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PUBLIÉ LE 07/12/2011 PAR Solène MÉRICPour Michel Prugue, 2010-2011 est « un exercice conforme aux objectifs fixés. Le point négatif c’est l’impact de l’augmentation du prix des productions agricoles qui n’a pas correctement été répercutée auprès des consommateurs ». Un regret partagé par Thierry Blandinière, qui souligne que si du côté des éleveurs, les marges ont pu être préservées grâce à un système d’indexation mis en place depuis plusieurs années au sein de la coopérative, ce sont les abattoirs qui ont eu de grandes difficultés à répercuter cette inflation aux distributeurs. « Il y a eu une inertie de trois à six mois de la part des distributeurs avant qu’ils ne concèdent à augmenter les prix. » Une inertie qui a couté, selon le directeur 6 millions d’euros sur le résultat. « Au lieu de 10 millions, on aurait 16 millions de résultat net, c’est-à-dire les objectifs fixés seraient atteints ». Pour autant, ThierryBlandinière se dit « plutôt confiant », même « s’il reconnaît un manque de visibilité sur l’année 2012 » tant du point de vue des à-coups des marchés, que du comportement des consommateurs face à des prix en hausse.
Amont et aval en équilibre
Sur la progression du chiffre d’affaire de 20%, plusieurs facteurs y contribuent, tant à l’amont qu’à l’aval, permettant ainsi au groupe de conserver un équilibre entre ses pôles amont et aval déjà mis en avant l’an dernier. A l’amont, la collecte est une année record, notamment en maïs, tant sur la quantité (115 quintaux par hectare) et la précocité que sur sa qualité. En outre, la première année de fonctionnement de l’usine de semence implantée en Ukraine se termine sous les meilleurs auspices puisque selon Thierry Blandinière, l’outil est d’ores et déjà « saturé » face au marché russe et ukrainien en plein essor.
Mais la progression du chiffre d’affaire s’explique aussi par la valorisation des activités agroalimentaires à travers la dynamique commerciale et marketing des marques « premium » du groupe : Delpeyrat et St Sever. Cette dernière témoigne d’ailleurs de la montée en puissance de Fermier du Sud ouest qui étend désormais son périmètre sur un bassin de 29 millions de volailles. Autant de « relais de croissance qui permettent au groupe de passer les crises » confient les dirigeants.
Préparer demain: innovation, internationalisation… et relocalisation
Quant à l’exercice en cours, Maïsadour parie sur l’innovation. Pour les deux responsable, « c’est la priorité cette année », pour preuve, le groupe est non seulement un acteur de premier plan dans la constitution du nouveau pôle de compétitivité Agrimip Sud-Ouest Innovation (voir Aqui!), mais il met égalementen place d’une division de recherche et d’innovation commune avec la coopérative Vivadour : Ovalie Innovation (voir Aqui!). A plus long terme Thierry Blandinière et Michel Prugue songent sérieusement à « une division internationale plus musclée »… sans pour autant oublier « la relocalisation des chaines de production ». Pour le Directeur général,mener la bataille d’un AOP Foie gras du Sud-Ouest, est là encore « une priorité ». « Il faut aller au-delà de l’IGP », en garantissant non seulement un élevage et une transformation effectuée dans le sud-ouest, mais aussi prendre en compte les fermes de reproducteur et les couvoirs. Un message déjà mis en acte par Delpeyrat via un nouveau logo « 100% Sud-Ouest » qui répond déjà aux critères que pourrait avoir un futur AOP Foie gras du Sud ouest.
Photo: Groupe coopératif Maisadour
Solène Méric
