Le retard des TER, un fardeau mental pour les usagers ?


Selon l'UFC-Que choisir, 4 trains sur 5 arrivent en retard en Nouvelle-Aquitaine. La délégation régionale de cette association mène depuis un an une campagne de mobilisation pour porter l'exaspération de nombreux voyageurs.

Ter Nouvelle-Aquitaine en gare de BordeauxAqui.fr

Un Ter Nouvelle Aquitaine en gare de Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/03/2024 PAR Enzo Legros

Quelle est l’ampleur des lacunes sur le réseau TER en Nouvelle-Aquitaine ? Telle est la question sur laquelle s’est penché la branche régionale de l’association UFC-Que choisir dans le cadre de sa campagne de revendication sur « l’amélioration du service des TER en Nouvelle-Aquitaine ». Des dizaines de particuliers ont exprimé leur « ras le bol » sous une pétition publique lancée par l’Union fédérale des consommateurs et signée par plus de 1500 personnes. Certains racontent un quotidien souvent perturbé par les retards et les annulations de trains. « Depuis la rentrée scolaire, il n’y a pas eu une seule journée où le train n’a pas été en retard ou supprimé pour aller au lycée (Biganos à Gujan) », écrit un internaute sur le site Change.org. 

Les problématiques évoquées concernent également le confort des rames de la SNCF. « La ligne Bordeaux-Hendaye est surchargée, des centaines d’étudiants qui rentrent pour le weekend et seulement 2 rames vendredi soir dernier ! », se désole un autre usager, alors que 15% des TER seraient suroccupés. L’UFC-Que choisir Nouvelle-Aquitaine a dressé une liste de revendications tirées de ces témoignages, dont ressortent l’amélioration de la fiabilité des TER, la facilitation de l’intermodalité entre le vélo et les trains régionaux et l’acceptabilité des tarifs « pour tout le monde »

On a un discours politique et technique qui nous désespère et qui nous dépasse

Depuis février 2023, l’association rencontre les élus du Conseil régional, les représentants de SNCF Réseaux et de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) pour porter les demandes des voyageurs. « On essaie de discuter avec tout le monde pour voir ce qui est faisable », indique Martial Koney, président de l’UFC-Que choisir Nouvelle-Aquitaine.

Des réponses « de bonnes volontés » ont été données par les acteurs du système ferroviaire lors de plusieurs réunions, mais elles ne suffisent pas à rassurer sur le court terme. « On a un discours politique et technique qui nous désespère et qui nous dépasse », déplore la coordinatrice régionale de l’association, Salomé Titus. Un autre problème surgit aux yeux des bénévoles : « Ils font le même constat que nous mais sont dans l’avenir, dans 5-10 ans. Nous c’est l’actualité qui nous intéresse », explique Martial Koney. 

La fiabilité des RER source de « burn-outs professionnels » ?

Pour Jean-Pierre Renoux, bénévole de l’antenne de Charente-Maritime, les lacunes de service proviennent « sûrement d’un jumelage entre un manque de recrutement et d’organisation en interne, et un manque de moyens ». Parmi les solutions imaginables pour débloquer la situation, celle de la mise en concurrence de SNCF, comme le fait depuis 2020 la jeune société Le Train, ne convainc pas Martial Koney. « Mettre du matériel neuf c’est une chose, mais si les rails restent délabrés, il va y avoir les mêmes problèmes », prévient-il. 

Le sondage de l’UFC-Que choisir révélerait un lien entre le stress provoqué par la qualité de service des TER et la santé professionnelle des habitants de la région bordelaise. « On a des personnes qui sont en burn-out professionnel à force d’arriver en retard », assure Salomé Titus. Les retards et annulations à répétition empêchent aussi les travailleurs de profiter pleinement de leur temps libre. Jean-Pierre Renoux demande à minima que les usagers soient mieux et plus tôt informés des incidents. « Ca serait un début », estime Jean-Pierre Renoux.

Pour autant, malgré les gênes occasionnées au quotidien, le nombre de passagers dans les TER a bondi de 33% depuis 2019, preuve que la population reste attachée à ce mode de transport. 

L’info en plus :

La convention TER signée en juillet dernier entre la Région et SNCF prévoit un objectif de régularité à 95 % d’ici à 2030, soit -34 % de trains en retard par rapport à aujourd’hui, une réduction de 20 % des trains supprimés, ou encore un renforcement de l’offre ferroviaire de 22 000 trains supplémentaire par an. 

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