La recherche de nouveaux porte-greffes en arboriculture, c’est lui. Le développement de produits alternatifs aux phytosanitaires, la définition de nouveaux itinéraires techniques, l’adaptation au changement climatique, l’amélioration de la mécanisation, c’est lui aussi. Le CTIFL, Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes, est un acteur majeur de la filière, et pourtant, son rôle est peu connu.
« Toute la recherche en fruits et légumes en France est couverte par le CTIFL, de l’amont à l’aval, de la plante dans les champs au conditionnement et au consommateur », présente Karima Giresse, responsable du site de Lanxade à Prigonrieux (24), l’un des cinq centres opérationnels de l’organisme. Ces centres sont répartis sur le territoire de façon à couvrir toutes les productions, en restant proches des acteurs locaux.
Auparavant public, le CTIFL est privé depuis 2015, financé à près de 60 % par Interfel. Parmi les autres sources de financement, les subventions sur des appels à projets, les prestations de services et la vente des fruits et légumes produits. « Notre objectif est de répondre aux besoins des professionnels, qui sont recensés chaque année. C’est de la recherche appliquée, on est là pour fournir des solutions », lance Karima Giresse.
Le site de Lanxade est un domaine expérimental de 73 hectares de vergers et 23 hectares de maraîchage, qui emploie 70 salariés, les effectifs pouvant monter à 100 personnes. Le centre se compose de bureaux, d’un amphithéâtre, de serres, de tunnels, de laboratoires (analyse minérale, biologie moléculaire et virologie, détection de bio-agresseurs, microbiologie…), et depuis deux ans maintenant de la plateforme TITEC.
1 000 m2 de plateforme TITEC
Transfert Innovation Technologies est un hangar de 1000 m², avec des bureaux, une salle de réunion, un laboratoire d’analyse, un atelier de robotique, une petite halle pour les prestations et formations sur le réglage de pulvérisateurs par exemple et une grande halle pour la recherche et développement, avec 10 à 12 mètres de hauteur sous plafond. En extérieur se trouvent un hectare de maraîchage et 3000 m² de vergers dédiés.
La plateforme TITEC est majoritairement constituée des deux grandes halles servant d’espaces de tests pour les machines, mais elle comporte aussi une salle de réunion et de formation.
Parmi les grandes thématiques étudiées, les capteurs, l’imagerie, et les outils d’aide à la décision, mais aussi la mécanisation et la robotique (automatisation, facilitation du travail…), et enfin l’amélioration des techniques d’application des produits de protection des plantes. « Cela répond à des enjeux sociétaux, environnementaux, réglementaires, et techniques », commence Florence Verpont, ingénieure de recherche.
La plateforme TITEC permet de concevoir des outils, comme des bancs d’évaluation, pour évaluer la performance des pulvérisateurs, selon la forme de la machine, les types de buses, les réglages… La plateforme permet aussi d’évaluer les outils lors d’essais de pulvérisation, et comme avec tout projet du CTIFL, l’idée est celle du transfert, par des formations, des réglages sur place, de l’accompagnement.