« La tendance sans alcool, c’est l’envie d’écouter son corps »


Michael Paetzold, créateur de la société éponyme d'oenotechnologie, accompagne le marché des boissons désalcoolisées depuis longtemps. Selon lui, c'est le souci d'écouter davantage son corps qui fait émerger la nouvelle tendance.

DR WG M.Paetzold
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/01/2024 PAR Cyrille Pitois

Agé de 60 ans, Michael Paetzold est un spécialiste de l’oenotechnique. En 1990, fraîchement diplômé de l’Institut de Bordeaux, il sillonne la région de châteaux en domaines avec, sur sa remorque, la machine qu’il a mise au point lui-même. Une prestation de filtration adaptable à chaque besoin.

Aujourd’hui, son entreprise implantée à Cadaujac, ne cesse d’innover des solutions techniques au service de la viticulture. Un point d’observation inédit des évolutions du métier en même temps qu’un baromètre des attentes du consommateur. D’autant que Michael Paetzold a lui-même testé le marché du sans alcool.

@aqui: Depuis vingt ans, vous observez le marché du vin désalcoolisé. Comment lisez-vous cette tendance ?

Michael Paetzold: Il est incontestable qu’on a connu un grand changement. On est passé de l’image d’une boisson pour malade alcoolique à une boisson à sens culturel, sans alcool. C’est une réponse au besoin qui se généralise dans la population, de recherche de bien-être, de légèreté intérieure, de meilleure connexion à soi-même pour ne plus s’énerver, tout en conservant ses émotions. Le mois Dry January est l’illustration de cette écoute plus attentive de son corps.

@aqui: Vous avez vous-même innové sur ce créneau. Une expérience difficile ?

MP: Il y a vingt ans, j’ai créé une boisson appelée Lir qui ne dépassait pas six degrés, dans l’intention de concurrencer la bière et de permettre au vignoble, déjà confronté à des crises, de trouver de nouveaux débouchés. Mais il n’y avait aucun cadre législatif et la viticulture est confrontée à un problème : trouver un nom à ces produits qui ne sont pas du vin. « Sans alcool », ça ne fait pas rêver. Comme si on privait le consommateur de quelque chose.

@aqui: Vous étiez en avance sur la tendance. Trop en avance ?

MP: J’aime sortir de ma zone de confort. J’ai investi sur ce créneau mais on m’a surtout renvoyé que j’étais ridicule. Je n’ai jamais reçu un encouragement de l’industrie administrative viticole. Le contexte n’était pas mûr. A l’époque les laboratoires d’oenologie ne s’intéressaient pas au sujet. Aujourd’hui ils sont devenus très performants sur tous les aspects de la microbiologie. Dans le même temps, le mode des thés fermentés et des bières se mettait en marche.

@aqui: Comment votre entreprise de prestataire pour les viticulteurs intervient-elle sur ce créneau aujourd’hui ?

Nous sommes actifs sur ce marché. Nous avons les machines qui savent faire ça et nous équipons des industriels. Il y a une demande et nous y répondons.

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