Benjamin Griveaux « planche » sur la reconquète sur la Côte basque


F.D.

Benjamin Griveaux "planche" sur la reconquète sur la Côte basque

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2018 PAR Felix Dufour

« Bonjour… Benjamin », la façon dont  le secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s’est présenté en arrivant jeudi en début d’après-midi, zone de Jalday, à Saint-Jean-de-Luz, siège emblématique de Quiksilver devenu Boarriders Quiksilver à Thomas Chamboll, président de Boardrider Europe et José Cledera, directeur des relations humaines de cette entreprise qui emploie dans cette seule unité 580 personnes a surpris. Même si la décontraction et la culture américano-européenne y sont de mise.

C’est de la même manière que le quadra est allé à la rencontre, dès son arrivée, de la dizaine de gilets jaunes qui l’attendaient à l’entrée de la société coopérative Copelectronic dans la zone de fret de Mouguerre. Où il a entendu pendant une dizaine de minutes, « le petit peuple oppressé par les taxes et les charges », comme ils se sont qualifiés eux-mêmes. Proposant dans le package, « la destitution du président Macron ». Un ensemble auquel le porte-parole a fait face avant de revenir au but essentiel de sa visite, la température des entreprises qui gagnent, qui se structurent ou ces petites PME qui rament et qui ont bien besoin de tisser, comme celle de la famille Lartigue qu’il rencontrera en fin d’après-midi à Ascain, un lien avec les décideurs pour savoir où elles vont.

« Il nous faut remettre du sens dans ce que l’on fait »

Griveaux Lartigue

 Ces explications, après une réunion en « off » avec la direction de Boardriders, et une visite des différents départements – neige et été — de la multinationale en pleine préparation de sa collection été 2020, ont été fournies lors d’un entretien avec les nombreux journalistes présents: « C’est un mot d’ordre du président de la République qui nous a dit, « Déployez vous partout. Je n’ai pas attendu qu’il y ait des gens qui portent des gilets jaunes depuis quinze jours dans tout le pays  pour aller à leur rencontre et à celle des entreprises. Ici, c’est ma quatorzième visite en France. C’est comme cela que je fonctionne depuis un an que je suis porte-parole du gouvernement, un échange très libre avec les Français et il n’y a pas de question taboue. j’essaie de répondre avec sincérité à toutes les questions. L’exercice, c’est d’aller écouter et de mieux expliquer des choses qui n’ont pas été comprises. Si elles n’ont pas été comprises c’est qu’on les a mal expliquées. Je comprends qu’il y ait des citoyens qui ne comprennent plus le sens de ce qui est fait.

Quand des journalistes lui font remarquer que les visites s’effectuent souvent dans des entreprises, fleurons locaux qui vont bien, à l’international  aussi, Benjamin Griveaux répond: « Vous parlez très souvent de tout ce qui va mal dans le pays et bien moi, je veux parler aussi des boîtes qui vont bien, qui se développent. Encourager celles qui fonctionnent et embauchent, a l’optimisme chevillé au corps. Et notre pays envahi de pessimisme a besoin aussi d’un peu d’optimisme. Ce n’est pas normal que l’on soit le pays le plus pessimiste du monde juste avant l’Afghanistan et la Syrie. Il y a des endroits où on a de l’excellence, de l’intelligence où l’on innove. Ce matin, j’ai visité une coopérative et c’est formidable une SCOP, car chacun des salariés est associé au résultat de l’entreprise. C’est aussi sur cela que nous avons travaillé. Associer les salariés aux résultats de l’entreprise et où chacun partage. Si les fruits de la croissance ne sont pas partagés, la croissance est injuste. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous n’accompagnons pas des entreprises en difficultés. Il y en a dans notre pays. Parmi les gens que j’ai rencontrés ce matin, beaucoup m’ont dit: « Nous c’est très dur, mais notre angoisse, c’est que ce soit encore plus dur pour nos enfants. » C’est là le pari que l’on doit gagner, c’est cela que l’on doit surmonter. C’est ce travail-là qu’on a mis sur l’ouvrage depuis le premier jour pour faire en sorte que ce travail paye mieux. »

Ce long passage à Boardriders Quiksilver a aussi permis au secrétaire d’État de rencontrer Christophe Seiller, le président d’Eurosima qui fédère l’industrie de la glisse et Florent Marcoux, le directeur général de Surfrider Foundation avec lequel il parla évidemment environnement et écologie. « On ne peut pas dire que c’est un sujet que nous éludons », sourit le ministre sous forme de boutade.

D’Ascain aux comités d’accueil de Saint-de-Luz

gilet jaunes Griveaux

 Puis, à la nuit tombante, le cortège officiel, survolé par un hélicoptère de la gendarmerie, a gagné à une dizaine de kilomètres de là le village d’Ascain pour une visite de l’entreprise Lartigue, créée en 1910 à Bidos, près d’Oloron en Béarn, et nommée à l’époque, « Les Tissages Lartigue ». Un des premiers ateliers de fabrication de toile à espadrille et bérets de la région. Quatre générations plus tard c’est Philippe (notre photo,) qui a repris l’affaire et, depuis 2010 a ouvert un atelier à Ascain, au Pays basque d’origine « Lartigue 2010 ». Une petite entreprise qui se bat. Son propriétaire, regrette le manque de formation qui en asphyxie un peu les perspectives alors qu’elle ne manque pas de renom.

Pour des raisons de sécurité et d’affluence, le programme avait été quelque peu modifié. Ainsi la visite et les entretiens du secrétaire d’État avec les élus avaient été programmés à Ascain avant d’être déplacés à la mairie avec un entretien supplémentaire avec deux membres de Seaska dont une délégation faisait le pied de grue devant la salle Ducontenia derrière une banderole ainsi qu’un comité de défense contre l’aménagement du massif de La Rhûne qui s’adresse plus au Comité départemental des Pyrénées-Atlantiques qu’à l’État. À côté,  sur invitations fournies sur demande par la préfecture, entraient sous une pluie battante les personnes qui désiraient écouter le secrétaire d’État.

C’est alors qu’arrive un cortège d’une trentaine de gilets jaunes, portant fumerolles rouge et baffles délivrant à tue-tête un tube de Patrick Sébastien – leur nouvel ami —  (« Si tu pouvais fermer ta gueule ») arrivait sur place et se tenait à proximité de la manifestation de la centaine de Basques de Seaska, chargée de l’enseignement de la langue basque….Presque surréaliste. Chacun y allant de ses slogans. À proximité non loin du commissariat  une bonne dizaine de cars de CRS – douze compagnies — avaient été déplacés au Pays basque pour l’occasion. Bien révélatrice d’un climat hivernal. Une drôle d’ambiance d’une ville quasiment morte, et dans un sombre décor alimenté par un éclairage blafard des manifestants n’échangeant pas entre eux. Se juxtaposant simplement. Bien révélateur d’un drôle de climat.

Manif Seaska

 




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