Jean Grenet, le maire de Bayonne appelle les élus à communiquer massivement pour faire avancer la LGV


Nicolas César

Jean Grenet, le maire de Bayonne appelle les élus à communiquer massivement pour faire avancer la LGV

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 26/02/2011 PAR Nicolas César

@qui! Ces derniers mois, les déclarations contradictoires des ministres  au sujet de la LGV au Pays Basque se sont multipliés. Certains se sont dits favorables à l’utilisation des voies existantes au Pays Basque, pensez-vous que cela participe d’une certaine confusion, de la difficulté à avancer sur ce grand projet ?
Jean Grenet : Cela entretient de la confusion. Ceci étant, Bruno Le Maire ministre de l’agriculture et de l’aménagement du territoire, que j’apprécie, vit épisodiquement ici, à Saint-Pée-sur-Nivelle, où il a une résidence. Il en est de même pour Michèle Alliot-Marie. Il faut se recentrer sur la problématique de fond et non pas sur telle ou telle déclaration de ministres sous-tendus par tel ou tel intérêt… Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’un territoire qui n’est pas irrigué par des infrastructures routières et ferroviaires modernes est un territoire qui s’isole, se replie sur lui-même et programme, lui-même, sa régression.

@! : Comment expliquez-vous que la contestation soit aussi vive au Pays Basque ?
J.G : Il y a beaucoup de réticences au Pays Basque, car on entend toujours ceux qui sont contre, jamais ceux qui sont pour. S’agissant du Grand Projet Sud Ouest (GPSO) si on avait lancé une grande communication en montrant ceux qui sont pour, d’un côté et ceux qui sont contre de l’autre, ça relativiserait complètement l’importance de ceux qui se battent contre la LGV. L’immense majorité de nos concitoyens y est favorable. D’ailleurs, les dernières élections régionales, qui ont été une promenade de santé pour Alain Rousset, montrent bien que la population, dans son immense majorité, est pour la LGV. Et s’il y en a bien un en Aquitaine qui porte ce projet, c’est lui. La question est de savoir si nous voulons nous lancer résolument dans le XXIème siècle. Dans le Pays Basque espagnol, ils ne se sont pas posé mille questions et la LGV va arriver à Astigarraga, à la frontière. Pourtant, le paysage y est beaucoup plus accidenté. Et, nous on nous dit qu’il faut que la LGV s’arrête à Bayonne et que l’on utilise les voies actuelles ! C’est un tortillard qui traverse Bayonne, Bidart, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz pour arriver à Hendaye, en centre-ville à chaque fois. Je vois beaucoup de faux arguments. Avec un peu d’argent, on pourrait créer une LGV qui irait jusqu’à Astigarraga rejoindre la LGV espagnole. Si ça ne se fait pas, la LGV s’arrêtera à Bordeaux. Economiquement parlant, ils ne vont pas faire une nouvelle voie jusqu’à Bayonne pour arriver dans un sablier. Bayonne-Madrid en 2h15, ce n’est pas neutre. Tout le monde nous dit que le fret ne fait qu’augmenter sur la route (+3% par an) et on nous dit, aussi, que les énergies fossiles s’épuisent. Le jour où ça s’arrête, par où fait-on transiter tout cela si l’on n’a pas de LGV fret ? On nous dit que la vitesse, c’est dépassé, ce n’est pas vrai.

@:! Les opposants à la LGV font valoir que ce projet se fera au détriment du réseau local ?
J.G : Pas du tout. L’arrivée des voies nouvelles va permettre d’établir, sur les voies actuelles, du transport cadencé entre Bayonne, voire Dax, et Saint Sebastien qui va desservir toutes les communes littorales avec tram-train cadencé. Ainsi, on évitera de prendre la voiture et cela créera des échanges entre Bayonne,Saint Sebastien et même Tyrosse et Dax. Sans compter, qu’il y aura des TER rapides sur les voies nouvelles. Sans les voies nouvelles, tout cela ne sera pas possible. On se doit d’être ambitieux. A mon âge, si je n’avais pas d’ambitions, je ne serai pas là. Il y a de faux-débats sur la saturation. Tout le monde est capable de faire une étude pour entendre ce que l’on a envie d’entendre. L’Etat, seul avec l’Europe, n’a plus les moyens de financer ces infrastructures; c’est normal que les collectivités territoriales participent.

@! : Etes-vous inquiet par rapport aux jeux politiques, aux réticences autour de la LGV ?
J.G : Non, le problème est qu’il faut maintenant aller de l’avant. C’est un projet transfrontalier, international, ciblé parmi les priorités au niveau européen. Ce n’est pas parce qu’une minorité veut l’interdire qu’il faut s’arrêter. Les sondages se poursuivent. C’est un axe prioritaire entre Paris et Madrid. Si on attend l’unanimité pour faire un projet, on peut attendre longtemps. Le problème que l’on a aujourd’hui, je l’ai dit à Alain Rousset et Alain Juppé, c’est la communication. Je leur ai demandé ce qu’ils attendaient pour lancer une grande communication en Aquitaine et en Midi-Pyrénées sur les différents supports médias, en recensant les élus contre et ceux qui sont pour. Ils ne veulent pas le faire, car les uns et les autres ont les écologistes qui les tarabustent sur ces sujets là. Il y a un effort de communication à faire pour que l’on cesse de n’entendre que les opposants. Je suis même prêt à participer au financement au niveau de la communauté d’agglomération. A titre personnel, je n’ai que des coups politiques à prendre à porter la LGV, mais j’estime que c’est l’honneur d’un politique de défendre ses convictions. Si le Pays basque refuse la LGV, ce sera un pas en arrière. N’oublions pas que partout où une LGV est passée, elle a dynamisé les territoires.
Photo : Nicolas César

                                                                                                         Interview : Nicolas César


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