Le nouveau TGV sur les rails à Alstom La Rochelle


Bertrand Constensoux, directeur général de Alstom Aytré/La Rochelle évoque les bénéfices de la commande de 115 rames du TGV du futur, le TGV M pour le site et l'emploi en Charente-Maritime,et le renouvellement de plusieurs rames de tramways.

OLIVIER SCHINDLER

Le site d'Alstom La Rochelle pilote la coordination de l'ensemble de la production du nouveau TGV : le TGV. M

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2022 PAR Virginie Valadas

aqui ! : Les voyants semblent être au vert pour le site d’Alstom Aytré/La Rochelle, est-ce lié aux commandes de renouvellement de tramways ou au nouveau TGV, le TGM M cinquième génération de la rame à grande vitesse, commandé par la SNCF ?

Bertrand Constencoux : Les deux lignes de produits vivent leur vie en permanence et en parallèle sur le site. La plus importante actualité pour Alstom La Rochelle, c’est la production du TGV M pour lequel notre site est pilote. Mi-septembre, la sortie de la première rame de ce TGV M a constitué un événement important pour nous et notre client la SNCF. C’est le facteur principal d’augmentation d’activités.

portrait de Bertrand ConstensouxSylvie CURTY Alstom

Bertrand Constensoux

aqui! : Quel est le calendrier prévu pour cette production et comment est-elle répartie sur le territoire ?

B.C : A La Rochelle nous fabriquons les nouvelles voitures. Belfort, produit la motrice. La « mise en rame » des trains d’essais est réalisée à La Rochelle, la « mise en rame » des trains de série sera réalisée à Belfort . Tous les sites d’Alstom en France et quelques sites en Europe sont en partie mobilisés autour de ce nouveau TGV. La Rochelle est responsable de la coordination de l’ensemble du projet .

Nous sommes au début de la phase d’industrialisation, et allons commencer les tests sur rails durant 18 mois avant la livraison d’un premier train au cours du 2nd semestre 2024. Puis il y aura une montée en puissance jusqu’en 2032. Entre fin 2024 et 2032, l’objectif est de produire une rame de TGV M par mois, soit 12 trains par an livrés à la SNCF.

Quand nous entrerons dans cette phase de production, il faudra nous assurer que tous nos fournisseurs suivent le rythme. Eux aussi devront monter en capacité de production. Le contrat avec la SNCF est un contrat qui nous permet d’avoir de la visibilité jusqu’en 2032, avec la commande de cent premières rames passée en 2018, puis 15 supplémentaires cet été.


aqui! : Ce nouveau TGV pourrait-il intéresser d’autres clients ?

B.C : Oui, le TGV M a vocation à toucher un marché plus large que la SNCF et la France. Il y aura un démarrage de l’activité commerciale fin 2024. Avant cela, Le site de la Rochelle est aussi responsable de la phase d’homologation. La rame dévoilée le 10 septembre, comme trois autres rames un peu plus tard, va partir à Velim en République Tchèque pour rouler à 200 km/h sur un anneau d’essai. Puis il y aura d’autres essais à plus grande vitesse. Il s’agit d’envisager la sécurité des passagers en toutes circonstances : coupure de courant, freinage d’urgence, évacuation…


aqui! : Concrètement, comment cela s’est-il traduit sur les chaines de production du site d’Aytré ?

B.C : Le site produit des TGV depuis quarante ans. En février dernier, nous avons arrêté les chaînes de production des TGV de la précédente génération. Il y a eu un transfert de personnel vers les lignes de la nouvelle génération de TGV M.  Elles sont en partie robotisées, et repensées en associant les opérateurs à la conception de leur poste de travail, pour gagner en ergonomie et en sécurité.


aqui! : Quid des tramways Citadis ? Est-ce que le carnet de commandes se remplit aussi ?

B.C : Oui. Après une année 2022 plutôt calme, la production va reprendre un rythme de croisière en 2023, pour atteindre un pic d’activités en 2024, 2025 et 2026. 23 villes de France sont équipées en tramways Citadis, et nous avons livré 3 000 tramways dans le monde. L’essentiel des villes étant aujourd’hui équipées, il n’y a pas ou peu de nouvelles installations, mais du renouvellement, de l’extension de réseau et de l’augmentation des fréquences de rotation.

Nous ne pouvons pas nous projeter de manière certaine après 2026, même si l’on suppose que la tendance du marché du tramway est positive.


aqui! : Avec 1150 salariés, le site Alstom d’Aytré La Rochelle est le premier employeur privé du département. Jean-François Fountaine, le président de l’agglomération, a évoqué le recrutement de 600 personnes supplémentaires. Confirmez-vous ce chiffre?

B.C : La montée en puissance de l’activité à partir de fin 2024 va effectivement nécessiter de renforcer nos équipes en ingénierie, en technique, et en opérateurs. Mais cela va se faire progressivement. Nous sommes dans la transparence avec les élus de l’agglomération car lorsque les recrutements vont intervenir, il faut que les gens puissent se loger, inscrire leurs enfants à l’école, etc. Nous anticipons avec les élus.

Le TGV M en chiffres

  • Rames modulables et accessibles à tous
  • 740 places sur 2 niveaux (+ 20% par rapport aux TGV actuels)
  • – 20% de consommation électrique
  • -32% d’impact carbone
  • -30% de coûts de maintenance grâce à la « maintenance prédictive »

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