Retrouver des commerces dans les bourgs des villes moyennes et des villages, attirer une activité économique pour redynamiser les principales rues des grandes villes périgordines, tel est l’enjeu autour de la création de la SAS Foncière de Dordogne, présentée ce jeudi 9 février à Hôtel du Département à Périgueux. Cette filiale de la SEMIPER (Société d’Économie Mixte d’Équipement du Périgord) est le fruit de deux ans de travail.
Il a fallu augmenter le capital de la SEMIPER, société du conseil départemental, de plus de 2 millions d’euros, notamment par l’arrivée de nouveaux actionnaires. Le collège des actionnaires publics (67,32 % du capital) rassemble le département de la Dordogne, 9 communautés de communes, 1 communauté d’agglomération, et 12 communes. Le collège des actionnaires privés détient les 32,68 % restants.
La SEMIPER est le principal apporteur de fonds propres de la SAS Foncière de Dordogne, avec 1,6 million d’euros (53,33 % des fonds), devant la Banque des Territoires avec 1,222 million d’euros (40,73 %). Quatre autres actionnaires se sont manifestés pour les 5,93 % de fonds restants : le Crédit Agricole Charente Périgord, le Crédit Mutuel Arkéa, la CCI et la Chambre des métiers de la Dordogne. Soit un capital total de 3 millions d’euros.
Un cercle vertueux
Ces fonds doivent servir « à l’acquisition, la réhabilitation, le financement et l’exploitation de biens à usage commercial, artisanal, ou de services, avant revente de ces derniers », commence Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne. « La foncière intervient dans un contexte de carence de l’initiative privée, dans les centres-villes et centres-bourgs en déprise commerciale », prolonge-t-il.
L’objectif est d’installer un cercle vertueux. La foncière n’est pas vouée à détenir un grand parc d’immobilier commercial. Elle doit redynamiser les territoires en apportant une vision de long terme. Lorsqu’un projet abouti et que le local est loué à un commerçant, ce dernier paie un loyer. Ce loyer perçu par la SAS lui permet de rembourser ses intérêts d’emprunt, et au moment propice, la revente du bien permet à la SAS de réaliser un nouvel investissement.
30 projets potentiels recensés
Le point de départ de tout projet est à l’initiative des collectivités locales. Ces dernières identifient des locaux disponibles et de possibles projets à y installer. Un comité technique de la SAS se réunit, avec la collectivité, pour étudier le projet et sa faisabilité économique. La décision finale se prend en assemblée générale de la SAS. Si l’avis est favorable, le bien est acheté, rénové et réaménagé, puis loué. Avant sa cession.
Alors que cette SAS Foncière de Dordogne ne sera réellement créée juridiquement qu’au printemps, les travaux ont déjà commencé. Sur les trente projets potentiels recensés par les collectivités, sept sont à l’étude, à Eymet, La Roche Chalais, Sarlat, Thiviers, et Périgueux avec trois projets. « Ce sont trois projets de commerce situés rue Taillefer, intégrant notre opération »Taillefer-Clautre » », a glissé la maire de la ville Delphine Labails.