La Base navale d’Anglet…touchée, coulée!


Photo F. D.

La Base navale d'Anglet...touchée, coulée!

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 15/10/2014 PAR Felix Dufour

Le maire de Bayonne et président de l’agglomération Adour-Côte basque Jean-René Etchegaray ne décolérait pas hier soir: « On nous prend vraiment pour des petits. On savait déjà qu’on pesait peu on se fiche complètement du territoire dans lequel nous vivons ». Alors que mardi soir la radio France bleu Pays basque, puis la chaîne de télévison France 3 Euskal Herri divulguait la fermeture programmée de la base navale de la Marine nationale, l’élu recevait un coup de téléphone du chef de cabinet de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense nationale pour l informer, avant que ce plan soit divulgué officiellement: dans le cadre des économies de budget de la Défense nationale la base navale d’Anglet allait disparaître. 

Dur à avaler aussi pour Claude Olive, le maire d’Anglet, territorialement parlant concerné aussi par cette décision. C’est lui qui a transmis le numéro du portable du président de l’agglo. Branle-bas de combat dans la Ville aux sept clochers: le maire se fend d’un communiqué en annonçant le départ de 70 militaires plus 13 civils. Comme dans certaines catastrophes annoncées , ces chiffres seront revus à la baisse quelques heures plus tard…par la préfecture et enterinées par le commandant de la Base navale. De 70 militaires et 13 civils, ces chiffres seront revus à la baisse: 48 militaires et 8 civils.

« Je déplore la disparition de la présence militaire à Anglet, peut-on lire. Elle existait depuis plus de trente ans avec la création de cette base en 1983 et la présence dans le même temps de deux patrouilleurs (NDLR. « Athos et Aramis »). Elle avait pris la relève de la station navale de la Bidassoa à Hendaye avec la mission principale et essentielle d’assurer la surveillance de la zone de tir du Centre d’essais des Landes au large de Biscarrosse. Je ressents de la tristesse à cet égard car un lien fort s’était créé entre cette unité de la Marine nationale et la ville et au delà avec l’ensemble de l’agglomération ainsi qu’avec le port de Bayonne. On ne peut que regretter le départ des navires et de leurs équipages du paysage du port. Anglet possède une importante façade maritime et toute diminution d’activité  dans ce domaine est forcément dommageable. Surtout sur le plan humain, je pense aux familles qui vont s’éloigner de nous. La base gère également les sémaphores de Socoa et et Messanges dans les Landes. Que vont-ils devenir? Enfin, il pouvait être fait appel à elle en cas de catastrophe comme ce fut le cas lors du naufrage du Luno. »

Le site restera propriété de l’Etat 

Le préfet des Pyrénées Atlantiques, Pierre-André Durand s’est déplacé en fin de soirée pour expliquer en la sous-préfecture de la Côte basque, en présence du sous-préfet Patrick Dalemne, (notre photo) la mise en oeuvre de la loi de programmation militaire 2014-2019. « La priorité, a-t-il déclaré a été donnée à la préservation des capacités opérationelles en conservant lesPierre André Durand et Patrick Dalemne grandes unités militaires professionelles. Dans ce cadre, gardons de la hauteur, le département des Pyrénées Atlantiques garde toutes ses implantations militaires de l’Armée de terre tant en Béarn (ETAP et régiments d’hélicoptères) qu’au Pays basque (1er RPIMa). Ces unités sont confortées par leur appartenance aux forces spéciales. En revanche, les unités plus modestes ou ne présentant pas des caractères opérationnels font l’objet de dissolution ou de fermeture. Pour ce qui concerne pour la Marine nationale qui regroupe ses unités autour des deux grands ports miliaires de Brest et de Toulon, deux sites secondaires font l’objet d’une fermeture, à savoir le commandement de la marine à Strasbourg et la Base navale d’Anglet. »

Que va donc devenir le site? Sera-t-il récupéré par la Région qui gère le port de Bayonne et la ville d’Anglet? Le préfet Durand est sur ce point catégorique. « Ce terrain appartient à l’Etat et le restera. Il sera reconverti en pôles de services à dominante maritime regroupant notamment les éléments maritimes de la douane, des affaires maritimes et de la gendarmerie maritime. »

Et quid du personnel? La préfecture sur effectif déclaré par le commandement de la base, annonce 44 militaires et 6 civils. 4 d’entre eux et 2 civils, devraient être affectés à la représentation du préfet maritime à Saint-Jean-de-Luz.

Christelle Haar, captaine de corvette et commandant en second de la base raisonne nuance: 65,  si l’on tient compte des jeunes en formation, 25 qui venaient effectuer leur préparation militaire à Anglet. Lors de la cérémonie de la journée nationale des Harkis au monument aux morts d’Anglet, l’officier n’avait pas caché que sa mutation était proche. « J’ai fait mon temps ici » disait-elle discrètement en souriant. En réalité, elle savait déjà qu' »Athos » et Aramis » allaient être prochainement désarmés… Une chose est sûre on ne la reverra plus en compagnie du maire Etchegaray et du président de la CCI  André Garreta (notre photo) pour célébrer les « Escales marines » du mois de juin au cours desquels la Marine nationale s’investissait avec passion.


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles