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PUBLIÉ LE 17/07/2008 PAR Nicolas César« On ne sait pas qui sont nos adversaires. Ils ont quelques difficultés », s’amuse, Philippe Madrelle, tête de liste du PS aux sénatoriales en Gironde. Le président socialiste du Conseil de Gironde ne boude pas son plaisir en commentant les dissenssions au sein de l’UMP. En effet, Alain Juppé entend « placer » Hugues Martin, un de ses adjoints à la mairie de Bordeaux, en bonne position pour être élu sénateur. Une « compensation », après sa défaite surprise aux législatives en juin 2007. Alain Juppé, alors ministre de l’écologie lui avait promis le poste de député. Mais ceci se fait aux dépens du sénateur-maire UMP de Rauzan, Gérard César, qui s’est vu proposer d’être deuxième ou troisième sur une liste, ce qui ne lui assure pas la certitude d’être élu. Pour lui, il n’en est pas question. « Je suis sortant, légitime, je n’ai pas démérité, je ne vois pas pourquoi je ne me présenterai pas en tête de liste. Je n’ai pas à porter la responsabilité des échecs d’Alain Juppé », lance Gérard César. Fort du soutien de nombreux maires du milieu rural, qu’il représente, il prépare donc sa propre liste…
Une parité parfaitement respectée
De son côté, le PS est en campagne depuis début juin. La moitié des cantons, soit plus de 300 communes sur 542, ont d’ores et déjà été visités pour rencontrer les grands électeurs, susceptibles de les élire. 43 réunions ont été organisées. Et désormais, les noms des candidats sont connus. Philippe Madrelle conduira donc la liste du PS girondin aux sénatoriales. Françoise Cartron, maire d’Artigues-près-Bordeaux et vice-présidente du Conseil régional d’Aquitaine est numéro 2. Alain Anziani, premier secrétaire du PS en Gironde a été retenu en tant que numéro 3. Solange Menival, conseillère régionale d’Aquitaine, déléguée aux services publics de proximité, est, quant à elle numéro 4. Ludovic Freygefond, maire du Taillan-Médoc, a été placé en cinquième position, juste devant Isabelle Dexpert, maire de Pompéjac et déléguée de la communauté de communes de Villandraut. Les deux suppléants sont Michelle Saintout et Christian Gaubert. « La parité est parfaitement respectée sur notre liste », souligne Françoise Cartron, qui s’inquiète de ne voir que des hommes candidats, pour l’instant, du côté de l’UMP. Les socialistes espèrent remporter au moins 4 sièges de sénateurs sur les 6 à conquérir.
Les inquiétudes du monde rural face au « désengagement de l’Etat »
Par ailleurs, Philippe Madrelle a rappelé l’importance du Sénat, quant à la représentation du monde rural, qu’il connaît bien, pour en être issu. « Il y a une grande inquiétude des élus locaux sur la situation financière de leurs communes. L’Etat leur transfère de plus en plus de charges, alors que leurs recettes sont modérées », souligne Alain Anziani. « Ce qui provoque chez eux une certaine colère, car on les tient aujourd’hui pour responsables du déficit public, alors que 70% des investissements publics proviennent des collectivités locales », poursuit-il. Le pouvoir d’achat sera donc bien aussi au coeur de la campagne sénatoriale.
Enfin, il semblerait que le MoDem girondin préparerait lui aussi sa liste aux sénatoriales. Le Nouveau Centre local s’interrogerait également sur l’intérêt de conduire une liste autonome. Si c’était le cas, l’éparpillement des voix à droite pourrait profiter au PS. Mais, rien n’est joué. Les listes peuvent être déposées jusqu’au 1er septembre.
Nicolas César
