Mimos : 5000 spectateurs à la découverte de l’Ukraine.


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Mimos : 5000 spectateurs à la découverte de l'Ukraine.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/08/2011 PAR Joël AUBERT

Vladyslav Troitkyi est metteur en scène depuis près de 20 ans. Ils sont 32 artistes venus d’Ukraine, comédiens et musiciens, vivants et sensuels à l’avoir accompagné. « C’est la première fois que le spectacle est joué en Europe occidentale » déclare Vladyslav Troitkyi, « mais en réalité, c’était aussi la première fois hier soir qu’il était joué intégralement. L’imaginer m’a pris des années, mais seulement un mois et demi ont été nécessaires pour faire les montages vidéo, les chorégraphies et les adaptations musicales, et un seul jour, dimanche dernier, pour le mettre en scène. Nous n’avions pas les moyens en Ukraine pour monter le spectacle de façon intégrale, seules les idées étaient là, intégralement. »

L’histoire écrite à l’encre du mime.
L’Ukraine a une mémoire très difficile à mobiliser dans la parole et dans l’histoire officielle. La rencontre du metteur en scène avec le public, lundi matin, nous a aidés à l’appréhender, mais c’est de toute évidence le spectacle lui-même qui nous a permis de la ressentir, lundi soir.

Une esthétique et une synthétisation profondément liées à l’histoire de l’Ukraine ont ainsi retracé le destin compliqué d’un pays qui ne naît véritablement qu’en 1991. Vladyslav Troitkyi a cherché à obtenir une synthèse naturelle des intonations populaires au travers des moyens modernes d’expression. En fond de scène, derrière les musiciens, le mime se met à parler : il parle de la vie de huit couples ukrainiens, gracieux et mélancoliques, qui, loin d’en constituer une faiblesse, confèrent au spectacle la force de l’universalité, et le transforment en un véritable témoignage culturel.

« Mon métier ? À chaque fois, créer un nouveau monde », sourit Vladyslav Troitkyi.
L’Ukraine connaît aujourd’hui une crise totale de l’unité. Il existe dans les faits deux Ukraine, celle de l’est et celle de l’ouest. C’est-à-dire deux langues différentes, deux systèmes de valeurs différents et deux religions différentes : « pourtant, c’est un seul pays. Mais les gens ne savent pas ce qu’il va se passer demain. En Ukraine, rares sont les arguments qui offrent un regard positif sur le monde. Je pense que l’art en est un », explique Vladyslav Troitkyi.

Son spectacle semble avoir défié l’histoire de son pays. D’une unité absolument fascinante, il est la construction d’une mémoire musicale, la réussite de l’équilibre entre plusieurs techniques modernes, et l’harmonie totale entre les couleurs et les gestes. « Vient un moment où on ne regarde plus seulement une lumière, un personnage, un écran ou un musicien en particulier : on est saisi par un quelque-chose de global. L’équilibre parfait !», s’exclame un spectateur, séduit. Et il reprend : « Il y a une seule chose que j’ai à dire, qui s’adresse au festival : merci d’avoir ouvert Mimos avec un spectacle qui n’est pas un spectacle de distraction pure ou d’animation. On a choisi pour nous, spectateurs, un coup d’envoi artistique, émouvant, et culturel, qui transperce le cœur et remplit les yeux. »

La troupe ukrainienne se produira dans de nombreux pays européens, en Norvège, en Italie, en Allemagne, et aux Pays-Bas dans les mois à venir.

Photo : aqui.fr
http://www.dax.com.ua/en

Fanny Cheyrou 

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