Le Service de santé au travail de Dordogne, qui accompagne 8600 entreprise, a mis au point le tout premier véhicule connecté pour réaliser des visites médicales à distance. Il se rend directement sur le site des sociétés, particulièrement celles installées en zone rurale, évitant ainsi aux salariés des déplacements. Il y a quelques jours, le secrétaire d’Etat chargé de la santé au travail Laurent Pietraszewski a pu bénéficier d’une téléconsultation et se rendre compte des atouts de cette unité installée sur le parking de l’entreprise HMS Vilgo à Creysse.
Le Service de santé au travail de Dordogne est le premier en France à s’équiper d’une unité mobile dédiée à la télé-santé au travail. Cette unité est en phase de test depuis quelques mois. Elle permet de réaliser des visites médicales en téléconsultation.
Dans le camion réaménagé, deux personnes accueillent le salarié. Un assistant chauffeur conduit le véhicule, pratique les examens complémentaires (audition et vision). Une infirmière en santé au travail sera « la main du médecin » à distance : elle dispose de tous les outils médicaux connectés (stéthoscope cardiaque et pulmonaire, otoscope). Tout en dialoguant avec le patient, elle accompagne en visioconférence, le médecin du travail connecté à l’application dans l’un des centres du SST, pour l’examen médical à distance. Elle répond aux demandes du médecin et peut produire, si nécessaire, des clichés pour approfondir l’examen.
Pour le médecin du travail, il s’agit d’un dispositif supplémentaire en plein développement. La téléconsultation en santé au travail atteint 15 % des visites depuis le début de la crise sanitaire. Pour Laurent Eecke, le directeur du SST 24: ” cette innovation permet de couvrir certaines zones isolées, ne disposant ni de centres annexes, ni de maisons de santé. Pour le médecin du travail et le salarié, cela évite aussi de longs déplacements, qui peuvent parfois occasionner une heure de route pour le seul trajet aller “.
Sécurité et confidentialité
L’application de télé-santé est sécurisée et l’examen reste confidentiel. Le secret médical est respecté. Le salarié signe une feuille de consentement pour la téléconsultation. Le médecin du travail s’identifie avec sa carte professionnelle de Santé/ CPS. Il remettra ensuite une attestation de suivi ou un avis d’aptitude qui sera transmis au salarié, a posteriori, par courrier électronique. S’il le juge nécessaire en fonction de l’examen clinique, il délivrera un courrier destiné à son médecin traitant. Cette innovation a nécessité un investissement de 10 000 euros en matériels pour la téléconsultation. Le Service de santé au travail de Dordogne souhaite faire évoluer ce prototype et espère que ce dispositif sera amélioré et étendu à d’autres territoires. Visiblement séduit par cette première périgourdine, le secrétaire d’Etat envisage de faire la promotion des téléconsultations et de ce dispositif dans d’autres départements.