Le Garorock fait la part belle à la musique noire dans sa 14ème édition


Garorock

Le Garorock fait la part belle à la musique noire dans sa 14ème édition

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/03/2010 PAR Thomas Guillot

Sans avoir la prétention des grands festivals européens, le festival se positionne toujours en première position dans la région. Et si Biarritz et Ribérac ont décidé de se payer leur festival, le festival marmandais garde pour lui ses 14 ans d’expérience et de savoir faire. Face à des concurrents locaux jeunes mais déjà important, c’est à la fois le point fort et le point faible de ce petit festival associatif devenu grand avec plus ou moins de difficultés et d’obstacles. Le voilà maintenant au tournant de son avenir avec la fin du bail marmandais (renouvelé tous les trois ans) et un budget pensé différemment que les festivals des grandes chaines comme Live Nation. Pas de somme extravagante pour le cachet d’un seul artiste mais des partenariats entre festival pour quelques grands noms. Il y a eu quelques désistements facheux mais une affiche éclectique, un site, pas très accueillant à la base, sans cesse amélioré et une solide base d’habitués sont les plus grands atouts de ce festival.

Black Music
Peu de grosse tête d’affiche pétaradante cette année donc… Exception faite du hip hop où pour le seul dimanche on croisera sur scène trois formations essentielles du rap new-yorkais. Les vétérans de De La Soul bien sûr, Mos Def le chouchou (accessoirement acteur chez Gondry) et Antipop Consortium, les défricheurs. En marge, les californiens volubiles de Sollilaquists of Sound, Disiz (autrefois connu sous le surnom de La Peste), le turntablist DJ Pone (membre de Birdy Nam Nam) et d’autres viendront s’ajouter à la plus belle programmation rap de France pour un festival généraliste. Certes le rock en prend un coup dans l’aile, mais quand un jeune groupe inexpérimenté, subitement bombardé relève du rock, demande trois ou quatre fois plus qu’une bande de rappeurs reconnus et aguerris aux joies de la scène, on ne peut pas vraiment leur en vouloir. Si vous rajoutez à cela une honnête brochette de groupe de reggae (Alpha Blondy, Alborosie, Raggasonic…) et surtout quelques belles dames de la soul music (Alice Russell, Nneka, Gizelle Smith), c’est tout un hommage fait à l’ensemble de la musique noire.

Les guitares plient mais ne se rompent pas
Ce n’est pas parce que les stars du rock sont inabordables que le festival marmandais a totalement tiré un trait sur les guitares. Heavy Trash (le groupe rockabilly de Jon Spencer), les belges de Ghinzu et le rock progressif d’Archive seront néanmoins là pour assurer le show. Avec une sélection que l’on aurait souhaité plus aventureuse, le Garorock pioche surtout ses jolies trouvailles sur notre territoire : Poni Hoax, Pony Pony Run Run, Izia, X-Syndicate… Pour le métal, on repassera. Avec comme seuls représentants, Mass Hysteria que l’on croyait en train de profiter une retraite bien méritée et cette formation de Sepultura qui n’a plus que son nom pour faire rêver. Ultra Vomit, le groupe métallo-rigolo fera office de lot de consolation. Pareil pour la chanson et le rock français, pourtant pilier des années précédentes avec peu de participants excitants. Un mélange de nouveautés fades (Renan Luce, Zac Laughed…) et de bons groupes qui datent un peu (Mickey 3D, Eiffel…) qui fera office de garderie pour parents pendant que leurs rejetons feront les 400 coups à côté. Nouvelle Vague, le groupe de reprises de pop anglo-saxonne des années 80 à la sauce bossa nova ou calypso remplira aussi parfaitement ce rôle.

Rencontre des cultures alternatives
Les musiques électroniques de toute sorte se taillent la plus grande part de la programmation, surtout aux heures les plus tardives. De la quantité, de la variété, des habitués (Le Peuple de l’herbe, Wax Taylor), des valeurs sûres (Pendulum ou le trop rare Mr. Oizo), des rois du dancefloor (The Bloody Beetroots, Krazy Baldhead, Crookers, Don Rimini…) et une ribambelle de jeunes groupes ou de DJ à découvrir. Sans oublier, Zebra, le DJ qui mélange les chansons sans ménagement qui sera ici entouré de musiciens. Il reste bien sûr les pépites, les chouchous, les inclassables, les « celui-là il faut absolument le voir » : The Heavy entre soul et punk, les excités canadiens de Duchess Says, la pop lumineuse de The Bewitched hands on the top of our heads, la fanfare soul The Hypnotic Brass Ensemble ou encore la sauvage chanteuse de RnB Miss Platnum. Mais chacun fera son choix. Une édition pour les jeunes, pour les moins jeunes, pour les amateurs de rap, pour les fans de black music, pour les éclectiques, pour ceux qui veulent occuper leur parents, pour les blasés de l’industrie festivalière, pour ceux qui se couchent tard et ceux qui aiment flâner l’après-midi. Et ça fait déjà beaucoup de monde.

Thomas Guillot

Festival Garorock, du 2 au 4 avril
Marmande, Parc des expositions

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