« La vraie vie est ici, avec les agriculteurs et les animaux »


Ils sont 190 000 à avoir passé les portes de la Foire internationale de Bordeaux et du Salon de l'Agriculture de Nouvelle-Aquitaine entre le 13 et le 21 mai. C’est un poil de vache de moins que l’an dernier.

Des jeunes et moins jeunes regardent les concours de race bovinesSolène MÉRIC | Aqui

Les concours de race, exercice professionnel s'i en est, suscite toujours la curiosité du grand public de passage. L'occasion aussi de faire passer des messages sur la réalité de l'élevage.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/05/2023 PAR Solène MÉRIC

Le Salon de l’agriculture de Bordeaux a fermé ses portes dimanche soir, avec quelque 10 000 visiteurs de moins que l’an dernier, mais l’heure est à la satisfaction du côté des organisateurs. « En clôture du Salon, nous pouvons confirmer que l’événement va très bien. Nous avons retrouvé les développements internationaux et l’ambiance d’avant COVID… doublés par une forte présence sur les réseaux sociaux », se satisfait Dominique Graciet, qui commente là son dernier Salon en tant que président. La clôture de l’évènement a en effet marqué le passage de témoin de la présidence à Luc Servant, président de la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. C’est lui qui sera donc au commande du Salon de l’agriculture 2024 qui se tiendra du 18 au 26 mai.

International, dynamisme et convivialité

Une fréquentation internationale, particulièrement symbolisée sur Aquitanima, sa partie élevage, par la récompense d’un éleveur espagnol lors du concours Blond aux prix Élevage et Famille, ou encore par la présence de représentants de la race Morucha lors de la manifestation. Au total, entre les Aquitanima Tours International, qui ont accueillis des délégations de professionnels étrangers au sein d’élevages néo-aquitains et les exposants sur place, « 20 nationalités étaient présentes », appuie-t-il.

Il y a une ambiance incomparable par rapport au SIA à Paris. Ici on a envie de revenir ! 

Un salon Aquitanima dont ses commissaires Pierre Lesparre et François Rauscher, sont eux aussi satisfaits du « dynamisme » tout au long des 9 jours, de la qualité techniques des concours de races tout autant que de la forte présence de jeunes lycéens ayant participé au concours de pointage. Ils saluent, comme leur président, le pari réussi de la convivialité du Salon. Une convivialité largement reconnue dans les rangs des exposants, éleveurs, ou producteurs présents sur le Marché des Producteurs. « Il y a une ambiance incomparable par rapport au SIA à Paris. Ici on a envie de revenir ! » a-t-on même pu entendre du côté du Marché.

Au bilan d’Equitaine, où « le sport équestre a fait son grand retour », rappelle Cloé Blanchard, commissaire, l’affluence du public a également été remarquée « notamment pour le horse-ball ». Du côté des participants, « leur engagement accru prouve leur satisfaction… », glisse-t-elle. Même contentement du côté des Journées Ovines où une vingtaine de races était présente.

Défendre et promouvoir le métier et ses valeurs 

Pour ce qui est de la vocation du Salon « à défendre et promouvoir le métier et à solliciter l’opinion publique autour des vraies valeurs et apports de l’agriculture », le défi est là aussi réussi selon Dominique Graciet qui salue « la générosité des échanges entre agriculteurs et grand public, tels qu’ils se sont pratiqués pendant les 9 jours du Salon. Que ce soit sur notre espace  « Pas d’élevage sans amour »  ou que ce soit via les films que les éleveurs postent spontanément sur leurs réseaux sociaux, le public peut voir la vie telle qu’elle est dans le monde rural, avec les agriculteurs, les animaux, le monde du vivant (les plantes, la recherche et l’innovation étaient présents) ». Manière de renvoyer dans leurs goals, « les quelques grincheux qui – sur les réseaux sociaux – dénigrent les agriculteurs autant par jeu que par conviction » là ou à l’inverse, « l’agriculture en transition, mérite d’être comprise et encouragée ».

 

Enfin, si le Salon a « de plus en plus de succès auprès des jeunes depuis ces 10 dernières années », y compris donc sur cette dernière édition, Dominique Graciet lègue à son successeur un défi de plus en plus prégnant, celui « de la communication des jeunes qui veulent s’exprimer sur leur amour et leur fierté du métier. Notre époque du « vivons heureux, vivons caché » est révolue. Maintenant il y a une bataille de la communication que nous devons vivre et que nous devons mener ; et tant mieux s’il y a des jeunes pour la mener ! ». Une bataille dans « la vraie vie » lors du Salon, mais aussi  sur les réseaux sociaux, insiste-t-il.


Malgré la satisfaction affichée tant côté Salon de l’agriculture que côté Foire qui considère pour sa part qu’avec 190 000 visiteurs, elle « a confirmé son niveau de fréquentation avec celui de 2022 », on ne peut s’empêcher de noter une érosion continue du visitorat de ces évènements phares du printemps bordelais. L’édition post Covid de 2022 avait réuni « plus de 200 000 visiteurs« , après, 3 ans auparavant, une mauvaise année 2019, en raison notamment, d’une météo très capricieuse entre canicule et tempête. A tel point que les chiffres n’avaient pas été communiqués.

En 2018 et 2017, c’est 220 000 visiteurs qui avaient été comptabilisés… et en regardant plus loin dans le rétro, 295 000 visiteurs en 2015, 302 000 en 2014 ou encore 320 000 en 2010. Un signe des temps des concurrences diverses et variées qui fragilisent le modèle des foires et salons, et pas qu’à Bordeaux.


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