Reportage – Pour l’agriculture landaise : « Refaire en six mois ce que l’on a construit en cinq ans »


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Reportage - Pour l'agriculture landaise : « Refaire en six mois ce que l'on a construit en cinq ans »

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2009 PAR Solène MÉRIC

Dans le département des Landes, les pertes pour l’agriculture sont sans précédents, en particulier pour l’aviculture, basée sur le mode de production du « plein air » qui nécessite des abris légers et mobiles, d’autant plus fragiles face à de tels évènements climatiques.
Concernant l’élevage des volailles, c’est 15 à 20 % du potentiel de production qui a été endommagés. Le secteur affiche 600 cabanes de 60m2 détruites et 290 000 poulets morts du fait de l’effondrement des cabanes ou de l’affolement des plus jeunes, entrainant leur étouffement. Pour l’ensemble de la filière, la Chambre d’agriculture des Landes estime les pertes à 11,5 millions d’euros dont 7 millions dus aux dégâts sur les abris déplaçables, et par ailleurs non assurables.

Un préjudice total de 56 millions d’euros
Concernant les palmipèdes, l’estimation des pertes se monte à 26 millions d’euros dont 22 millions dus aux dégâts sur les abris et les bâtiments d’élevage et de finition. En effet, 90% du matériel d’élevage a été dégradé, 700 km de clôture endommagée et 130 000 canards prêts à gaver sont morts ou disparus. Le total des pertes des différentes filières avicoles s’élève au chiffre effarant de 40,5 millions d’euros.
Mais les dégâts à mettre sur le compte de Klaus ne s’arrêtent pas à l’élevage. La tempête a également causé de gros dommages dans les secteurs des productions végétales notamment par la destruction complète ou partielle d’environ 600 ha de serres tant dans la production agricole que dans le secteur du tabac. Cette destruction massive d’abris est source d’une grande inquiétude pour les productions à venir. C’est notamment le cas dans le secteur de la carotte où 50 % des surfaces paillées avec du plastique ont été touchée et risquent d’entrainer des pertes de production liées au froid. Une autre grande inquiétude concerne les travées d’irrigation dont enriron 700 ont été endommagées à travers le département. Selon Dominique Graciet cela représente le nombre de travées installées sur une période de 5 ans.
L’ensemble des pertes n’a pas été énuméré ici mais le tribut est très lourd. Le total des pertes concernant l’agriculture landaise s’élèverait, en tout et pour tout, à 56 millions d’euros, dont 50 % ne sont pas assurables. Ce chiffre, qui n’est encore qu’une estimation, équivaut habituellement à la moitié des revenus agricoles des Landes. Cette année, il représente environ 60 % des pertes agricoles consécutives à la tempête pour l’ensemble de la Région Aquitaine. Autrement dit, la note est salée.

Une nécessaire motivation à la reconstruction
Le constat est accablant, mais face à cela, la solidarité entre collectivités territoriales a joué à plein. L’intervention d’autres départements tels que le Limousin, le Var et le Jura a été un élément fort de la mobilisation; l’accablement des premières heures a laissé place à une nécessaire motivation. Si « la première semaine post-tempête était consacrée aux interventions d’urgence auprès des agriculteurs sinistrés, il est temps maintenant d’étudier les outils financiers qui nous permettront de redémarrer » assène le Président de la chambre d’agriculture d’Aquitaine. L’ensemble des filières agricoles n’ont en effet, désormais pas d’autre choix que de reconstruire. Le défi, selon Dominique Graciet, est « de reconstruire en moins de six mois ce que l’on fait habituellement en cinq ans ! Les besoins sont multipliés par dix mais il faut qu’on se donne les moyens de reconstruire, l’avenir de l’agriculture landaise en dépend ».

Solène Méric

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