Au sein d’un marché en pleine mutation, la demande croissante pour les vins sans alcool se fait entendre, signalant un changement majeur dans les préférences des consommateurs. Les vins “no alcohol” (sans alcool) ou “low alcohol” (à taux d’alcool réduit) séduisent. Au cœur de la Gironde viticole, Bordeaux Families, une coopérative regroupant 500 familles de vignerons entre Langon et Libourne, a choisi d’investir dans une machine de désalcoolisation pour répondre à cette demande sans pour autant sacrifier arômes et plaisirs gustatifs.
Un marché croissant dans toute l’Europe
Cette transition vers les vins sans alcool s’inscrit dans un mouvement sociétal plus vaste, où de plus en plus de gens cherchent des alternatives à l’alcool. Ce changement d’attitude se traduit également par une tendance à délaisser l’usage festif de l’alcool au profit d’une dégustation en accompagnement des repas.
La présence de vins sans alcool sur les cartes dans les restaurants gagne en popularité, et les sommeliers ne sont plus vraiment surpris qu’on leur en fasse la demande. Cette montée en flèche des préférences de consommation souligne que le passage au vin sans alcool, d’une simple tendance à un choix de consommation durable, est bel et bien en marche.
Et le mouvement n’est pas circonscrit aux frontières françaises, mais s’étend à travers l’Europe. Les consommateurs sont de plus en plus séduits par les saveurs d’une boisson proches du vin, mais dépourvue d’alcool. Les raisons principales de cette évolution de comportement résident dans la recherche d’une consommation réduite en alcool et une attention accrue à la santé, surtout chez les plus jeunes.
Sans alcool ne veut pas dire sans saveurs
Bordeaux Families produit désormais une gamme variée de vins, des rouges, des rosés, des blancs et des effervescents, totalement (“no”) ou partiellement (“low”) désalcoolisées. Loin de suivre une simple mode, la coopérative s’est engagée de manière significative dans cette logique de marché en investissant 2 millions d’euros dans une machine de pointe qu’ils ont fait venir d’Afrique du Sud. Avec cette technique, les vins passent par une pompe sous vide qui maintient la température de distillation à 40°C pour ne pas brusquer les arômes et la structure du vin, préservant ainsi son authenticité.
Finalement, cette machine n’est qu’une étape supplémentaire dans le travail que l’on connaît dans le vin. Elle intervient avant le travail d’assemblage, et permet de désalcooliser tout ou partie (selon que l’on souhaite faire du “no” ou du “low”) des vins sélectionnés. S’ensuit un travail méticuleux d’assemblage, qui peut conduire à rajouter sucres et sulfites, visant à créer des vins moins enivrants mais tout aussi savoureux que leurs homologues traditionnels.