Les Pyrénées-Atlantiques se jouent des extrêmes


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Les Pyrénées-Atlantiques se jouent des extrêmes

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/05/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette Félix Dufour

On peut en prendre pour preuve les 31 000 voix supplémentaires réunies par le Front National entre les deux tours de l’élection présidentielle. Soit plus de 7% des inscrits. Excusez du peu !

Colère et tache d’huile

Alors que les Républicains avec Fillon et les socialistes avec Hamon avaient été quasiment été relégués aux oubliettes il y a deux semaines, cette tache d’huile du FN ne  manque pas d’être remarquée. D’autant plus que, sur des terres ou l’abstention progresse de deux points par rapport au premier tour, les votes blancs ont littéralement explosé (9,83% des votants) tandis que le nombre de bulletins nuls a aussi connu une poussée de fièvre (3,69%). Dimanche, il n’était d’ailleurs pas rare de voir certaines enveloppes contenir, sinon un vide explicite, du moins deux bulletins : un pour chaque candidat.

L’ambiguïté de la position affichée par un Mélenchon vexé par son score, tout comme le refus d’une partie de l’électorat de droite de soutenir un ancien ministre de François Hollande, ont sans doute joué ici leur rôle. Ce qui n’a pas empêché la victoire remportée par Emmanuel Macron de prendre par endroits des allures de  parade impériale.

Cela a été le cas à Orthez où 77% des suffrages sont tombés dans son escarcelle. Cela s’est aussi produit à Pau, où 78,9% des électeurs l’ont sacré roi du Béarn. Il est vrai que François Bayrou, son maire et président du Modem, pourrait atteindre d’ici peu des sommets ministériels.  Les Palois ne sont pas gens à bouder ces sortes d’honneurs.

Même le trublion et très iconoclaste Jean Lassalle a vu la vague Macron déferler sur ses terres. Sa commune de Lourdios-Ichère a accordé plus de 77% des voix au candidat de « En marche ». Le député chanteur, qui connait le sujet pour avoir effectué 5 000 kilomètres à pied, avait annoncé qu’il voterait blanc. Mais seul un quart de ses concitoyens a fait de même . Comme quoi, on a beau être un ancien berger, il arrive que les brebis renâclent.

Béarn : le temps des équilibristes

La partie est-elle gagnée pour autant par Emmanuel Macron ? Pas si sûr. Car il lui faut désormais se constituer une majorité. Que ce soit face à des « insoumis » qui n’entendent pas digérer sans broncher son programme social (« La feuille de route de Macron, nous la connaissons, c’est la loi travail aggravée » a commenté le palois Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF).

Que ce soit également face à des militants Républicains pour lesquels la pilule passe décidemment mal et que la sérénité affichée par François Bayrou agace.  « Comment se présenter devant les électeurs et leur demander d’empêcher le nouveau président de gouverner ? » commentait ce dernier, dimanche soir.

L’exercice le plus délicat – lié au débat engagé sur la majorité présidentielle et l’identité politique de chacun –  sera toutefois réservé en Béarn aux députés socialistes sortants, David Habib  et Nathalie Chabanne. Même chose pour le conseiller municipal palois Jérome Marbot qui brigue la succession de Martine Lignières-Cassou.

Le premier se définit comme un « progressiste ». Les deux autres entendent marquer leur différence à gauche. Même si, comme l’explique Nathalie Chabanne, « on ne sait pas où est passé le PS ».

Le Pays Basque, sans coup férir

A Anglet, avec le maire, Claude Olive. Cherchez la candidate de

 La victoire d’Emmanuel Macron s’est dessinée rapidement dans les principales villes de l’agglomération de Bayonne, comme dans cette dernière avec 76,41% pour le candidat de « En marche » contre 23,59% pour Marine Le Pen.

Même topo à Anglet avec 79,23% pour Emmanuel Macron et 20,77% pour la chef de file du Front national. Enfin à Biarritz avec une participation de 71,54% et 8,96% de votes blancs, l’ancien ministre de l’Economie score à 79,7% et Marine Le Pen à 20,3%. On notera le score très révélateur des suffrages de Tarnos, ville de tradition de gauche où 34,89% de bulletins nuls ont été enregistrés  avec 45,85% pour le nouveau président de la République et 18,24% pour son challenger. Ce qui illustre la « non-consigne » de Mélenchon et l’hostilité au vainqueur.
Les supporters et soutiens se sont donc retrouvés ce dimanche soir. Michel Veunac, le maire Modem de Biarritz, mais aussi son premier adjoint radical socialiste Guy Lafitte. Et plus loin, l’autre adjoint aux techniques nouvelles de la perle de la Côte basque, François Amigorena.

Ce n’était apparemment pas l’occasion pour les trois hommes de fumer le calumet de la paix alors qu’ils étaient aux basques du même chef de file. Les Régionales ont laissé des traces.
Vue aussi Florence Lasserre, l’adjointe au maire Les Républicains d’Anglet dont il se dit qu’elle pourrait être la candidate En Marche aux prochaines législatives. Quelques heures auparavant, Sandrine Derville, conseillère municipale d’opposition à Anglet et vice-présidente chargée du tourisme de la Nouvelle Aquitaine qui avait jeté son dévolu sur Benoit Hamon, tout en se réjouissant de cette victoire de la démocratie prenait date pour les prochaines législatives en rappelant qu’elle se rangerait derrière le candidat (ou la candidate) qui portera les valeurs socialistes.
Quid de la députée Colette Capdevielle, qui a défendu la candidature Hamon avant de se ranger derrière la bannière d’Emmanuel Macron ?  Cette dernière envisage un nouveau bail pour l’Assemblée nationale. Un nouveau président qu’elle connait bien pour avoir fait partie de la commission parlementaire d’élaboration de la loi El Khomri. Les dés sont presque jetés pour le nouveau rendez-vous du mois de juin

Jean-Jacques Nicomette et Félix Dufour


Les résultats dans le département et par commune :

http://elections.interieur.gouv.fr/presidentielle-2017/075/064/index.html

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