Plus de deux cents représentants des Jeunes Agriculteurs, venus de toute la France, y ont réfléchi pendant trois jours à la manière dont leur profession évolue, mais également aux solutions adoptées sur le terrain pour aider les exploitants à débuter.
Alors que les élections municipales approchent, une partie des discussions a concerné la maîtrise du foncier, mais aussi le nécessaire dialogue que la profession doit engager à ce propos avec les élus locaux. Car, pour diverses raisons parmi lesquelles on trouve l’accroissement de l’urbanisation, les terres exploitées se réduisent. « L’Aquitaine comprend 1,4 million d’hectares de surface agricole utile. Entre 2000 et 2010, elle en a perdu 100 000 » note Pierre Pouget, le directeur général de la SAFER Aquitaine Atlantique. Avant d’évoquer également le développement des friches.
Un travail d’équipePlusieurs initiatives locales prises dans les Pyrénées-Atlantiques pour faciliter l’installation des jeunes ont été évoquées à cette occasion. Il a par exemple été question du travail d’équipe menée par la SAFER, la Chambre départementale d’agriculture, les collectivités territoriales, et une coopérative comme la cave de Crouseilles. Un établissement soucieux de « ne pas perdre un hectare de vigne » lorsqu’un de ses adhérents part en retraite.
Tandis que les exploitants de plus de 55 ans sont recensés, des dispositifs de portage foncier sont mis en place sous forme de location-vente pour une durée de dix ans, explique-t-on. « La SAFER achète un foncier à quelqu’un qui arrête, et le jeune paie pendant neuf ans un acompte, qui sera intégré dans le coût d’achat total. Cette opération est rendue possible grâce à l’intervention du Conseil régional et du Conseil général, qui en assument les frais. » D’autres actions sont également menées, comme celle qui consiste à poursuivre l’exploitation des terres, et à trouver un jeune chez un agriculteur qui n’est pas parvenu à assurer sa succession. Une mesure d’autant plus intéressante que le tiers des installations s’effectue en Aquitaine en dehors du cadre familial.
Cette mutualisation des compétences est spécifique aux Pyrénées-Atlantiques, note Laure Astegno, conseillère à l’installation à la Chambre d’agriculture. Avant d’évoquer également la cartographie informatique créée par celle-ci pour assurer le suivi de tout le parcellaire agricole.
Au contact des élus locauxAu moment où des « chartes agricoles » sont proposées aux collectivités territoriales, le contact étroit qu’il convient de nouer avec les élus locaux, « pour mieux se faire comprendre », est donc souligné plus que jamais par les JA. Leurs membres en ont discuté ce jeudi à Pau avec Michel Pastouret, le représentant du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, et son homologue périgourdin Jean-Pierre Raynaud, qui intervenait au nom du Conseil régional d’Aquitaine. Il en a été de même avec Jean-Paul Matteï, le maire de la commune rurale de Ger, et le sénateur Jean-Jacques Lasserre. Invitant ses interlocuteurs à être attentifs aux schémas d’organisation territoriaux et autres plans similaires, ce dernier a estimé que « rien ne sera plus profitable à l’espace qu’un accord de fond entre tous les intervenants. »