Session spéciale « forêt » du Conseil général des Landes : un état des lieux inquiétant


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Session spéciale "forêt" du Conseil général des Landes : un état des lieux inquiétant

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/09/2010 PAR Solène MÉRIC

Il y a un an et demi, 600 000 ha du massif landais étaient touchés par le redoutable Klaus, dont 220 000 détruits à 40%. Désormais, ce massif qui a perdu près de la moitié de son capital sur pied en 10 ans, est la cible d’inquiétantes attaques de scolytes. Selon Yves Lesgourgues, Directeur du CRPF, le Centre Régonal de la Propriété Forestière, ces parasites qui se développent sous l’écorce des arbres blessés auraient, d’ores et déjà, causé une perte comprise entre 1,5 M m3 et 8 M m3 de bois. L’inquiétude est donc grande sur les dégâts actuels et à venir, d’autant que la lutte contre ces hôtes indésirables est particulièrement délicate. Outre les scolytes, les chenilles processionnaires ont également fait parler d’elles dans l’enceinte du Conseil général. En effet, le directeur du CRPF a rappelé que lors de l’hiver dernier, leurs attaques ont causé « une plus forte mortalité que celle observée habituellement dans le même cas de figure».

« Echec du Plan Barnier »
Cette double prolifération, inquiète les sylviculteurs qui voient ainsi le massif continuer à s’amoindrir dans un mouvement parallèle à l’effondrement du prix du bois. Selon Xavier Fortinon, conseiller général délégué à la filière bois, le prix du bois est actuellement à 10% de sa valeur avant tempête. Un constat qui aux yeux de plusieurs intervenants, dont le Président Emmanuelli en première ligne, « illustre que le pari de « la valorisation par l’exploitation » soutenue par le plan Barnier est un échec ». Un échec souligné à grand renfort de chiffres par Xavier Fortinon : « sur le milliard promis, seul un cinquième de cette somme a été supporté par l’Etat ». Particulièrement montré du doigt, les prêts à taux bonifiés, qui, « ralentis par les lourdeurs administratives, ne sont actuellement financés qu’à hauteur de 130 M € sur les 600 M € prévus », et l’aide au nettoyage dont le coût supporté par l’Etat est de 30 M € sur les 415 M prévus par le plan Barnier. Cela dit, cette dernière enveloppe « aide au nettoyage » comprend également un aspect « aide à la reconstitution » dont le déblocage de crédits s’étale jusqu’en 2017.

L’épilogue de l’assurance
Au travers de l’intervention de Jean-Louis Martres, Président du Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest, cette session spéciale a abordé la question de l’assurance de forêt en dénonçant les dispositions de la loi de modernisation de l’agriculture. Si celle-ci fait bien état de la création d’un compte épargne assurance forêt (et non d’une assurance), elle en limite immédiatement sa portée, puisqu’elle le plafonne à 50 000 euros. « A raison de 2 000 euros par hectare, il ne couvrira en réalité qu’un maximum de 25 hectares » calcule Jean-Louis Martres. De plus, à partir de 2017, la loi prévoit que l’État n’accordera aucune prise en charge en matière de nettoyage et de reconstitution de parcelles sinistrées si elles ne sont pas assurées. Or tout le problème des sylviculteurs, malgré que la forêt soit juridiquement assurable, vient de ce qu’elle ne l’est pas économiquement. En effet, les cotisations permettant l’accès à ces assurances, peuvent amputer les revenus forestiers du sylviculteur jusqu’à 50%. Selon Jean-Louis Martres : « cette épilogue de l’assurance clôture la politique forestière en France et signe la mort de la forêt cultivée ». Henri Emmanuelli complète: « Sur la situation du massif forestier, le gouvernement est dans le déni ».

Solène Méric

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