Périgueux : Les métiers de la viande manquent de bras


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Périgueux : Les métiers de la viande manquent de bras

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 20/04/2008 PAR Joël AUBERT

Emmanuel Delmotte, directeur de l’EPLEFPA ( Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole) dePérigueux-Coulouneix-Chamiers, et Antony Dechambre, formateur,se désolent quelque peu, chacun de leur côté, de constater que la filière de formation dans le domaine de l’industrie alimentaire n’attire pas davantage de candidats. Douze l’an dernier, seulement quatre cette année en dépit de tous les efforts d’information et de communication, et de la collaboration des missions locales et de l’ANPE. En dépit de plusieurs centaines de noms communiqués, bien peu de personnes en quête de travail manifestent une volonté d’acquérir une formation et ce, alors que indemnités la première année, rémunération liée auSMIC la seconde, sont au programme. « Les métiers de l’industrie alimentaire, rappelleEmmanuel Delmotte, souffrent cependant d’un déficit d’image dû au volet abattage,aux mauvaises odeurs, au travail à la chaîne. Mais ils offrent aussi d’autres possibilités : des postes dans le domaine de la qualité, de l’encadrement, et ce, souvent près de chez soi ».

Pôle Génie Alimentaire
Périgueux : Les métiers de la viande manquent de brasPérigueux : Les métiers de la viande manquent de brasEn tout cas l’EPLEFPA de Périgueux, en concertation avec les organismes professionnels (IFRIA, ARDIA, GRETA), et grâce à l’aidede la Région Aquitaineet de l’Europe (FSE) a pu mettre en place un Pôle Technologique Génie Alimentaire qui offre des services adaptés aux professionnels et les conseille en matière de formation. C’est donc le CPPA de la Dordogne qui propose,dans ledomaine de la formation continue, une formation conduisant en deux ans au CAP Industries Agroalimentaires. La filière, ouverte sans aucune condition de diplômes, comporte une première année de préqualification, et une seconde consacrée à la préparation du CAP option « Optiv »(transformation des viandes) en alternance dans le cadre d’un « contrat de professionnalisation » conclu avec un employeur susceptible de transformer la convention en CDI. Le Périgord, avec SOBEVAL (viande de veau) à Boulazac, Arcadie (viande bovine) à Thiviers, des entreprises du secteur des volailles, offre de bonnes perspectives d’emploi dans le secteur des industries alimentaires.


Témoignages : « jusqu’au CAP »
C’est le choix que fait Frédéric Grèze, 25 ans, originaire de la région de Bergerac. Fils de parents agriculteurs,ne pouvant reprendre la ferme, ayant dû abandonnertôt les études, il s’est d’abord tourné vers le bâtiment. Mais des problèmes de santé l’ont conduit à abandonner ce métier. Il se trouvait sans travail « depuis longtemps » lorsque la mission locale de Bergerac lui fit découvrir l’opportunité offerte à Périgueux. Il y a maintenant près de deux mois qu’il est engagé dans la préqualification, et il apprend, outre la remise à niveau des mathématiques et du français, le plumage,la découpe des volailles, la mise sous vide,etc. « Les premiers jours, c’était dur,explique-t-il. Mais je me suis accroché ». Son intention est bien maintenant d’aller jusqu’au CAP à travers la seconde année, et l’alternance qui le conduit à travailler dans une entreprise du Bergeracois, la Ferme de Buyssonnie, à Rouffignac de Sigoulès.
Abdellah Karrad,, 43 ans, habite lui à deux pas, c’est-à-dire à Coulouniex. Il connaissait les affres du travail intérimaire, et même du chômage. Il a découvert la formation à travers une annonce que le CFPPA avait fait insérer dans un journal gratuit de la Dordogne. « Ce retour à l’école est un peudifficile pour moi » dit-il. Mais il est visiblement satisfait d’apprendre un métier qui le conduit notamment à passer par les postes d’abattage et de transformation des canards. Il est toutefois en quête d’un employeur partenaire.
Il faut enfin souligner quele Centre dispose d’une plate-forme technologique permettant l’apprentissage des diverses tâches avec des « pilotes » industrielsqui sontla copie conforme,en modèle réduit,des matériels d’usine.

Gilbert Garrouty


Notre photo : un passage par l’atelier alléchant de la préparation des confits


DE LA FORMATION AL’EXPERIMENTATION

L’EPLEFPA (Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles) de Périgueux-Coulounieix, c’est en 2008 cinq principales branchesd’activités, et 440 élèves, 320 apprentis et 180 000 heures de stagiaires dans le domaine de la formation continue. Comme les autres lycées agricoles d’Aquitaine, l’établissement offre une large palette d’enseignements, depuis la seconde générale technologique à la licence professionnelle. Les formations diplômantes sont nombreuses et comprennent des BEPA, bacs technologiquesbacs pros, etc. Elles se divisent en trois grands chapîtres :la production agricole, l’environnement et l’aménagement, et l’agroalimenaire. Une répartition que l’on retrouve plus ou moins en matière d’apprentissage et de formation pour adultes. La première permet de préparer CAPA ou BEPA, la seconde également des CAPA,, BPA ou BTSA, avec des spécialités telles que la production de foie gras et les travaux agricoles et la conduite de tracteurs. Côté exploitation agricole, l’Etablissement disposed’une unité ( La Peyrouse) spécialisée dans les palmipèdes à foie gras qui est à la fois un support pédagogique et un centre d’expérimentation et de démonstration. On y trouve 3000 femelles reproductrices qui permettent la production de 150 000 canetons mâles. Un autre domaine est celui des Chaulnes (160 ha) avec,notamment, un troupeau de bovins de race limousine, ainsi qu’une particularité pour un lycée agriçole : des gîtes ruraux.


La salle de gavagede demain
L’Etablissement a été récompensé au dernier Salon de l’Agriculture de Paris par une médaille d’or pour son magret séché-fumé, ce qui témoignede son savoir-faire en matièrede transformation.Le produit sera présenté sur l’espace régional au Salon de Bordeaux, ainsi que du foie gras et des terrines.
On constate qu’un établissement comme celui de Périgueux joue un rôle qui va bien au-delà de la formation des jeunes et des moins jeunes. C’est dans le cadre de l’unité palmipèdes qu’ont été conçues les premières cages collectives de gavage conformes à l’évolution de la réglementation européenne. M. Delmotte indique que dans le cadre du pôle d’excellence rurale mis en place avec la chambre d’agriculture, on travaille maintenant, en prévision de la réglementation obligatoire en 2011, à la mise au point d’une salle de gavage conforme qui, de plus, devrait permettre de remplacer le lisier par le fumier. Un autre programme, côté porcins, a porté sur des essais de jambon de porc lourd nourris aux châtaignes. Une activité expérimentation utile en matière de formation, tout comme pour les filières, mais qui affirme M. Delmotte, « a besoin de soutiens ».

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