Pyrénées – Atlantiques : Alain Rousset s’impose, mais l’orage FN gronde


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Pyrénées - Atlantiques : Alain Rousset s’impose, mais l’orage FN gronde

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/12/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Aucune élection ne ressemble à une autre. Bien qu’elles soient revenues au centre lors des Départementales, les Pyrénées-Atlantiques ont offert à Alain Rousset la place de favori qu’il espérait pour le premier tour, dans un climat national qui était pourtant celui de tous les dangers.

Même les Basques s’y sont misTraditionnellement ancré à gauche, le Béarn a joué ici son rôle. Y compris à Pau, ville conquise depuis peu par François Bayrou, le patron du Modem. Le candidat socialiste y devance de plus de six points sa concurrente LR en dépit du soutien que le nouveau maître des lieux a apporté à cette dernière. Un scénario similaire est observé à Oloron-Sainte-Marie, qui avait été reprise au PS (de très peu il est vrai)  par Hervé Lucbéreilh.

Une fois n’est pas coutume, même l’électorat basque, habituellement droitier, est venu apporter son eau au moulin  socialiste. La ville de Bayonne, dirigée par un maire UDI, a elle aussi hissé Alain Rousset sur la première marche du podium. Bien plus haut que ses challengers.

Appels du piedCertes, à Pau comme à Bayonne, la participation qui tourne autour de 43% n’a pas été mirobolante. Il n’empêche. Le résultat est là.

L’appel au rassemblement et au vote utile de gauche lancé ces jours derniers par Henri Emmanuelli lors de la dernière réunion publique organisée en Béarn a-t-il été entendu ? La chose est possible.Tout comme il ne fait aucun doute que, d’ici dimanche prochain, ce clou-là continuera à être enfoncé sur des terres sudistes où le communiste  palois Olivier Dartigolles, candidat du Front de Gauche (4,64%) est éliminé de la course.

« Le Front de gauche est attentif à ceux qui souffrent » explique déjà Alain Rousset. Tout en faisant du pied à des écologistes crédités de 5,83% des voix et qui ont pâti de leur dispersion. Issu de la Nouvelle Donne et associé à une candidate, Marie Bové, qui n’avait pas reçu l’onction des Verts, Joseph Boussion, le tenant de la démocratie participative, a en effet contribué à rogner le score de 10% obtenu cinq ans plus tôt par Europe Ecologie Les Verts.

Darcos et Lassalle sont loinA droite et au centre, le drapeau noir flotte-t-il   sur la marmite ?  Il y a cinq ans, l’UMP Xavier Darcos et le Modem Jean Lassalle avaient totalisé à eux deux plus de 37% des voix. Les 28,2% recueillis cette fois-ci par Virginie Calmels l’amènent loin du compte.

Virginie Calmels et Monique Sémavoine, maire Modem de Mazères-Lezons

Dès que les résultats du premier tour ont été connus, la candidate girondine – qui est secondée dans les Pyrénées-Atlantiques par Monique Semavoine,  maire Modem de Mazères-Lezons – a donc joué une sorte de va-tout. Si les électeurs qui ont déposé un bulletin FN dans l’urne persistent dans cette voie au second tour, cela reviendra à « élire des candidats socialistes en place depuis 18 ans » a-t-elle estimé. 

Quelques minutes plus tard, Alain Juppé, dont elle est l’adjointe à Bordeaux, a joué d’un autre registre en invitant les abstentionnistes de la grande région à revenir vers les urnes le 13 décembre. Sera-t-il entendu au moment où les Républicains ne donnent pas l’image d’un bloc sans fissures ? Affaire à suivre. D’autant plus que  la donne a fortement changé en cinq ans.

Le jackpot du FNComme beaucoup le pressentaient, le désabusement, la déception et la colère d’une partie de l’électorat ont en effet largement profité au FN dans un pays en proie au doute. Un sentiment de délaissement dont les fruits ont été récoltés, à gauche  comme à droite,  par les Lepénistes. Quasiment sans que ces derniers aient à faire campagne, se désole Virginie Calmels.

Le score est sans appel. Au pied des Pyrénées, les 6,05% obtenus par l’extrême droite en 2010 ont été multipliés par trois en 2015 pour atteindre le résultat historique de 18,51%. Une vague brutale qui a en particulier  submergé les zones rurales.

Les partis « classiques » perçoivent bien le danger. « Les gens doivent se sentir protégés. Il faut faire en sorte que le développement de notre pays profite à tous » a ainsi affirmé Alain Rousset, tout de suite après l’annonce des résultats. Ses oreilles résonnaient encore du coup de semonce.

Les résultats dans le département :

Inscrits : 499 959. Votants : 245 447 (49,09%). Exprimés : 233 043
Alain Rousset (Union de la gauche) 32,79 %
Virginie Calmels (Union de la droite et du centre) 28,27%
Jacques Colombier (FN) 18,51%
Françoise Coutant (Ecologie Les Verts) 5,83%
Olivier Dartigolles (Front de Gauche) 4,64%
Yvon Setze (Debout la France) 3,13%
Joseph Bouisson (divers gauche) 2,71%
Nicolas Pereira (Nouvelle Donne) 1,69%
Guillaume Perchet (Lutte Ouvrière) 1,46%
William Douet (UPR) 0,96%

Les résultats par commune :

http://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015/75/7564/7564.html

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