regoûter du raisin », avait promis Michel Duclos à Madame Duverger. Depuis 2009 au mois de septembre, c’est même du vin que cette témoin du passé, peut déguster. Un breuvage aux reflets violets difficile à décrire, mais attendu avec impatience.

« Et il fait combien de degrés ce vin? » demande un goûteur. « Plus de dix  » assure Michel Duclos, « ce qui est unique dans ce vin c’est l’olfactif, ce qu’on ne trouve plus dans le rouge aujourd’hui ». Une petite éclaircie et les plus courageux se décident à grimper dans l’engin pour couper quelques grappes.

Le pied de vigne de la Victoire est le symbole d’une longue histoire. De l’histoire d’un quartier. Délaissé puis ré-entretenu, le vin qu’il produit aujourd’hui n’est pas commercialisé. Il est servi lors de fêtes de quartiers, d’événements bordelais. C’est un vin fédérateur.

 » Un pied de vigne, c’est au moins la vie d’un homme! » assure M.Duclos. Le « tchacouli », nom donné à la variété de la Victoire, en est le meilleur reflet.

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