Dans les enclos, et en présentation sur le Ring, « nous avons ici environ 120 moutons, brebis et agneaux, en comptant les races présentées par le Conservatoire des races », dénombre Jean-Pierre Dugat, Commissaire Ovins du Salon. Une présence forte, à la hauteur de l’importance du troupeau régional. Avec 1 273 000 ovins, la Nouvelle-Aquitaine est la 2ème région de France en termes d’effectifs ovins. Côté éleveurs, on compte 12 500 exploitations.
Eco-pâturage
La première Journée ovine organisée en début de semaine sur le Salon a ainsi été l’occasion de présenter la filière néo-aquitaine en présence de ses acteurs : l’ARONA (Association Régionale Ovine), Tech Ovin, Inn’Ovin, et la filière lait des Pyrénées-Atlantiques. « Pas un acteur de la production ne manquait au rendez-vous », synthétise Jean-Pierre Dugat. L’occasion aussi de valoriser l’éco-pâturage utile aux collectivités et ou à l’agriculture pour l’entretien des sols, à l’environnement et à la préservation des races menacées. Une pratique notamment mise en valeur par le Conservatoire des races Nouvelle-Aquitaine, à travers l’exemple de la Brebis Landaise, qui espère trouver une seconde jeunesse grâce à son utilisation pour l’entretien des vignes, ou des surfaces sous les panneaux photovoltaïques.
La quasi totalité des races reconnues dans les cahiers des charges des SIgnes de Qualité et d’Origine (SIQO) sont visibles à Bordeaux
Suffolk, Berrichon du Cher, Rouge de l’Ouest, Moutons Vendéens… le public du Salon peut à Bordeaux découvrir « 20 races, c’est à dire la quasi totalité des races qui sont reconnues dans les cahiers des charges des SIgnes de Qualité et d’Origine (SIQO) des produits viande, ou lait, issus des ovins » détaille le Commissaire. Un bel éventail de diversité génétique qui a donné lieu a des présentations de races par les professionnels devant un public venu nombreux ce jeudi.
Sélection génétique et ventes
Des présentations de béliers tenus en laisse le temps de leur présence sur le Ring central ont donné l’occasion au grand public de constater que leur caractère marqué n’est pas une légende rurale, mais elles ont surtout permis aux organismes de sélection des races de faire valoir leur travail de sélection génétique. Tant à destination de particuliers « voulant acheter des ovins de compagnie, que des groupements de producteurs naturellement soucieux de maintenir une qualité des troupeaux conformes aux exigences des SIQO ». Objectif bien sûr : la vente.
Un jury d’éleveurs et de bouchers juge les agneaux, au regard des critères des cahiers des charges
Ces productions sous SIQO sont au nombre de six en Nouvelle-Aquitaine, dont cinq IGP ( Indication géographique protégée) en viande d’agneaux. La sixième étant le fromage de brebis AOC-AOP Ossau-Irraty. Le Salon a ainsi donné lieu à un « Concours Agneaux », visant plus particulièrement les trois IGP Agneau du Limousin, IGP Agneau de Pauillac et IGP Agneau de Poitou-Charente. Le principe : « Un jury d’éleveurs et de bouchers juge les agneaux, au regard des critères des cahiers des charges notamment sur la conformation et l’état d’engraissement qui sont deux des principaux critères », explique ainsi Jean-Pierre Dugat. Plus la carcasse est de qualité, plus elle sera valorisée à la vente par l’éleveur.
Mais donner à voir la filière ovine, c’est aussi faire le focus sur deux activités qui lui sont quasi incontournables : le dressage de chiens de troupeau et la tonte des ovins qui ont donné lieu à des démonstrations ce jeudi. Deux véritables spectacles d’agilité et de dextérité. Les canidés, répondent aux sifflements de leur dresseur pour diriger à bonne distance le troupeau de brebis. Les tondeurs, manient eux sans trembler le rasoir sur des brebis assises sur leur train arrière, attendant plus ou moins patiemment de se voir délester de leur épais manteau de laine. Le public adore.