Un centre de dépistage dans une école


A La Rochelle, une école a mis en place un centre de dépistage covid en interne

Le centre de dépistage de l'école Fénelon Notre Dame accueille une centaine de personnes par jourAnne-Lise Durif | Aqui

Le centre de dépistage de l'école Fénelon Notre Dame accueille une centaine de personnes par jour

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 01/02/2022 PAR Anne-Lise Durif

C’est un dispositif inédit dans la région. A La Rochelle, l’école Fénelon Notre-Dame a mis en place un centre de dépistage à l’intérieur de son établissement, pour tester in situ élèves, personnels et enseignants cas contacts ou présentant des symptômes de la Covid. Dans cet établissement drainant quelque 3000 personnes dont 2700 élèves, l’infirmière dédiée aux tests voit défiler une centaine de patients par jour.

Agathe, 5 ans, grimace lorsque la tige du test PCR lui remonte dans le nez. Les gestes de l’infirmière de l’école sont rapides et précis. « C’est très technique », confirme Cristina Velazquez. Elle retire la tige et félicite la petite fille pour son courage. « Pour les jeunes enfants comme elle, d’habitude, on fait un test salivaire. Là, on a fait un test PCR à sa demande parce qu’elle ne voulait pas du salivaire», explique Cristina. La maman d’Agathe confirme : « On a déjà essayé, elle ne produit pas assez de salive pour que le test soit valide. La dernière fois, ça été un calvaire pour elle. Elle ne veut plus recommencer. »  Nez rougi et yeux cernés, la petite fille présente des symptômes grippaux depuis la vieille. « J’ai préféré l’amener ici pour vérifier. Je ne me voyais pas lui faire un auto-test, j’avais peur de mal faire et de lui faire du mal », explique la mère de famille.

« Réaliser des autotests sur son enfant, c’est très compliqué », confirme Marie Chiarelli, cheffe d’établissement de l’école primaire, elle-même mère de famille. « A La Rochelle, les centres de dépistage et les pharmacies sont peu nombreux à prendre en charge les enfants, et ils sont vite saturés. Ca devenait une vraie galère pour les parents de faire tester leur enfant à chaque cas contact ou suspicion de Covid. L’idée du centre en interne, c’était pour les soulager de cette charge ».

« Le premier jour a été compliqué, il manquait toujours quelque chose »
Pour la direction de cet établissement privé catholique sous contrat avec l’Etat, la nécessité de mettre en place un tel dispositif a été une évidence dès le retour des vacances de Noël. « Le temps de tout organiser, le centre a pu ouvrir ses portes le 13 janvier, après une journée test à essuyer les plâtres. Le premier jour a été compliqué, il manquait toujours quelque chose. Et puis, l’organisation s’est rodée et aujourd’hui tout se passe bien », poursuit la directrice.

Le centre de dépistage a pris place dans l’auditorium de l’école primaire, l’un des trois sites de cet ensemble scolaire situé en plein centre-ville de La Rochelle. Il est ouvert trois fois par jour durant une à deux heures : le matin avant les cours, sur la pause méridienne et le soir à la sortie des classes. Pour pouvoir tester personnels et élèves, l’une des deux infirmières de l’école a été formée aux gestes techniques par le laboratoire local Bio 17. L’autre s’occupe de l’administratif et de faire la liaison avec les parents. Rien que cette semaine, elle a 700 dossiers à traiter, épaulée de deux intérimaires recrutés par l’école.

Livreur de sushis

« Nous avons trois types de tests disponibles : le PCR, l’antigénique et le salivaire. Je choisi en fonction de l’âge et la présence ou absence de symptômes », explique Cristina Velazquez. « Si c’est pour écarter une suspicion sur un cas contact sans symptôme, on va faire un antigénique. On a la réponse en un quart d’heure et la personne peut retourner à ses occupations.  Si c’est pour confirmer un auto-test positif, on va faire un test PCR, qui prend plus de temps mais qui est plus précis. S’il est fait le matin, on aura le résultat le soir. Si c’est le soir, ce sera pour le lendemain ».

Florence, adjointe aux cours de pastorale, vient justement chercher les tests réalisés en fin d’après-midi. « On met tout dans la glacière et on les porte à tour de rôle au laboratoire », explique l’enseignante. Elle rigole : « Avec ce gros sac carré, on a un peu l’impression d’être un livreur de sushis ». Elle se consacre à cette tâche une fois par semaine, à la sortie de ses cours. Elle fait un détour avant de rentrer chez elle pour déposer les tests, et récupérer le matériel du lendemain. Le reste de la semaine, d’autres personnels et enseignants prennent le relai. Si les tests sont financés par la CPAM, le reste des investissements tient dans la mobilisation du personnel de l’école et l’achat de quelques fournitures – dont blouses, masques et gants pour l’infirmière – pris en charge par l’établissement. 

« Chacun doit prendre sa part »
Une rotation des équipes est également de mise pour gérer l’accueil du centre de dépistage, où trois personnes accompagnent systématiquement les parents dans les démarches administratives. « On a mis en place un planning où le rôle et les horaires de chacun sont notés. C’est une grosse organisation », explique Marie Chiarelli. « La solidarité entre les membres du personnel de l’établissement, c’est notre grande force. Sans cette mobilisation, on n’aurait pas pu mettre tout cela en place. Depuis l’ouverture du centre, de nombreux établissements nous ont appelés pour dupliquer le système chez eux. Souvent, ils finissent par me dire qu’ils ne pourront pas le faire car ils ne peuvent pas mobiliser telle personne sur telle tâche. Chacun doit prendre ça part, sinon ça ne marche pas ».

Grâce à la rapidité des tests et des résultats, l’établissement a pu assurer une continuité pédagogique relativement normale, et maintenir ses activités extra-scolaires. « Au ratio, on a autant de cas positifs que dans n’importe quel établissement. Mais réaliser des tests en interne nous permet de lever un doute rapidement sur les cas contacts. Ca permet aux élèves comme aux professeur de retourner en classe dans l’heure, et de s’éviter de perdre une demi-journée ou une journée à l’isolement », explique la directrice. Trois classes doivent prochainement partir en séjour à la montagne. Elles seront toutes testées en interne avant le départ. A leur retour, l’auditorium aura retrouvé ses fonctions d’avant Covid. Pour la direction, « le centre de dépistage n’a pas vocation à rester en cas de levée des protocoles ».

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