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PUBLIÉ LE 04/03/2015 PAR Solène MÉRICEntre déclarations d’amitié mutuelle, admiration réciproque pour leurs territoires, et évocation de la passion commune des deux hommes pour la pêche à la ligne, pas de doute à avoir, les relations diplomatiques entre Québec et Aquitaine sont au beau fixe. Relations diplomatiques mais aussi scientifiques, économiques et industrielles. Et pour cause, depuis une décennie la liste des domaines d’échange et de coopération active citée par les deux hommes est longue. Education, enseignement supérieur et recherche, notamment dans le domaine de la nutrition, des neurosciences, de l’optique et du laser ; mais aussi construction durable et plus particulièrement la filière bois ou encore « l’aventure de la francophonie » y figurent en bonne place. Des domaines de coopérations aux formes multiples auxquels il faudra désormais ajouter le numérique et l’océan dont les potentialités multiples font rêver les deux hommes à de nouvelles collaborations de recherche, sur les médicaments ou les énergies marines.
Implantation d’un laboratoire québecois à LacqAprès la signature d’un premier partenariat liant l’Université de Laval et plusieurs établissements universitaires de Bordeaux, dans l’après-midi, la thématique de l’énergie est justement venue illustrer en fin de journée le caractère très concret de cette coopération. Devant une assemblée de personnalités régionales et chefs d’entreprises, et en présence de Matthias Fekl, secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Alain Rousset, et Karim Zaghib, Président de SCE France, filiale d’Hydro-québec (l’acteur nord américain majeur pour la production et distribution de l’énergie) ont signé « une convention pour l’implantation du laboratoire SCE ».
En clair, il s’agit ici d’un transfert de technologie de la R&D d’Hydro-Québec en matière de batterie vers l’Aquitaine par le biais de la création d’une filiale (SCE France) dont le premier laboratoire va s’implanter à Lacq, au sein de Chemstart-up, l’hôtel d’entreprises spécialisé dans la chimie. Ce laboratoire, aura vocation à poursuivre la recherche fondamentale en partenariat avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et l’Université de Bordeaux. Dôté d’un budget de 4,4M€ sur trois ans, dont 2,2 M€ apportéS par le Conseil régional, le laboratoire devrait atteindre un effectif de 25 chercheurs. Sera également mis en place un module consacré à la recherche applicative et industrielle, en partenariat avec Arkema, avant de lancer une chaîne d’industrialisation de ces batteries d’un nouveau genre.
Concurrencer les leaders asiatiques depuis l’Aquitaine? En effet, la technologie développée par le géant québécois et bientôt transférée en Aquitaine, et dans laquelle il a investi 1,5 Mds de dollars, apparaît comme une technologie de rupture permettant des temps de charges réduit à quelques minutes, une durée de vie supérieure à 10 ans, ou encore des matières premières exemptes de métaux lourds. Au total, les applications seront nombreuses : véhicules électriques, batteries de stockage, chargeurs rapides, électronique de puissance, etc. Autant de potentialités concurrentielles fortes qui pourraient être portées par l’Aquitaine sur un marché pour l’heure largement dominé par les acteurs asiatiques… Avec une production visée de 5M de cellules par mois, cette industrialisation, permettra d’atteindre un effectif de 500 personnes. Autant dire des retombées fortes sur le territoire aquitain, et pour le Québec, «un retour sur nvestissements, permettant des développements secondaires et la grande fierté d’un rayonnement international du Québec», insiste Philippe Couillard.
