La libéralisation du rail français permet l’émergence de nouvelles compagnies ferroviaires. Après Trenitalia sur l’axe Paris-Milan, c’est au tour de l’opérateur privé Le Train qui a déposé les statuts en 2020. Le Train sera opérationnel d’ici 2025, si l’on se fie au scénario le plus lointain, sur la ligne Sud Europe Atlantique, soit dans le Grand-Ouest.
Utiliser le réseau à grande vitesse différemment
Le but : proposer une offre complémentaire de trajets à grande vitesse intra et inters régionaux qui n’existent pas, du moins pas aussi rapidement, dans le Grand-Ouest et sans passer par Paris. C’est là toute la différence avec la SNCF. En effet, le réseau à grande vitesse de la SNCF est construit autour de Paris. Les trois premières lignes mises en service seront, à l’évidence, Bordeaux-Angoulême (34 minutes), mais aussi Bordeaux-Nantes (2h52) et Bordeaux-Rennes (3h30). Plusieurs allers-retours seront prévus chaque jour pour ces différents trajets, dont des arrivées et départs avant 9h. La finalité est de faire voyager les Néo-aquitains tôt le matin et tard le soir.
Pour ce faire, Le Train a, dans le cadre d’un accord signé le 23 janvier, commandé 10 trains à grande vitesse (TGV) auprès de l’entreprise espagnole de construction de matériel ferroviaire, Talgo. La création d’une antenne de recherche et développement expérimental (R&D) en Nouvelle-Aquitaine en vue de potentielles extensions et travaux de maintenance est également en cours de réflexion.
Cette compagnie ferroviaire, c’est primairement l’idée d’un certain Tony Bonifaci, entrepreneur angoumois dans les travaux publics. Les premiers passages de la ligne à grande vitesse (LGV) à Angoulême sont à la genèse de Le Train. L’offre ferroviaire pour rejoindre Bordeaux par la LGV était, à ses débuts, insuffisante. Alain Gétraud, directeur général de Le Train, et Tony Bonifaci s’associent et décident ainsi de créer un nouvel opérateur ferroviaire, tout en composant avec la SNCF. L’étude de potentiel inhérente au projet a aussi démontré qu’il y avait une importante demande. Par ailleurs, la ligne Sud Europe Atlantique est sous-exploitée, « ce qui fait qu’il y a de la place pour nous », affirme la chargée de presse.
De la place pour les voyageurs… et leurs objets de loisirs
Contrairement à la SNCF qui fait de l’optimisation capacitaire, Le Train mise sur une expérience voyageur sur-mesure, adaptée aux besoins de chacun et fluide, de la réservation à la descente du train. C’est pourquoi dans les trains de Le Train, il n’y aura pas de première et deuxième classe, mais différentes « ambiances de voyage ». « Quelqu’un qui voyage pour le travail ne sera pas dans la même voiture que des amis qui partent en vacances. L’un a besoin de calme pour travailler, les autres ont par exemple envie de discuter », explique-t-on à la communication de Le Train.
Avec Le Train, le voyage commence dès la montée dans le train. Le trajet constitue un bon moment et fait partie intégrante du voyage
Pour une meilleure expérience à bord du train, cartes de restauration, snacking de qualité et Wi-Fi boosté seront également proposés. La grande et séduisante nouveauté : une quarantaine d’emplacements seront dédiés, dans chaque train, au rangement de bagages encombrants, matériel de surf et vélos, permettant aux vacanciers d’embarquer avec eux leurs objets de loisirs. Un objectif au service de la transition écologique, incitant les Néo-aquitains à se déplacer davantage en train et limiter l’usage de leur voiture. « Avec Le Train, le voyage commence dès la montée dans le train. Le trajet constitue un bon moment et fait partie intégrante du voyage. Il ne doit pas être une contrainte », souligne la chargée de presse.
Si l’ouverture du rail français à la concurrence n’est que papiers administratifs, Le Train est en cours de négociation avec SNCF Voyages pour l’acquisition de rames d’occasion, réformées par la SNCF, avec espoir de lancer l’aventure plus tôt…
Quelques chiffres
Pour commencer, 10 TGV composés de 12 voitures, pouvant transporter au plus 350 passagers s’introduiront sur le réseau ferré national à une vitesse de 330 km/h.
Premières destinations et fréquences :
Bordeaux-Angoulême (34 minutes) : 9 allers-retours par jour
Bordeaux-Nantes (2h52) : 5 allers-retours par jour
Bordeaux-Rennes (3h30) : 2 allers-retours par jour
Tarifs :
En ce qui concerne les prix des billets, ils seront « lisibles et transparents ». Pour les habitués, des abonnements et des tarifs préférentiels seront proposés. « On ne fera pas fluctuer les prix lorsqu’un trajet sera très demandé ou en fonction du temps passé sur l’application ou le site », assure-t-on à la communication de Le Train.
2 commentaires
Bonjour Monsieur, merci de votre contribution. A notre connaissance, les deux associés MM Gétraud et Bonifaci détiennent 52% des parts. Le reste se partage entre différents actionnaires dont les deux principaux sont Crédit agricole Charentes-Périgord et Crédit mutuel Arkéa;
Espérant avoir répondu à vos interrogations;
Bonjour
Quels sont les actionnaires de cette société Le Train?
Merci pour l’info