newsletter
Devenir annonceur
2 min
PUBLIÉ LE 24/09/2010 PAR Nicolas César« C’est presque tout le sud-ouest qui est touché, surtout les Landes de Gascogne », s’inquiète Bruno Lafon, président du Syndicat des sylviculteurs du sud-ouest. Les scolytes sont en grand nombre cette année dans le massif forestier. Habituellement, un arbre en bonne santé peut résister à ses attaques. Or, de nombreux pins ont été affaiblis par la tempête Klaus. Et, les chenilles processionnaires sont capables de réduire en poussière des arbres. Au total, la filière estime que Klaus et le scolyte ont détruit 300.000 hectares de pins sur les 1,2 million que comptent les Landes de Gascogne. Un chiffre qui pourrait encore s’aggraver dans les mois à venir. D’autant, qu’à ce jour, seules les piles de bois en bord de routes sont traitées. Aucun insecticide n’est homologué en France pour les pins sur pied.
Les sylviculteurs attendent une aide de l’Etat
Pour la filière bois en Aquitaine, il y a urgence. Les sylviculteurs redoutent de perdre une année de récolte de plus, soit environ 100 millions d’euros. Les conséquences pourraient être d’autant plus importantes, qu’avec 34 000 emplois directs et indirects, 2,6 milliards d’euros de chiffres d’affaires, le secteur est l’un des poids lourds de l’économie régionale. Il faut savoir, par exemple, que « dans les Landes, le budget de 52 communes dépend à plus de 10% du bois », rappelle Pierre Darmanté, président de l’Association des communes forestières des Landes et maire d’Arjuzanx. Dans sa commune, 60% des pins sont par terre. Le reste est rongé par les scolytes. Ce qui va le priver de rentrées financières pendant plusieurs années. Compte de cette situation préoccupante, le conseil général des Landes a voté lundi une motion pour demander à l’Etat « la mise en place rapide d’un traitement » contre scolytes et les attaques de chenilles processionnaires. De son côté, la filière demande une aide au traitement phytosanitaire de 50 euros par hectare, le prolongement de deux années du plan engagé après Klaus (415 millions d’euros sur 8 ans pour le reboisement) ainsi que l’accélération de l’homologation du traitement pour les pins sur pied. Ce vendredi, lors de l’assemblée générale des sylviculteurs, un représentant de l’Etat était présent. Si l’on en croit Christian Pinaudeau, le secrétaire général du syndicat des sylviculteurs du Sud Ouest, « l’Etat prend conscience qu’il a sous-évalué les attaques des scolytes et pourraient revoir ses positions ». Désormais, il faut agir vite. « Il nous reste six mois maximum pour traiter et éviter la prolifération. Et ce, alors que nous avons encore des chablis à ramasser », conclut-il.
Nicolas César
