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PUBLIÉ LE 08/12/2010 PAR Olivier DarrioumerlePau était l’une des dernières préfectures de France à ne pas être reliée directement à son chef lieu régional. Avec l’arrivée d’Alain Rousset en 1998, la situation s’était un peu décoincée. Mais les départements ne voulaient pas payer les prétentions de la ville de Pau. L’échangeur de Lescar était le nœud du problème car personne ne voulait le payer. André Labarrère, ancien maire de Pau, s’était engagé à payer un ¼ du prix, soit 4 millions d’euros.« On s’est battus pour obtenir cette autoroute » souligne Martine Lignières-Cassou, actuel maire de Pau avant de marquer une certaine prudence.
« l’A65 est une condition nécessaire, mais pas suffisante à la création de richesses»
En effet, si elle se félicite du désenclavement et de la visibilité dont vont profiter les entreprises béarnaises, notamment grâce au tourisme, le maire de Pau ne plane pas. Dans le contexte concurrentiel initié par la réforme territoriale, elle reste vigilante pour anticiper les effets négatifs de l’A65. « L’autoroute va dans les deux sens », s’amuse-t-elle, mais de vraies questions hantent le maire de Pau. Les étudiants palois vont-ils être tentés par la vie bordelaise ? Les diffuseurs de Garlin et Thèze vont-ils créer le fâcheux phénomène d’étalement urbain ?« Si nous savons que la A65 est une condition nécessaire à la création de richesses, nous savons aussi qu’elle n’est pas suffisante, assène-t-elle; nous devons continuer à dynamiser le centre-ville, et pas seulement pour accompagner le développement du tourisme, mais pour que le Béarn ait un centre fort ».
Patrick de Stampa, président de la CCI Pau-Béarn
@qui ! : Comment réagissent les entreprises du Béarn à l’arrivée de l’A65 ?
Patrick de Stampa : On ne peut que se réjouir, ça fait 40 ans qu’on l’attend !
Les entreprises déjà installées se sont développées dans ce sens depuis longtemps. Ce n’est pas un bouleversement, mais ce qui est intéressant, ce sont ces nouveaux chefs d’entreprise qui vont investir en connaissance de cause.
L’autoroute va, aussi, permettre le transfert du trafic sur l’autoroute. La nationale sera sécurisée et les villes ne seront plus traversées par les camions. Les centre-villes deviendront plus résidentiels et les chalands reviendront dans les commerces de centre-villes. Mais ça, c’est le challenge de demain.
@qui ! : Quelle fut la stratégie de la CCI?
P. de S. : On a fait du lobbyng depuis très longtemps. Jean Poulit, préfet à la retraite et spécialiste de l’aménagement du territoire, a mené des études sur les retombées économiques : un bouillonnement que l’on a évalué à 30 millions d’euros pour l’autoroute Pau-Bordeaux. La moitié ira, bien sûr dans les caisses de l’Etat, l’autre moitié permettra le développement des entreprises, la création d’emplois et de richesses. Avec la deux fois une voie Pau-Oloron, c’est 80 millions d’euros attendus. On a été scotché par les prévisions.
@qui ! : C’est une société privée, A’liénor, qui s’est chargée des travaux ?
P. de S. : Sans la concession à un groupe privé il n’y aurait pas d’autoroute. Avec le partenariat public/privé, c’est le privé qui s’arrange à trouver le financement. L’Etat, les collectivités n’ont plus les moyens. Pour le bassin pyrénéen, par exemple, il faut un partenariat public/privé. Si nous voulons développer les territoires c’est la solution de l’avenir.
