Repas à 1 euro, des étudiants interpellent les élus


Un groupe d'étudiants Rochelais adresse une tribune aux cinq députés de Charente-Maritime pour leur demander de se justifier sur le résultat du vote du 9 février contre le repas à 1 euro, généralisé à tous.

Groupe de jeunes : deux garçons, deux fillesVirginie Valadas | Aqui

Le groupe d'étudiants à l'origine de La Tribune adressée aux députés de Charente-Maritime.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/02/2023 PAR Virginie Valadas

Les députés leur « ont volé le repas à 1 euro », c’est ainsi que Valentin Boulay et ses camarades étudiants rochelais voient le vote du 9 février au Palais Bourbon. Vote qui n’a pas permis que le repas du Crous à 1 euro soit généralisé à tous les étudiants. Il est, pour l’instant, réservé aux boursiers et aux précaires, soit 36% d’entre eux.

Vendredi 17 février, un groupe de jeunes universitaires rochelais adressait aux cinq députés de la Charente-Maritime et aux médias locaux une tribune cosignée par plus de 200 étudiants afin de demander aux parlementaires de Charente-Maritime de se justifier sur le vote du 9 février dernier. 

Ce jour-là est une journée de « niche » parlementaire pour le groupe socialiste. La députée socialiste Fatiha Keloua-Hachi porte alors une proposition de loi pour que ce repas à 1 euro du Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) soit généralisé à tous les étudiants. Elle sera rejetée à une voix près : 184 contre, 183 pour. A l’origine, le gouvernement souhaitait pérenniser au delà de 2023, le dispositif du repas à un euro pour les étudiants boursiers et précaires. Même cette mesure ne sera finalement pas votée, malgré l’accueil favorable des parlementaires de toute la gauche réunie et du Rassemblement National à la proposition de loi PS élargie.

Deux députés absents, trois autres ont voté contre

Dans cette tribune, le groupe interpelle directement les cinq députés de Charente-Maritime : « Nous, jeunes charentais.e.s-maritimes aux origines et aux opinions diverses, souhaitons vous demander des explications concernant votre opposition ou votre absence lors de ce vote. En tant que député.e.s de Charente-Maritime, vous vous êtes engagé.e.s à représenter sa jeunesse. Notre département compte effectivement un nombre d’étudiantes et étudiants important, 18 000 en 2021 selon l’INSEE. Ce sont autant de jeunes qui sont confronté.e.s à des problématiques de précarité et qui ne peuvent pas toujours apporter une réponse à leurs besoins essentiels. »

Olivier Falorni (Modem et indépendants dans le groupe Démocrate pour la première circonscription) et Anne-Laure Babault (députée Modem de la deuxième circonscription de Charente-Maritime) n’étaient pas au Palais Bourbon le jour du vote. Les trois autres parlementaires du département ont voté contre : Jean-Philippe Ardouin (député Renaissance de la troisième circonscription de Charente-Maritime), Raphaël Gérard (député Renaissance de la quatrième circonscription de Charente-Maritime) et Christophe Plassard (député Horizons de la cinquième circonscription de Charente-Maritime).

Esther, étudiante rencontrée devant l’un des restaurants universitaires rochelais, interroge : « qu’avaient-ils de mieux à faire ce jour-là que de se rendre à l’assemblée pour permettre à des étudiants de survivre ? » d’après un rapport de l’association COP1-Solidarités étudiantes, en 2022, 56% des étudiant.e.s déclarent ne pas manger à leur faim.

Une précarité étudiante révélée pendant le Covid

La précarité étudiante a été révélée au grand jour pendant le Covid et les périodes de confinement, qui ont vues apparaître des longues files d’attente de jeunes gens devant les épiceries solidaires et les associations caritatives. La mesure du repas étudiant à 1 euro avait été alors décidée. C’est l’argument avancée par la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau : « c’était une mesure de crise, conçue pour répondre à une situation exceptionnelle » Surtout, cette mesure coûterait  90 millions d’euros d’après la ministre, alors que les Crous peinent déjà à être à l’équilibre financier avec des repas à 3,30 euros.

Les étudiants rochelais ne l’entendent pas eux, de cette oreille, et jugent ce vote révoltant. Ils envisagent d’étendre leur mouvement de protestation à tout le campus rochelais dès cette semaine de retour en cours, puis pourquoi pas à tous les autres campus de Nouvelle-Aquitaine et même de France.

Député de Charente-Maritime, Christophe Plassard (Horizons), l’un des élus interpellé par les étudiants de la Rochelle, a motivé son vote négatif sur les réseaux sociaux.

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