L’union Méditerrannéenne: l’avenir de l’Europe?


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L'union Méditerrannéenne: l'avenir de l'Europe?

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/05/2008 PAR Charlotte Lazimi

Le projet d’union méditerranéenne soulève aujourd’hui de nombreuses questions : quelle avenir pour l’Europe ? Faut-il intégrer la Turquie dans l’UE ? Comment y répondre? Emmanuel Espanol, expert du Proche Orient au Parlement Européen et Conseiller régional d’Aquitaine et Béatrice Patrie députée européenne, présidente de la délégation Mashrek du Parlement européen proposent une alternative au discours présidentiel. Les auteurss’interrogent sur l’avenir de L’Union Européenne dans leur ouvrage, « Méditerrannée : Adresse au président de la République ». « Le titre est volontairement polémique » explique à la tribune Béatrice Patrie, « Nous critiquons vertement le projet du président. Mais nous développons aussi notre vision ».

L’Union Méditerrannéenne

« Le premier projet de Nicolas Sarkozy présenté était à géographie variable, puisqu’il comprenait la Turquie et uniquement le Maghreb. » rappelle Emmanuel Espanol. « Ce projet a tout de suite créé un malaise au sein de l’Union Européenne. Angela Merkel s’y est opposée pour éviter de casser virtuellement l’Europe en deux. » Une deuxième monture a donc été présentée. Cette fois-ci, elle intégrait les 27 pays de l’Union Européenne et l’Egypte. Nicolas Sarkozy voulait ainsi se débarrasser de la question de l’adhésion turque. Pourquoi la Turquie aurait-elle besoin d’adhérer, puisqu’elle ferait partie de ce pôle méditerranéen ?« L’Europe n’est plus « européenne » depuis longtemps « explique Emmanuel Espanol « Nous avons déjà intégré des pays non européen Malte et Chypre, qui sont respectivement plus proches des rives de Tunis et de la Turquie et du Liban. » Les deux auteurs se prononcent sans équivoque pour l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne. Ils insistent bien sur un élément, ce doit être le fruit d’un long processus. Emmanuel Espanol et Béatrice Patrie s’interrogent : « Le 13 juillet Nicolas Sarkozy réunira tous ses chefs d’Etat autour de lui pour son projet d’Union Méditerrannéenne, mais que restera-t-il après la photo ? »

L’échec du Processus de Barcelone

Le processus de Barcelone était inconnu du grand public il y a quelques mois. Cette idée nait dans les années 90, après la première guerre du Golfe. « L’Europe a soudain peur du sud, porteur de déstabilisation » relate Emmanuel Espanol. Le processus de Barcelone est né de cette peur. « Ce processus prévoyait un volet économique, un volet politique et un volet humain. Lors qu’on a fêté ses dix ans en 2005, ce fut un fiasco » rappelle Béatrice Patrie. « La plupart des chefs d’Etat africains ne se sont pas déplacés ». L’objet du litige ? L’Europe avait une vision essentiellement sécuritaire.

Une nouvelle utopie

«En 1945, l’Europe était une utopie explique Béatrice Patrie. Nous pensons qu’il faut refonder cette utopie en créant d’ici 60 ans un pole Euro-méditerrannéen, capable de peser sur la scène internationale ». Pas question pour autant de transiger avec les droits de l’Homme. C’est aussi l’un des points d’achoppement avec le président de la République. Nicolas Sarkozy répondrait à un chantage simple : les régimes autoritaires ou les talibans. Une thèse que les deux auteurs réfutent. « Cette idée conduit à la répression des forces progressistes et des forces politiques libérales » protestent Béatrice Patrie, rappelant : « L’Europe est restée trop longtemps le partenaire silencieux de la démocratie et des droits de l’Homme ». Leur objectif : Battre des idées simples ou simplistes. « On considère que la religion chrétienne est une religion occidentale. Mais en réalité, elle est orientale. Nous avons essayé de rétablir des éléments de complexité et de réalité » précise Emmanuel Espanol.

Charlotte Lazimi

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