La Dordogne, c’est un département de 906 000 hectares, dont 418 000 hectares de forêts. Soit plus de 45 % du territoire. Dans ce contexte, les Assises de la forêt organisées par le Conseil départemental de la Dordogne à Périgueux ont attiré du monde. Les débats, organisés sous la forme de tables rondes, ont été constructifs.
Pourtant, certaines situations auraient pu être plus houleuses. Car après une ouverture des travaux sous la forme d’un panorama, les thèmes retenus mettaient face à face des points de vue très différents, voire conflictuels dans quelques faits divers. En particulier concernant l’utilisation de la forêt par l’Homme et les différents publics qui se peuvent s’y croiser.
Exemple parfait de l’ampleur de la tâche, la dernière table ronde, réunissant chasseurs, élus et randonneurs… « Au-delà d’une passion, la chasse c’est une mission de régulation. En prélevant des populations ciblées, on protège par exemple de jeunes peuplements forestiers des dégâts de gibier », assure Michel Amblard, président de la fédération départementale des chasseurs.
Se parler
Sans négliger cet aspect, Georges Floranceau, président du comité départemental de randonnée pédestre, incite chaque initié à se licencier, « afin d’encadrer la pratique, et de l’assurer par des gens formés ». Les rapports entre chasseurs et randonneurs sont, pour les deux présidents, cordiaux, chacun communiquant afin de pouvoir cohabiter sur le territoire.
Un point positif pour Christelle Boucaud, vice-présidente du conseil départemental chargée de la jeunesse et des sports. « On ne peut que soutenir les sports et autres activités de pleine nature. Surtout que cela fait partie de nos arguments de promotion au niveau du département afin de développer le tourisme, une activité économique essentielle », rappelle l’élue.
Cet espace forestier, il faut aussi le gérer sous la double facette »environnement et patrimoine naturel » et »ressource locale économique ». Les chantiers forestiers peuvent parfois surprendre par leur ampleur, mais la communication autour doit s’améliorer pour une meilleure compréhension de chacun. Une simple déclaration en mairie facilite souvent les échanges.
Des ambitions communes
Grand témoin de ces Assises, Daniel Perron, juriste, spécialiste de l’histoire et des politiques de la forêt, a résumé ce contexte : « La Dordogne, c’est 99% de forêt privée, et lorsque l’on entend les témoignages, on a le sentiment qu’elle appartient à tout le monde. C’est là toute la difficulté pour mettre en place des politiques publiques ».
Surtout que la forêt en Dordogne est non seulement privée, mais avec des propriétés très morcelées. L’aménagement forestier réalisé à Saint Georges de Blancaneix présenté par son maire Francis Blondin, ayant permis de passé de 2700 à 400 parcelles différentes sur un espace de 1100 ha est un exemple. « La forêt est un bien privé d’intérêt public. Un bien commun, une ressource renouvelable », termine Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne.
2 commentaires
En réponse à M. Auget, il y a des jours de non chasse. Dans les forêts domaniales, il n’y a pas de chasse le dimanche. Dans les forêts privées, ce sont les propriétaires qui décident qui ils veulent voir chez eux. Pour ma part, je demande à toute personne ne faisant pas partie de la commune de sortir de mes terrains. Marre des citadins qui se garent sur mes terres. Je n’irai pas me garer chez eux.
Le respect par tous de cet espace est primordial. Il est bien triste de trouver des ordures en se promenant. Il serait intéressant que dans chaque circonscription, il y ait une forêt communale où domaniale avec des jours promeneurs et des jours chasseurs. On peut vivre ensemble au lieu de s’opposer continuellement.