Le préfet de région retrouve les Pyrénées-Atlantiques et leurs « fortes identités »


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Le préfet de région retrouve les Pyrénées-Atlantiques et leurs "fortes identités"

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/05/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

La courtoisie républicaine n’empêche pas le plaisir des retrouvailles. Ancien préfet des Pyrénées-Atlantiques de juin 2002 à janvier 2004, Pierre Dartout n’a jamais vraiment tourné le dos aux terres du Béarn et du Pays basque. « J’y ai gardé  des contacts privés et familiaux » explique volontiers ce haut fonctionnaire qui est aussi un grand amateur de rugby. 

Des visages qui lui parlentComme le veut l’usage, ses nouvelles fonctions l’ont amené à prendre contact en cette fin de semaine, à Pau, avec les élus d’un département marqué par « de fortes identités culturelles ». Qu’il s’agisse du maire de Bayonne, qu’il reviendra voir dans son hôtel-de-ville, de son collègue palois François Bayrou, comme des parlementaires, du président du Conseil départemental Jean-Jacques Lasserre ainsi que des présidents des divers associations de maires. Qu’ils soient de montagne, du littoral, des communes rurales et forestières, ou membres l’association des maires de France. Sans oublier les représentants des chambres de commerce et d’industrie, de métiers et d’agriculture.

Une journée-marathon au cours de laquelle il était accompagné par Pierre-André Durand, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, qui a été son directeur de cabinet lorsqu’il était en poste en Guyane, et sur lequel il ne tarit pas d’éloges (« C’est un grand préfet »). Bref, à quelques visages près, Pierre Dartout était là en pays de connaissance.

Pas de petit Poucet sudisteIl le sait. Ce territoire agréable n’est pas pour autant celui des Bisounours. Avant que le profil de la grande région soit adopté, bien des voix s’y sont élevées afin de dire leur préférence pour un rapprochement avec le Midi-Pyrénées plutôt qu’avec le Poitou-Charentes et le Limousin, jugés par trop éloignés culturellement.

L’argument ne déstabilise pas Pierre Dartout. En tant qu’unités urbaines (traduisez la réunion d’une commune-centre et de son agglomération), Bayonne et Pau figurent respectivement à la 2e et à la 3e place de la grande région, rappelle-t-il. Qui plus est, les Pyrénées-Atlantiques bénéficient d’une « potentialité économique importante » et elles affichent un taux de chômage qui, « même s’il reste toujours trop élevé, est inférieur à la moyenne nationale et régionale ». Il n’y a donc pas de petit Poucet sudiste.

L’Aquitaine historiqueCertes, Toulouse n’est pas loin. Mais, la nouvelle autoroute A 65 aidant, « Bordeaux est beaucoup plus proche ». Les liens étroits que cette dernière entretient avec Pau et Bayonne ne changent pas, ajoute-t-il. Ils se sont même renforcés pour la cité béarnaise.

 La cohérence territoriale recherchée par le gouvernement dans ce qui va devenir « l’une des régions les plus attractives de France » est enfin évoquée. « L’esprit de la loi était de fusionner des régions entières. Car, sur le plan technique, il aurait été difficile de casser certaines solidarités. Le choix a également été fait de ne pas mettre deux métropoles du sud-ouest dans la même région, mais de l’allonger avec le Poitou-Charentes et le Limousin, qui faisaient partie de l’Aquitaine historique ».

Un rapport pour le 30 juin sur les services de l’EtatFausse naïveté ou vraie surprise, Pierre Dartout affirme découvrir à Pau le sobriquet de « APOIL » (sigle inventé pour Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin) dont la grande région a parfois été affublée. « Où se situe le C de Charentes ? » s’étonne-t-il.

Quant à savoir comment on fera exister la future entité… la réponse est simple. «  Pour le moment, on en est en phase de préfiguration ». S’il n’est pas question pour l’Etat de se substituer aux collectivités territoriales pour définir la manière dont celles-ci travaillerons, une « concertation approfondie sera établie avec les intéressées afin d’ éviter qu’une « organisation antinomique » voit le jour.

Pour ce qui le concerne, Pierre Dartout doit fournir le 30 juin au gouvernement  des propositions concernant l’organisation des services de l’Etat dans la grande région. Ce travail l’amènera à se rendre dans bon nombre de villes. Mais aussi à nouer des liens avec les élus locaux comme avec les organisations syndicales de fonctionnaires.

La quadrature du cercle« Une forte complémentarité existe entre l’Aquitaine et les régions voisines » explique-t-il. Avant d’énoncer trois priorités : aller vers  une administration  plus efficace, et plus de mutualisation entre les services de l’Etat, tout en gardant le souci de la proximité. «  La réforme n’est viable que s’il y a une meilleure organisation régionale, et si l’on conforte les missions et la présence de l’Etat au niveau des départements ».

Le préfet de la région Aquitaine ne se voile pas la face : « La combinaison n’est pas simple ». Mais il prend en exemple les progrès que l’arrivée des nouvelles technologies de communication a permis de réaliser.

« On a désormais des moyens de communication remarquables. On peut faire des réunions par visio-conférence. De nouveaux logiciels permettent de travailler à distance. L’expression « quadrature du cercle » est devenue moins évidente qu’il y a quinze ans ».

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