La rénovation du centre-ville de Pau expliquée aux Palois du Boulevard des Pyrénées.


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La rénovation du centre-ville de Pau expliquée aux Palois du Boulevard des Pyrénées.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/01/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Au pavillon des Arts, la maire de Pau expliquait une dernière fois en réunion publique son projet bien rodé de rénovation urbaine. ( voir Aqui 15/11/2010.) Rénover l’habitat et valoriser le patrimoine pour que la ville soit belle et séduisante, améliorer le cadre de vie et réduire les déplacements en voiture pour que l’on ait envie d’y venir et d’y vivre. En somme, faire de Pau la «vie rêvée des villes». Pour l’instant ce n’est pas gagné. « Les murs sont gris, mais rassurez-vous, le jaune ne sera imposé qu’à certaines rues » sourit-elle, avant de se laisser espérer, une fois les autos évacuées et les travaux de dévégétalisation achevés, le Boulevard des Pyrénées inscrit au Patrimone mondial de l’Unesco. Mais les Palois du centre-ville craignent qu’en dévégétalisant la façade du Boulevard des Pyrénées, en plus du lierre qui en fait le lustre, on se mette à couper les arbres de la promenade. Martine Lignières-Cassou serait-elle incomprise ? Un quart des logements au centre-ville sont vacants, la ville enregistre des pics de pollution équivalent, certains jours, à ceux de Bordeaux, mais avec Martine on rêve encore de « quartiers à l’italienne » sans stress et sans voitures. Rien à faire, les Palois grognent et se plaignent.

Un nuage de poussière entre les deux oreilles
D’abord il y a les partisans de la maréchaussée contre les fêtards. Extrait : « Ma femme s’est fait opérer 27 fois et elle n’arrive pas à dormir, s’insurge cet ancien ingénieur du son, spécialiste du décibel. J’habite le plus beau quartier de Pau et je trouve des préservatifs en bas de chez moi… Heureusement que les Pyrénées, elles, ne changent pas ! » Les applaudissements sont frénétiques. Ce sont ceux d’une foule qui ne trouve plus le sommeil. Et tandis qu’un vieux dandy interpelle la maire sur la manière dont les éboueurs, une fois leur travail terminé, devraient refermer les conteneurs, ma voisine de chaise au visage émacié, me confie, photos à l’appui, qu’elle préfèrerait qu’on les enterre. « On a remplacé les jardinières en bas de chez moi par des conteneurs de verre et comme par hasard c’est le dimanche que les gens viennent les remplir ! » L’équipe de la mairie répond poliment à chacun des intervenants, et puis c’est le tour de celle qui n’a plus de bus dans sa rue, et tel autre dont les places de parking en bas de chez lui ont disparu. « On les a remplacés par des vélos et des voitures à partager, se plaint-il, Moi, j’ai déjà un vélo et une voiture, s’enorgueillit le Palois du centre-ville avant de conclure avec emphase : vous avez apporté à des problèmes que je n’avais pas, une solution qui m’apporte de nouveaux problèmes. » Le Palois du centre-ville a le sens de l’absurde. Martine Lignières-Cassou lui réplique calmement qu’il habite à deux pas de la place de Verdun (1500 places de parking gratuites.) Ces réunions publiques laissent l’impression d’une population du centre-ville freinant des quatre fers, tout à fait hostile au changement et solidement accrochée au temps perdu.

Olivier Darrioumerle

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