« Ce patrimoine appartient à l’humanité tout entière », a insisté mardi soir Germinal Peiro, Président du conseil général de Dordogne, en présence du conseiller régional Philippe Dorthe, de Matthias Fekl, Secrétaire d’État chargé de la Promotion du Tourisme, du sénateur Bernard Cazeau, de l’un des inventeurs de Lascaux Simon Coëncas, ou encore d’Yves Coppens, président du Conseil scientifique international de la grotte de Lascaux et bien sûr de la conservatrice du lieu Muriel Mauriac. En effet, l’exposition Lascaux 3 est directement liée à l’histoire de la grotte de Lascaux, fragilisée par l’affluence en 15 ans de près d’un million de visiteurs et fermée en 1963, et à sa réplique Lascaux 2. Construite près de la grotte originelle et ouverte au public en 1983, le premier fac-similé a reçu près de 10 millions de visiteurs, soit 253.000 par an. En Dordogne, le site reste l’un des plus visités. Conséquences ? Ce succès a généré des désavantages en termes de pollution et de circulation de milliers de véhicules à proximité de la grotte originale. D’où l’idée d’une exposition itinérante, inaugurée à Bordeaux en 2012, qui a ensuite voyagé à Houston et à Chicago, Bruxelles, mais aussi à Montréal, et qui après Paris devrait se poursuivre à Séoul, à Genève et dans trois autres villes du Japon. D’ailleurs, les projets ne s’arrêtent pas là, puisque Lascaux IV, le Centre International de L’Art Pariétal de Montignac Lascaux (CIAPML) devrait être inauguré au printemps 2016. Son ambition ? Être un siège international de l’art pariétal dans le monde, avec son ouverture au pied de la colline de Lascaux. La réalisation d’un autre nouveau fac-similé y sera intégrée. « Nous ne sommes pas des concurrents de Chauvet ou du patrimoine de pays comme l’Australie, le Portugal ou le Brésil, a insisté Germinal Peiro. Nous sommes complémentaires. L’idée, c’est que le plus grand monde puisse avoir accès à la connaissance ». Le coût du projet soutenu par le département, l’Europe, la région, l’État et un mécénat financier de particuliers et d’entreprises s’élève à 57 millions d’euros. L’exposition itinérante Lascaux 3, qui allie nouvelles technologies et art de l’excellence, a, quant à elle, nécessité un budget de 3 millions d’euros. Dans un labyrinthe de 1520 m2, le public d’île de France, audioguide à l’oreille, est invité à se mettre dans la peau des inventeurs. Il pourra visiter la grotte, avec cinq reproductions à l’identique, dont en exclusivité la scène des puits, mais pourra aussi assister à une visite virtuelle en 3D et rencontrer avec les hommes et femmes de Cro-Magnon, loin des clichés que l’on imagine d’eux.
Un tourisme de patrimoine Mais l’intérêt pour la région et le département est double. « C’est aussi l’occasion d’assurer la promotion de notre pays, de notre région, et de notre département », a également rappelé Germain Peiro. Car le tourisme et notamment le tourisme de patrimoine occupent une grande place dans l’économie de la région. Deuxième poste du PIB Aquitain avec 14 millions de touristes et cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires. Philippe Dorthe, qui représentait le Président de la région Aquitaine Alain Rousset, n’a pas boudé son plaisir d’être là. « Quelle belle médiation culturelle que de participer à promener dans le monde entier des chefs d’œuvre millénaires de l’humanité » a-t-il déclaré. Le Secrétaire d’Etat Matthias Fekl a exprimé également toute son émotion devant tant de chefs d’œuvre. « On a l’impression d’avoir visité la grotte. Je salue le travail scientifique effectué », a-t-il conclu. Du monde est attendu dans les prochains jours. Le million de visiteurs pour Lascaux 3 devrait être franchi à Paris. Pas de doute du succès mondial de cette exposition hors du commun.