Maïsadour : une année compliquée mais profitable


L'inflation a coûté 106 M€ au groupe coopératif Maïsadour sur 2021-2022, et la 4ème crise aviaire, 20 M€. Pourtant, lors de l'assemblée générale du groupe, Michel Prugue, son président, a présenté « un groupe qui renoue avec la profitabilité ».

5 hommes debout : Pierre Flye Sainte-Marie, directeur du pôle semences, Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole, Michel Prugue, président de Maïsadour, Paul Le Bars, directeur du pôle volailles et Eric Humblot, directeur du pôle gastronomieSolène MÉRIC | Aqui

Pierre Flye Sainte-Marie, directeur du pôle semences, Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole, Michel Prugue, président de Maïsadour, Paul Le Bars, directeur du pôle volailles et Eric Humblot, directeur du pôle gastronomie à Mont-de-Marsan mardi 6 décembre à l'occasion de l'assemblée générale du groupe

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/12/2022 PAR Solène MÉRIC

Instabilité des marchés post-covid, niveaux d’inflation jamais atteints, déclenchement du conflit russo-ukrainien, influenza aviaire… Le contexte de l’exercice 2021-2022 n’a pas épargné les acteurs agricoles et agroalimentaires dont fait partie le groupe coopératif Maïsadour. Des difficultés que le premier employeur privé du département des Landes, mais qui rayonne bien au-delà, aura réussi à affronter annonçant un chiffre d’affaires à 1,415 Mds €, en hausse de 11%. Et, satisfaction pour le Président qui présentait là son dernier bilan, « le retour à une entreprise bénéficiaire » après plusieurs années de bilans négatifs.

Les bonnes idées des salariés

Si Michel Prugue n’a pas tenu à communiquer sur le résultat réalisé, il a bien volontiers détaillé les parades mises en oeuvre face aux difficultés du moment, au côté des responsables des différents pôles du groupe. « Nous avons pu gommer une grande partie de ces coûts par une hausse de prix à nos clients, mais aussi par l’amélioration des process permettant des économies et le lancement du plan Boost initié par notre directeur général, Christophe Bonno, qui a été très intéressant ». Ce plan, visant à améliorer la création de valeurs et à réaliser des économies au sein des activés du groupe grâce aux bonnes idées des collaborateurs et coopérateurs, a permis de « trouver 11,5 M€ dans l’entreprise », dont 60 % d’économies de coûts et 40 % de création de valeur.

Les résultats à la hausse du groupe s’expliquent aussi grâce à la diversification réussie du pôle semences, aux bonnes récoltes 2021 et aux indemnisations de l’Etat post influenza aviaire, à hauteur de 10 M€.

Semences : La diversification a du bon

Sur le pôle semences en effet, Pierre Flye Sainte-Marie, le patron de Mas Seeds, dont les activités ont pourtant été perturbées en Ukraine, confirme « une croissance de 15 % de la vente d’hybrides maïs et tournesol, et, pour tout ce qui est agroécologie et nouvelles espèces, une hausse de 20 % du marché ».

Entre colza, soja, luzerne, couverts végétaux ou des gammes de maïs et tournesol plus adaptées au stress hydrique, la diversification a du bon et va se poursuivre. En effet, l’Afrique de l’Ouest s’annonce comme « une nouvelle zone de croissance » pour ce pôle d’activité avec le développement de la génétique autour d’une gamme de maïs tropical.

Une récolte record

Sur le pôle agricole qui regroupe les activités végétales et animales du Groupe, le chiffre d’affaires de 742 M€ est en progression de +31 %, malgré l’inflation et la volatilité des cours liée à la guerre en Ukraine, indique Jean-François Zweig. En effet, la récolte du maïs en 2021 a battu des records avec 598 000 tonnes, soit 150 000 de plus qu’une année classique. A cela s’ajoute un effort maintenu pour augmenter les surfaces de production de maïs spéciaux à forte valeur ajoutée (waxy et waxy pro, destinés à l’amidonnerie). « Sur l’exercice 2021-2022 nous étions entre 19 000 et 20 000 ha de couverture sur ces productions, notre objectif est de 25 000 ha sur la prochaine campagne pour une récolte de 250 000 tonnes », précise le directeur du pôle. Autre perspective positive : la nouvelle usine « Graine d’alliance » à Saint-Sever, pour la trituration de soja local, avec une capacité de production de 30 000 à 32 000 tonnes à destination de l’alimentation animale.

Réduire la production en période de risque aviaire

Côté production animale, de 5,5 millions d’animaux ont été abattus ou non produits par la Coopérative, mais « seulement » 3 lots d’animaux reproducteurs (contre 70% du cheptel reproducteurs national). Les capacités d’accouvage ont ainsi pu être augmentées permettant une remise en route de la production un mois plus tôt que l’année de crise précédente. En prévention d’un retour du virus, Jean-François Zweig a rappelé l’initiative du groupe pour la conception d’un plan de biosécurité de la filière, le plan Adour.

L’une des propositions phare est de réduire de 40% de la production dans les zones les plus peuplées lors des périodes hivernales à risque, en échange d’une rétribution des producteurs volontaires, par les pouvoirs publics. Ces derniers, d’accord sur le principe, n’ont pour autant pas encore préciser les modalités de paiements, précise Jean-François Zweig. Un plan, dans l’attente d’une vaccination qui pourrait être mise en œuvre à compter de l’hiver 2023 2024, estime-t-il.

Volailles et Gastronomie : modernisation et reconquête commerciale

Un quatrième épisode d’influenza aviaire qui a bien évidemment impacté les deux pôles aval du groupe coopératif. Le pôle volailles, clôt l’exercice avec un chiffre d’affaires de 200 M€ (-10%), en raison du manque de volumes ayant entraîné une réduction des activités. Mais forte d’importants investissements industriels (dont 15 M€ sur le site de Condom dans le Gers), sa filiale Fermier du Sud-Ouest, à nouveau à 100% sous la coupe de Maïsadour, porte une nouvelle stratégie « Ginger » de reconquête du marché français. Sont particulièrement visées la restauration hors domicile et la vente directe, a expliqué Paul Le Bars, directeur du pôle Volailles.

Enfin, pour le pôle gastronomie (MVVH), dirigé par Eric Humblot pour les marques Delpeyrat, Comtesse du Barry et la truite Delmas, c’est « le retour à l’équilibre grâce à la mise en application du plan stratégique d’entreprise et à la mobilisation des équipes ». Un exercice également marqué par la modernisation et automatisation des sites industriels et une reconquête commerciale en cours. Pour ce qui est du projet de rapprochement des activités canard gras et saurisserie de MVVH avec Euralis Gastronomie, tel qu’annoncé l’an dernier, il est en attente de l’avis de l’Autorité de la concurrence. Avis espéré avant la fin de l’année.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Landes
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles