Arte flamenco et cinéma:«Poligono sur», Flamenco de ghetto


Aqui.fr

Arte flamenco et cinéma:«Poligono sur», Flamenco de ghetto

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/07/2013 PAR Solène MÉRIC

«Poligono sur» ou «Las tres mil», c’est un quartier de Séville pour lequel l’expression «banlieue difficile» reste un euphémisme. Un quartier situé bien loin des belles et célèbres richesses patrimoniales de Séville la touristique. Ici, la drogue et la violence font loi, avec le consentement silencieux des autorités qui ont depuis bien longtemps adopté l’attitude du renoncement. Un ghetto. C’est pourtant au cœur de cette banlieue inhospitalière que Dominique Abel est allée poser sa caméra pour tourner un documentaire fiction, non pas sur les faits divers qui passent régulièrement aux infos mais sur un autre aspect de cette cité: sa dynamique culturelle très forte autour du Flamenco.

Le flamenco, leur identité«Là-bas, le nombre d’artistes au m2 est exceptionnel», s’émerveille t-elle. L’idée de ce film, comme de l’ensemble de son travail de réalisatrice autour du flamenco c’est de «dévoiler le flamenco dans son contexte, dans la rue», loin des scènes et des paillettes, et pour cause… S’il y a bien des mises en situation provoquées et assumées par la réalisatrice, les acteurs, réels habitants de la cité oublient le plus souvent la caméra, se laissant aller dans leur improvisation dansée, chantée et jouée. Ces artistes qui passent devant la caméra, ils sont les fils et filles des gitans andalous expulsés de Triana, quartier gitan historique de Séville, vers les banlieues pour cause de pression urbaine forte dans les années 70. Si les lieux ont changé, le flamenco reste leur identité, un repère au milieu du chaos de Las tres mil. Grâce à des relations de confiance établies de longue date avec ces artistes, Dominique Abel, s’invite dans les cafés et dans les appartements et filment ce flamenco exutoire qui cohabite avec le rap écouté et chanté par les jeunes générations.
L’art et les artistes restent le cœur du film mais la difficulté du quartier est incontournable, comme il le disent : « maintenant on a un logement confortable, mais nous n’avons plus rien». La drogue s’attaque au plus jeune dés l’âge de 10-12 ans, le sentiment d’abandon voire de mépris des autorités politique et policière, à la fois, blase et révolte les adultes. «On n’écoute les gitans que pour chanter ou faire les bouffons», dit l’un d’entre eux… Ne leur reste de leur racine que le flamenco, et ils s’y accrochent, ils le vivent du plus profond de leur âme. Et ce n’est pas un vain mot, beaucoup d’entre eux, subitement rayonnent quand les premiers airs de guitare ou claquement de compas se font entendre.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Landes
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles