Ostréïculture : l’île de Ré lance sa propre marque


Les Huitres de l'Ile de Ré est la nouvelle marque lancée par une vingtaine de producteurs rétais alors que HCM (pour Huîtres de Charente-Maritime) fête son dixième anniversaire. Décryptage entre les différents labels.

Virginie Valadas | Aqui

La marque Huitres de l'île de Ré est portée sur les fonts baptismaux.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/05/2023 PAR Virginie Valadas

Lancée au printemps 2013, la marque d’huîtres HCM vient d’être fêtée à la Maison de la Charente-Maritime, en présence de Sylvie Marcilly, présidente du Département, d’élus du Conseil départemental, du préfet de la Charente-Maritime et d’ostréiculteurs impliqués dans ce groupement professionnel depuis sa création.

Elle a été créée il y a dix ans pour regrouper les ostréiculteurs de Charente-Maritime qui ne pouvaient entrer dans l’Indication Géographique Protégée (IGP) des huîtres de Marennes-Oléron, parce que leurs concessions ne se trouvent pas dans le périmètre géographique. Deux précédentes tentatives de labellisation pour identifier la provenance de ces huîtres avaient échoué : Huîtres des Pertuis puis Huîtres des Îles.

Condition pour appartenir au groupement : avoir des concessions sur l’île de Ré pour la dernière année d’élevage des huîtres.

Avec la marque HCM, les ostréiculteurs peuvent enfin revendiquer une qualité de production en lien avec un territoire. En 2023, dix ans après son lancement, elle rassemble 450 exploitations pour 10 à 15 000 tonnes d’huîtres commercialisées, moins que Marennes-Oléron (20 000 tonnes) mais plus que les huîtres du bassin d’Arcachon et du Cap Ferret (entre 8 000 et 10 000 tonnes). La marque HCM rassemble des producteurs de Fouras, de Port des Barques, de Châtelaillon et de l’île de Ré… Ou plutôt rassemblait, car aujourd’hui, les ostréiculteurs rétais veulent leur propre marque et même leur propre label.

Le groupement constitué, les statuts déposés, le logo créé

Ironie du calendrier, c’est à l’heure de la célébration des dix ans de la marque HCM que les producteurs de l’île de Ré officialisent le lancement de leur marque. Cela fait déjà deux ans qu’ils sont plus d’une vingtaine à se réunir mensuellement pour préparer ce lancement. Une assemblée générale aura lieu en juin prochain où les statuts seront dévoilés. Le logo lui, a été créé et déposé. Le groupement se nomme simplement Association des producteurs d’huîtres de l’île de Ré.

S’ils sont une vingtaine à constituer ce groupement, selon Sébastien Réglin, co-gérant de l’entreprise ostréicole La Cabane Océane à La Flotte, ils pourraient être le double à l’avenir : « Il y a autant d’ostréiculteurs que de manière de faire de l’ostréiculture et cette diversité doit être représentée dans notre groupement. Pour appartenir à l’Association des producteurs d’huîtres de l’île de Ré, nous avons retenu la condition que la dernière année de production de l’huître* doit nécessairement avoir lieu dans des parcs de l’île de Ré. Ce qui signifie que l’on peut ouvrir l’Association à des ostréiculteurs du continent qui ont des concessions dans l’île pour la dernière année de croissance de leur production » explique-t-il.

Identifier un territoire, un terroir

Un audit a été effectué avec des étudiants d’Agro Paris tech, dont la junior entreprise est spécialisée dans les démarches RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) : « les démarches écoresponsables sont parties prenantes de notre groupement avec des ramassages de déchets et des nettoyages de parcs à huîtres entre autres… » affirme Sébastien Réglin, impliqué au sein du CRC (Comité Régional Conchylicole) sur ce sujet.

Les ostréiculteurs Rétais produisent entre 6000 et 8000 tonnes d’huîtres par an.

Il ajoute enfin que les élus rétais ont plutôt soutenu et même encouragé la démarche, notamment dans le cadre du Plan alimentaire de territoire : « lorsque l’on parle du vin de l’île de Ré, nous savons de quoi l’on parle, c’est pareil pour le sel où les pommes de terre primeurs, en revanche, concernant les huîtres, il y a là une grande lacune que nous souhaitons combler ».

La voix dissonante

Jean-François Beynaud, ostréiculteur à La Couarde-sur-Mer et patron du Gaec Les Bernaches, ne comprend pas l’initiative de ses collègues rétais, il est très impliqué dans le groupement de producteurs d’huîtres autour de la marque HCM depuis sa création : « je pense que cela va créer de la confusion dans l’esprit des consommateurs. La marque HCM marche bien maintenant et rien n’empêche les producteurs rétais d’ajouter la provenance de leurs huîtres sur les étiquettes. Je m’interroge aussi sur les moyens financiers qui vont être mis dans la création de cette marque » commente-t-il. Pour lui trop de labels nuit au label.

Justement, le premier dossier de demande de subvention de l’Association des producteurs des huîtres de l’île de Ré vient d’être envoyé à la Région Nouvelle-Aquitaine. Première étape d’une démarche qui sera longue auprès de l’INAO (Institut National des Appelations d’Origine) afin que les huîtres de l’île de Ré obtiennent un jour, elles aussi, une IGP ou indication géographique protégée.

Infos pratiques !

L’ostréiculture à l’île de Ré, c’est aujourd’hui 62 producteurs qui exploitent 540 hectares de concessions en mer pour produire entre 6000 et 8000 tonnes par an, ce qui représente 3% de la production nationale.

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1 Commentaire

Un commentaire

  • Didier Chaigne, le 18/5/2023 à 07h26

    C’est la mentalité rétaise.Bientôt, l’Ile va demander son indépendance. Rétais avant tout!


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