Reportage: Procès géant aux prud’hommes de Mont-de-Marsan de 558 requérants anciens salariés de Capdevielle


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Reportage: Procès géant aux prud'hommes de Mont-de-Marsan de 558 requérants anciens salariés de Capdevielle

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Publication PUBLIÉ LE 12/01/2011 PAR Nicolas César

« Nous voulons que justice nous soit accordée », pouvait-on lire cet après-midi sur les banderoles des ex-salariés de Capdevielle. Cette entreprise familiale, fleuron de l’industrie du meuble dans les Landes, a fait vivre de nombreuses familles à Hagetmau pendant près de 80 ans. Fabricant de canapés, Capdevielle a compté jusqu’à 1200 personnes à la fin des années 90. La société a connu ses premières difficultés au milieu des années 2000, avant d’être rachetée, pour un euro symbolique, par le fonds de pension luxembourgeois GMSI en 2008. Lorsqu’en mai dernier, l’entreprise a fermé ses portes, elle employait encore un demi-millier de personnes. Aujourd’hui, leur indignation est à la mesure du désastre économique que représente la chute de ce fleuron de l’industrie du meuble dans la région. A l’audience, les requérants ont demandé la communication de pièces nécessaires pour prouver que leur licenciement est abusif, et la condamnation du liquidateur et des administrateurs judiciaires pour « résistance abusive ». « Est-ce qu’il y aurait des irrégularités ? » s’est demandé à l’audience Me Pierre Santi, un des avocats palois des salariés. « ça fait des mois et des mois qu’on demande des éléments, tout a été caché. On s’est moqué de nous », a dénoncé, en marge de l’audience, l’une des requérantes, sous le coup de la colère. Tous ou presque s’étaient déplacés aux prud’hommes. Leur avocat a réclamé les bilans et comptes de résultat détaillés de l’entreprise Capdevielle, depuis la reprise en 2008. Il a aussi demandé les justificatifs de tentatives de reclassement, de formation professionnelle, des attestations d’exposition à l’amiante ou encore des cotisations de mutuelle prélevées mais, selon les requérants, non reversées à la mutuelle. Enfin, il a réclamé 7 500 euros par salarié de dommages et intérêts.

Un imbroglio juridique et judiciaire 
« Pourquoi cette grand-messe aujourd’hui complètement surréaliste, inutile, qui ne correspond à aucun fondement juridique? », a rétorqué pour la défense, Me Bernard Mirotet, qui représentait l’administrateur judiciaire Vigreux-Livolsi. Pour Me Frédéric Godard-Auguste, conseil du liquidateur Me Dominique Guérin, « le dossier au fond est à l’état zéro ». « Il n’y a pas d’élément pour défendre ces personnes et on nous dit que c’est à nous qu’il appartient de communiquer les pièces pour fonder l’argumentaire » de Me Santi, a-t-il déclaré. « Nous sommes dans un imbroglio juridique et judiciaire », a estimé, de son côté, Me Anne-Lorraine Rodolphe pour l’AGS, la caisse de garantie des salaires. Des arguments qui n’inquiètent pas outre mesure les parties civiles. La décision prud’homale a été mise en délibéré au 1er février. « La mobilisation est énorme et visiblement ça fait peur », s’est félicité Me Santi. Deux audiences au fond sont programmées, les 26 mai et 23 juin, où les salariés contesteront leurs licenciements intervenus en deux vagues lors des Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) successifs de 2009 et 2010. Ils demanderont alors 115 000 euros par salarié au repreneur, GMS Investissements, et un mois de salaire par année d’ancienneté avec un minimum de 45 000 euros par salarié au liquidateur et aux administrateurs judiciaires. Pour la plupart au chômage et âgés en moyenne d’une cinquantaine d’années, les 558 salariés ont peu de perspectives de retrouver rapidement du travail dans la région.

                                                                                                                         Nicolas César
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